Articles 2015

Articles publiés en 2015

  • Tissayoxa : je vous en offre un si...

    Serie tissayoxa

    Tissayoxa, 8 œuvres 20x20 - série en cours - 2015

    Si vous êtes le (la) premier(e) à trouver pourquoi et comment j'ai donné ce nom à cette série de tableau, je vous en offre un. J'attends avec impatience vos propositions en commentaires... ;-)

  • Déchirement ou "même pas mal" ?

    Tissayoxa 8

    Tissayoxa 8 - Acrylique sur carton toilé - 20x20cm - 2015

    Lors d'une conversation entre amis, à l'évocation de la possibilité de vendre une de mes œuvres, il m'est régulièrement demandé s'il est pour moi difficile de me séparer d'un tableau.

    La première fois que la question m'a été posée, je me suis rendu compte qu'elle ne m'avait jamais traversé l'esprit. Pourtant, si elle n'est pas fréquemment posée, elle n'est pourtant pas rare dans la bouche de ceux qui s'intéressent à ma vie artistique.

    J'ai tenté de trouver des exemples dans ce que j'avais vu et lu sur les peintres et la peinture, sans arriver à en trouver. Cela signifie que, pour les artistes professionnels, y compris les maîtres, soit la question ne se pose pas, soit il est tabou d'en parler. Je pencherais volontiers pour la première réponse. Serait-ce alors une question d'amateurs, et qu'est-ce qui fait qu'on s'attache à une œuvre plus qu'à une autre ?

    En ce qui me concerne, je ne sens aucun pincement au cœur à l'idée de me séparer d'une œuvre que j'ai produite. Probablement aurais-je plus de difficultés à quitter pour toujours une œuvre que j'aurais acquise, pour laquelle j'aurais eu un... coup de cœur.

    Tout bien réfléchi, je n'ai envie de garder pour moi et près de moi que des œuvres de jeunesse, celles qui sans être belles sont des cailloux blancs qui me rappellent d'où je viens et des émotions précises : joie, fierté, étonnement, soulagement, doute...

    Ça me donne envie de revisiter les quelques 200 dessins, aquarelles, huiles et acryliques produites depuis que je suis "né à la peinture" fin 2011, pour faire ma sélection. Pas pour m'assurer que je ne les vendrai pas, juste pour refaire le chemin. De toutes façons, elles ont à mon sens une valeur historique bien supérieure à leur valeur artistique ;-). Pour répondre à la question du titre de l'article, pour moi ce sera "même pas mal !".

  • Du plus petit au plus grand

    Apalala

    Apalala - Acrylique sur toile - 116x89 (50F) - 2015

    Ça y est ! Je suis arrivé à produire mon premier grand format. Ce que j'ai compris, en travaillant sur "Apalala", est lié à la matière, à sa qualité mais, plus encore, à sa quantité. C'est qu'il en faut, pour couvrir les 10.324cm² en comparaison avec les 400cm² des toiles 20x20 sur lesquelles je travaille parallèlement.

    La surface est 25 fois supérieure, mais il faut aussi compter avec l'épaisseur bien plus importante et le travail du fond, recommencé plusieurs fois. En effet, lorsque le résultat sur la toile ne me convient pas, je dois prendre très rapidement la décision de le garder ou de tout effacer en étalant ce qui va devenir un nouveau fond. Selon la façon dont je procède, je dois disposer d'un fond le plus lisse possible pour que le geste ne rencontre pas d'obstacle, qu'il puisse sortir du cadre sans contrainte. L'acrylique sèche très vite et si j'attends 2 minutes de trop, elle aura déjà commencé à sécher et je ne pourrai plus l'étaler correctement.

    A chaque session de travail sur un grand format comme celui-ci, c'est l'équivalent de plusieurs tubes de peinture qui sont utilisés. La fluidité de la matière a aussi son importance. Sur une petite surface, l'acrylique ne doit pas être trop fluide pour garder de l'épaisseur à la matière. Sur un grand format, une acrylique trop épaisse va freiner le geste et demander un (trop ?) grande énergie pour que le mélange des couleurs soit suffisant.

    Avec Apalala, je sais maintenant que faire plus grand est possible. Compte tenu de la surface importante et de la façon dont je travaille, je perçois ce format comme une limite... jusqu'à ce que j'aie envie d'aller au-delà.

  • L'éveil du créateur

    Tissayoxa 3Tissayoxa 3 - Acrylique sur carton toilé - 20x20 - 2015

    Pourquoi la peinture abstraite s'est-elle imposée à moi comme une évidence, presque malgré moi, un jour de juillet 2012, alors que rien ne le laissait présager ?

