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L'ancien blog comportant les articles d'octobre 2011 à juin 2014 n'est malheureusement plus accessible.

Je vais le reconstituer peu à peu sur le présent site.

  • Circulez ...!

    Circulez"Circulez !" - Acrylique sur toile - 100x80 - 2016

    "Quand l'artiste ne triche pas, le pinceau est le traceur de son électrocardiogramme. Il exprime la trace de ce qu'il est à ce moment là".

    "En sortant des autoroutes (comme celle de Picasso et Marcel Duchamp) j'ai voulu rapprocher l'art de la vrai vie".

    Ces phrases, entendues ce dimanche après-midi sur Arte dans un documentaire qui lui est consacré, le peintre Gérard Fromanger me permet d'accepter ma dernière toile : "Circulez !".

    Ce titre m'est venu immédiatement après l'avoir réalisée. Je me suis dit : "Je ne vois rien". Et c'est vrai qu'aujourd'hui, artistiquement parlant, je n'ai pas envie de "produire du geste coloré".

    Ça ne rend pas les choses simples, car je me disais sans doute inconsciemment que j'avais trouvé ma voie, mon domaine, ma patte artistique. C'est peut-être vrai mais cela ne se passera pas pour moi de façon linéaire. C'est probablement le cas de tous les artistes. Je sens que je vais prendre des chemins de traverse pour, peut-être, revenir vers le "geste coloré" avec apétit, avec envie.

    J'y reviendrai tout à l'heure, demain, plus tard... ou pas du tout, qui sait ? Pas moi, en tous cas. Ce qui est sûr, c'est que "Circulez !" est l'électrocardiogramme du jour, celui dont parle Gérard Fromanger. Peut-être cette toile représente-t-elle un "geste coloré" explosé qui, un jour, se réagrègera.

  • The Paint, Saison 5

    Watashiva 3

    Watashiva 3 - Acrylique sur toile - 100x80 - 2016

    Je regarde l'émission The Voice depuis la première saison. Avec la saison 5 qui commence, je prends conscience à quel point mon œil et mon oreille ont évolué au fil des années. Je ne la regarde plus avec le même œil, la même oreille mais toujours avec beaucoup d'émotion.

    Cette émission, avec son concept de sélection à l'aveugle, m'a aidé, au fil des années, à saisir ce qu'est la personnalité artistique. Lors des 2 premières saisons, j'avais du mal à comprendre que les coaches ne sélectionnent pas des voix que je trouvais extraordinaires et qui m'impressionnaient. En 4 années, je suis passé de l'impression à l'émotion consciente. J'ai appris à faire la part des choses entre la performance, l'intention et la sincérité.

    Saison 1 : début 2012, je me débattais avec ma copie de "La Liseuse" de Fragonard, je désespérais de comprendre comment pratiquer l'aquarelle, je tentais 5 heures par semaine de saisir au crayon ou au lavis les silhouettes des modèles. Je voulais "y arriver". Dans The Voice, il y avait ceux qui savaient chanter et ceux pour qui c'était plus... difficile, mais je reste subjugué et admiratif de l'audace des prétendants.

    Saison 2 : 2013. J'ose des couleurs improbables en peignant mes montagnes. J'intègre progressivement la notion de composition et aborde les œuvres avec un regard plus critique. A force de répétitions bienveillantes, Delphine, au Ladakh, me permet d'ouvrir certains carcans dont j'étais prisonnier. Le doute devient moteur. Je comprends la notion d'harmonie en peinture et pourquoi des toiles me touchent immédiatement, sans décodage. Dans The Voice, je découvre que ce sont la couleur et la texture d'une voix qui me donne la chair de poule et non la perfection vocale. J'ai l'impression de comprendre comment "ça" fonctionne, pourquoi le frisson arrive.

    Saison 3 et 4 : 2014-2015. Je commence cette période en faisant un peu de tout. Je copie Sorolla et Odilon Redon, je crée un livret d'aquarelles "Paris vu de la Seine". J'ai besoin de me situer, de trouver des références. Parmi elles, l'Abstraction Lyrique, Georges Mathieu et Hans Hartung deviennent des ancrages, des ports dans lesquels je me retrouve. En 2015, j'arrête les cours et ne peins plus que des gestes colorés sur des formats de plus en plus grands. Je crée mon site internet, deviens plus visible et suis grâce à cela invité à exposer dans mon premier salon. Dans The Voice, la qualité des prestations augmente mais je ne suis plus surpris lorsqu'un candidat n'est pas sélectionné. Je comprends ce que cherchent les coaches et j'accepte avec bonheur l'émotion qui m'étreint. Je me projettte dans ces jeunes artistes avec plus de confiance

    Saison 5 : 2016. Je parcours plusieurs salons et vois de plus en plus d'artistes qui m'inspirent. J'ai le sentiment qu'ils me montrent la voie. Je les aborde tous, dès lors que leurs œuvres me touchent. Sur les stands des salons, je rencontre aussi des agents d'artistes, des galeristes, responsables d'évènements artistiques. Je développe des outils de communication, utilise systématiquement les réseaux sociaux et professionnels... Plus j'explore l'histoire de l'art et l'actualité de la peinture, plus je vois de belles choses, qui me touchent et me transportent. Dans The Voice, le niveau d'ensemble devient TRES élevé. Ça rend humble... Ce que j'entends provoque plus souvent une émotion qui n'est ni une attente, ni une surprise. Je comprends comment on se retrouve sur scène, question de détermination et de hasards.

    Comme les artistes qui tentent leur chance à The Voice, je tente la mienne en présentant une candidature ambitieuse pour exposer en fin d'année. Sur 1000 dossiers soumis, une centaine seulement sera sélectionnée. L'émotion suscitera-t-elle la sélection ? La composition du dossier provoquera-t-elle l'intérêt ou, à défaut la curiosité ? Un galeriste m'a dit aujourd'hui que les nouveaux candidats sont rarement retenus. Au pire, j'aurai grimpé la première marche vers mon ambition. Cool !

  • La finalité de l'œuvre, c'est... ?

    Watashiva 1

    Watashiva 1 - Acrylique sur toile - 100x73 (40F) - 2016

    A quoi sert une œuvre d'art ? Si la question est régulièrement posée vis à vis de l'Art, celle se rapportant à l'œuvre proprement dite s'est posée hier à l'issue d'une conversation.

    Nous parlions de ma façon de peindre, de ma démarche artistique, de l'Abstraction Lyrique et de ses principes lorsque mon interlocutrice m'a posé la question de la mort qui tue : "tu éprouves du plaisir en peignant ?". Ma réponse à cette question vient maintenant sans embage ni circonvolutions : "Non ! Je n'éprouve pas de plaisir en peignant...". Ma partenaire de discussion en semblait désolée, précisant que c'était "dommage".

    Quelques heures plus tard, seul, je repensais à cet échange. Comment, depuis 4 ans, puis-je poursuivre une activité pour laquelle je ne ressens pas de plaisir ? La première raison est que si je n'en éprouve pas, je n'ai pas pour autant de "dé-"plaisir. C'est plutôt une nécessité, une épreuve, incontournable pour poursuivre mon existence. D'une séance de création, même courte, je peux sortir vidé, le cœur battant. Au final il reste l'œuvre. Elle existe parce que je me suis dit "ça va comme ça".

    Ce soir-là, j'avais fait défiler des gestes colorés photographiés sur mon smartphone. J'entendais les réactions des spectateurs. Les commentaires étaient positifs, c'était agréable à entendre. Mais le plaisir n'était pas encore là. J'assimilerais plutôt ce que j'ai ressenti à de la fierté quand l'humilité en prend un coup ;-). Le plaisir c'est ce qui a suivi : parler, échanger, partager, des émotions, des expériences, des sensations ;  créer de la complicité et stimuler la curiosité qui vont permettre d'en (sa)voir plus sur l'œuvre et sur soi-même à travers le propos de "l'autre" : celui qui est en face de soi et celui qui est en soi. Quand l'œuvre déclenche ça, elle a rempli sa mission.

    Personnellement, je sors de ces instants ravi, avec l'impression que le hasard, qui fait si bien les choses, est LA raison pour laquelle je suis toujours au bon endroit au bon moment, ici et maintenant. Il suffit de lui donner la possibilité d'exister. Et c'est là que se trouve le plaisir, prolongé, durable, celui dont on se souvient.

  • L'Abstraction Lyrique par son inventeur

    Un  nouvel "ami" sur Facebook a publié dans son journal une vidéo extraite d'un film de Frédéric Rossif intitulé "Georges Mathieu ou La Fureur dÊtre".