    Il y avait eu un signe avant-coureur, en 2008, lorsque je n'étais pas encore "né à l'art" et que j'avais décidé de suivre un cours d'initiation à la peinture. Pour me sensibiliser au mélange des couleurs, l'artiste enseignant m'avait fait étaler au couteau de la peinture à l'huile sur une feuille noire. Les couleurs s'étaient mixées sur le support et j'avais ensuite découpé des rectangles où l'harmonie colorée me plaisait : "Barbouillage Galactique" était né. De la fierté avait émergé de cette expérience.

    Passée cette phase d'initiation, j'avais poursuivi pendant 5 mois en faisant de la copie de tableaux, toujours "piloté" par cet artiste. Les cours se sont ensuite arrêtés... et moi aussi. Il aura fallu presque 3 ans avant que j'ose retoucher des pinceaux. Mon Graal était alors d'arriver à reproduire des tableaux qui me plaisaient, puis de faire des portraits, puis des paysages à l'aquarelle. Ces quêtes successives se sont parfois chevauchées mais j'ai observé un glissement progressif vers l'absence de contraintes ; je me suis permis, avec l'aquarelle, des audaces inconcevables avec la copie.

    L'expérience "Barbouillage Galactique"est restée profondément ancrée. C'est en voulant la reproduire qu'est né 4 ans plus tard mon premier Geste Coloré : "Fuego". Je n'en comprenais pas encore le sens, aussi mes créations sont-elles restées confidentielles pendant 18 mois, jusqu'à ce que j'ose les montrer lors de ma première expo personnelle, en décembre 2013.

    2 années se sont passées entre "Fuego" et le moment où j'ai compris que ma voie n'était pas dans la reproduction mais dans l'expression brute et authentique de l'émotion, sans tabou, sans contrainte; juste avec les règles comportementales de l'Abstraction Lyrique et un cadre lié aux supports, moyens et outils mis en œuvre.

    Il aura donc fallu 6 ans et un long travail d'analyse de ma pratique pour que l'éveil créatif, cette brêche entrouverte en 2008 dans un univers alors régi par le contrôle, se transforme en acte de création consciente, au milieu d'un océan d'inconnu bienveillant.

  • Rétropédalage

    Sans titre 2

    Tissayoxa 1 - Acrylique sur panneau de bois - 20x20 - 2015

    "111 des Arts" est une association qui organise chaque année des expositions de peinture/sculpture dans plusieurs grandes villes de France. Le bénéfice généré par la vente des œuvres est réparti entre les artistes et le monde médical à l'attention des enfants hospitalisés.

    Pourquoi "111" ? Parce que chaque édition fait l'objet d'une sélection de 111 artistes et que chaque œuvre présentée est proposée à 111€.

    L'édition 2015 de "111 des Arts Paris" avait lieu en novembre à la Mairie du 8è arrondissement. J'ai décidé de présenter un dossier pour l'édition 2016. S'il est sélectionné, chaque artiste doit fournir au moins 9 pièces au format 20cmx20cm. Moi qui suis parti du format A4 et qui m'efforce de travailler "plus grand", je qualifierai mes premières tentatives en 20x20 de... difficiles.

    Le problème est le suivant : comment réduire la taille de l'œuvre en gardant l'énergie et la sincérité du geste ? Je dois pour cela oublier le problème de la taille, trouver l'outil adapté et identifier comment le manier pour ne pas me sentir limité par le format. "Tissayoxa 1" est le premier opus de la série que je prépare.

  • Autour de l'Art abstrait

    Sur fond vert 1Sur fond vert 1 - Acrylique sur toile - 50x50 - 2015

    J'ai profité du temps disponible dans la salle d'exposition pour lire.

    Dans ce qui suit, je vous fais partager des citations et extraits qui m'ont touchés, concernant l'art abstrait, extraits pour la plupart de l'excellente revue "Artension" (HS N°14).

    - Hervé Courtaigne (Galeriste) : "Dans le domaine de l'Abstraction en particulier, le peintre peint ce qu'il a besoin de peindre, et le spectateur voit ce qu'il veut. Et cela n'a rien à voir. Et cela échappe aux explications. Et ce n'est pas "abstrait" puisque c'est humain. C'est simplement "non figuratif". Seules les idées sont abstraites."

    - Gerhard Richter (artiste touche-à-tout d'exception) : "Je n'obéis à aucune intention, à aucun système, à aucune tendance ; je n'ai ni programme, ni style, ni prétention. J'aime l'incertitude, l'infini et l'insécurité permanente".

    - Michel Seuphor (un précurseur en critique d'art abstrait), à propos de l'Art abstrait : "...tout art qui ne contient aucun rappel, aucune évocation de la réalité observée, que cette réalité soit, ou ne soit pas le point de départ de l'artiste."

    - Yuri Levi-Kurmata (Galeriste) : "C'est un art du rêve, de la narration. On a envie de cette liberté".