    Je me souviens avoir entendu parler de ce film lorsque j'ai pris conscience que j'étais dans la mouvance de l'Abstraction Lyrique. C'était il y a un peu plus d'un an. Et il s'en est passé, des choses, en un an. Des évènements personnels et artistiques, qui ont eu le temps de me faire prendre de la distance avec la référence qu'est pour moi Georges Mathieu.

    C'était un personnage au comportement étonnant, comme vous pourrez en juger en regardant la video, avec un phrasé et un ton d'une préciosité que l'on n'entend plus aujourd'hui. Cependant, le choix des mots, la précision et le comportement devant la toile permettent de comprendre ce qu'est l'Abstraction Lyrique et comment elle s'inscrit dans l'histoire de l'Art. Je suis particulièrement touché lorsqu'il parle du "risque" que représente l'acte de peindre en s'oubliant soi-même. En l'écrivant, je sens un jet d'adrénaline m'envahir.

    Pour réaliser mes 2 plus récentes toiles de grand format, j'ai été contraint de protéger le sol et les murs, encore propres, de mon (tout) petit atelier. En regardant bouger Georges Mathieu devant sa toile, vous comprendrez pourquoi...

    L'envie d'aborder de très grands formats me guette.

  • Sensation de vide

    Watashiva 2

    Watashiva 2 - Acrylique sur toile - 100x73 (40P) - 2016

    Tous les dossiers de candidatures ont été envoyés. Le site internet est à jour. L'article du WE prochain est déjà écrit. Toutes les œuvres ont été photographiées et archivées. Cet après-midi, j'ai peint une grande toile dont le fond avait été préparé il y a 3 jours...

    Une sensation de vide m'envahit. Je sais que ça ne va pas durer, mais ça faisait longtemps que je ne l'avais pas ressentie.

    La vie d'artiste, c'est créer, produire, s'instruire, s'exposer mais c'est aussi gérer. Du matériel, comme avoir en stock les toiles, les couleurs, les couteaux et brosses au bon moment. C'est le plus simple à faire, car quand il n'y a pas, il suffit d'aller dans mon magasin préféré et de faire des emplettes.

    La gestion du réseau est chronophage, surtout au début de la vie d'artiste : il faut chercher les portes d'entrée, les déverrouiller, les laisser entrouvertes, structurer son message et ses supports d'informations, mesurer l'impact de ses actions, imaginer les suivantes. Tout cela est si varié et il y a tant de moyens à disposition que ça peut devenir un refuge dans lequel on s'emprisonne du matin au soir derrière son ordinateur.

    Mais il y a aussi la gestion du temps. On se plaint souvent de ne pas en avoir, mais quand on l'a, il arrive qu'il y en ait trop pour l'énergie dont on dispose. Quand il s'agit de préparer une expo, je sais ce que j'ai à faire. Mais quand tout ce que j'avais à faire a été réalisé, c'est quoi la suite ?

    La peur du vide entre en jeu et il faut alors savoir gérer sa tête. Après s'être posé la question "de quoi ai-je besoin ?" et qu'elle n'a temporairement plus de réponse, vient la question "de quoi ai-je envie ?"... et il arrive qu'elle n'ait pas non plus de réponse immédiate. Il est utile d'avoir une statégie pour gérer cette situation et trouver rapidement une solution.

    Dans ces moments-là, il est essentiel de se re-connecter avec soi-même et c'est par le vide qu'on peut y parvenir. Lorsque le vide s'installe, le temps devient le soleil et la respiration l'arrosage qui font émerger les idées et renaître les envies. Si ce processus n'est pas mené le temps nécessaire, ce qui viendra aura la fadeur des légumes qui sont produits artificiellement. En prenant le temps, en respirant profondément, la tête prendra le rythme du corps et ils trouveront ensemble une suite qui a du sens.

  • Première sélection en live

     

    Lobster 1

    Lobster - acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

    Pour la première fois, ce 9 janvier 2016, je présentais des œuvres à un jury en espérant être retenu pour exposer au salon organisé en avril à Saint-Arnoult-en-Yvelynes.

    Jusqu'ici, j'avais été initiateur de mon exposition à St Mandé fin 2013, puis recommandé par un artiste convaincu auprès de la Galerie d'Aguesseau fin 2014, orienté par une vers le restaurant STROBI qui m'a accueilli en juin 2015 et enfin sollicité via mon site internet pour ma participation au Salon de Rouxmesnil-Bouteilles en novembre 2015

    Je n'avais pas encore vécu l'attente, dans le couloir, de la décision d'une dizaine de personnes réunies dans une pièce, à qui j'avais apporté des toiles qui avaient fait au préalable l'objet d'une pré-sélection par mail. Devant moi, une candidate n'avait eu qu'une toile sélectionnée sur les 3 présentées. L'artiste arrivé après moi n'en a eu aucune.

    Et pour moi ? Good news ! 3 toiles seront exposées sur 3 possibles : 2 petits formats (Lobster et Aeolidia - 21x30) et Deep up (50x70). Des œuvres à l'ambiance aquatique. Accrochage le 7 avril, exposition du samedi 9 au dimanche 17 avril. Un bon début pour une année lors de laquelle je vais essentiellement me porter candidat pour des salons d'art avec sélection.

  • Autocréation

    Tissayoxa 6

    Tissayoxa 6 - Acrylique sur carton toilé - 20x20 - 2015

    Emma est une artiste d'origine tanzanienne. Comme moi, elle a changé de trajectoire en décidant de consacrer son temps et son énergie à la découverte de l'art.

    Nos rencontres nous permettent de partager nos expériences, de confronter nos perceptions au fil de notre périple à la rencontre de notre posture artistique. Pour qui, comme nous, n'a pas de formation artistique reconnue, il est difficile de trouver des interlocuteurs qui puissent comprendre par là où nous passons, des partenaires avec qui l'on puisse en toute confiance partager des expériences profondes, notamment dans l'acte créatif.

    J'évoquais avec Emma mes projets pour 2016, m'imaginant en fin d'année exposer à MacParis. Je lui demandais comment elle se projetait dans l'avenir en tant qu'artiste : comment se voyait-elle, en décembre 2016 par exemple, de quelles expériences serait-elle plus riche, comment rêve-t-elle son futur ? Sa réponse fut immédiate : "je ne me vois pas moi, je ne vois que l'œuvre que je suis en train de créer, vers quoi je veux la faire évoluer...".

    En écoutant Emma, je me suis revu quelques mois plus tôt, me questionnant sur ce je devais faire d'un geste coloré. J'étais, moi aussi, centré sur l'œuvre : était-elle achevée ou incomplète, y manquait-il quelque chose, oserais-je la présenter...? J'avais le sentiment qu'Emma me ramenait vers l'essentiel.

    En poursuivant ma réflexion, j'ai compris que l'artiste et l'œuvre ont quelque chose à voir avec l'œuf et la poule : ils se créent mutuellement. Selon son stade de développement, le facteur (celui qui fait) se préoccupe de ce qu'il fait ou de comment et pourquoi il le fait. Les séquences alternent au rythme de chacun, chaque artiste ayant le sien.

  • 2016, année créative

    Essethe 3

    Essethé 3 - Acrylique sur carton - 50 x 70 - 2015

    La question s'est (im)posée à moi en ce début d'année : que m'apporte la création d'une toile ? Réponses...

    D'abord la sensation d'éprouver ma liberté, de l'utiliser concrètement. Nous vivons dans un pays que l'on qualifie de "libre" mais quand a-t-on véritablement la sensation de l'être dans notre vie quotidienne ? Chaque toile est pour moi un rappel de liberté.

    Une opportunité d'étonnement, de surprise et de découverte. C'est sans doute ce que j'aime le plus retrouver dans l'acte créatif. Le problème est qu'il ne faut surtout pas les chercher, les attendre. Il faut les laisser venir car plus on les cherche moins on les trouve. C'est une posture à prendre, difficile à apprendre.

    De la fierté, celle qui fait tenir debout, celle qui va de pair avec l'estime de soi. Sans fierté, peut-on exister ?

    La possibilité du partage, d'avoir quelque chose d'unique, d'original et de légitime à proposer, qui vient du plus profond de soi. Le partage me semble essentiel car il amène à confronter l'image que l'on donne, à celle que l'on a de soi. C'est une sorte de baromètre d'amour-propre.

    La sensation du risque. Je retouve dans l'acte créatif l'adrénaline dont je ressens les effets dans ma pratique sportive. On prend beaucoup de risques en créant : celui de la déception, du rejet, de l'incompréhension, de la différence. La bonne nouvelle, c'est qu'on se crée en même temps l'opportunité de la joie, de la reconnaissance, de la singularité et de la tolérance. Pas mal comme programme...

    Je nous souhaite à tous une année 2016 créative.