    Je terminerai avec une citation de Gérard Schneider, peintre appartenant au courant de l'Abstraction Lyrique, dans lequel je me retrouve : "Il faut voir la peinture abstraite comme on écoute la musique, sentir l'intériorité émotionnelle de l'œuvre sans lui chercher une identification avec une représentation figurative quelconque. Ce qui est important, ce n'est donc pas de voir l'abstrait, c'est de le sentir. Si une musique me touche, m'émeut, alors j'ai compris quelque chose, j'ai reçu quelque chose. [...]
    L'abstrait c'est la libération de tout conditionnement extérieur, c'est l'aboutissement d'un processus de création individuelle, de développement personnel dont les formes n'appartiennent qu'à moi-même. J'assimilerai cette démarche à l'improvisation musicale : quand je fais du piano pendant plusieurs heures, il m'arrive d'improviser en fonction d'un état psychologique précis ; en peinture quand je prends une brosse ou un pinceau, une mécanique de création se déclenche et ma main vient porter un signe, préciser une forme, qui dépend de mon état interieur; c'est une improvisation, une création spontanée."

  • Il y a salon et salon...

     

    Rouxmesnil vernissage

    J'ai découvert une manifestation que je ne connaissais pas : la "Fête du hareng", qui a lieu à Dieppe un WE par an. Cette année, pas de bol : c'était le jour de l'ouverture du 7ème salon de la création artistique de Rouxmesnil-Bouteilles, auquel je participe en tant qu'exposant. Résultat : le samedi 14 novembre, le chaland était plus proche du chalut que du chalon ; pardon... du SAlon.

    Les derniers que j'ai visités avaient lieu à Paris, pendant la FIAC, et place de La Bastille. Au menu : bousculade, chaleur, bruit, dizaines (centaines ?) d'exposants. Je me demandais de quoi avait l'air un salon en province, en périphérie d'une ville moyenne. A Rouxmesnil-Bouteilles, c'est plus calme, plus discret. Les échanges avec la vingtaine d'artistes présents sont cordiaux et détendus. Ce sont 350 visiteurs sur un WE, contre plusieurs milliers pour un salon parisien.

    Ça laisse le temps de se promener dans les allées, de discuter avec les collègues exposants, de parler art, technique, de nos histoires et de nos projets. J'ai même rencontré une artiste qui s'est révélée être une ancienne collègue de l'industrie. Peut-être aurons-nous dans l'avenir des projets communs.

    Le plateau artistique est de bonne facture. Tous les styles et techniques sont représentés : portrait, paysage, abstrait, sport, huile, aquarelle, acrylique, matières et matériaux variés. C'est le concept de ce salon dont l'organisatrice s'efforce de faire chaque année un évènement où chacun peut trouver son bonheur.

  • Rouxmesnil-Bouteilles : un bien joli nom

     

    Blog de denier :Denis FOURNIER, artiste-peintre - Abstraction Lyrique, Rouxmesnil-Bouteilles : un bien joli nom
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    J'ai l'honneur et le plaisir d'exposer avec une vingtaine d'artistes dans le cadre du 7ème Salon Automnal de la Création Artistique qui a lieu du 14 au 22 novembre à Rouxmesnil-Bouteilles, commune de l'agglomération dieppoise.

    L'invité d'honneur, Victor SPAHN, est connu pour être le "peintre du mouvement", avec les sports pour thèmes de prédilection : voile, sport auto, golf, hippisme...

    Si vous passez à Dieppe à cette période, faites un détour par Rouxmesnil-Bouteilles et son Salon Automnal, accessible tous les jours de 15h à 19h. J'y présente 14 œuvres dont la moitié sont exposées pour la première fois. Vous pourrez m'y croiser les 2 WE.

  • Je suis où dans l'histoire ?

    J en veux

    J'en veux ! - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

     

    Dans le domaine de l'art comme dans d'autres disciplines, la constitution du réseau démarre lors de la formation. Il sera déterminant pour aider l'artiste à développer sa notoriété.

    Avec mon parcours récent et hors du sérail artistique, aborder le marché de l'art est loin d'être évident. Comment faire que les acteurs du marché s'intéressent à moi ? Car l'offre est immense et les débouchés limités.

    Être présent sur Internet est indispensable mais pas suffisant. Bien sûr, il faut une offre organisée, bien présentée pour donner envie au visiteur de parcourir le site. Mais si l'amateur se contentera de regarder les œuvres, le professionnel de l'art cherchera à identifier à qui il a affaire : en quoi la proposition artistique est-elle originale, quelle est la notoriété de l'artiste, quelle est sa démarche, dans quel mouvement de l'histoire de l'art s'inscrit-il ? sont autant de questions qui doivent trouver leur réponse.

    Pour un professionnel, la notoriété d'un artiste commence par l'expression du regard de ses pairs sur son travail. A ce niveau-là, j'ai tout à construire. Ileana Cornea, critique d'art et journaliste au magazine Artension s'est fondée sur mon site internet pour rédiger un document que vous pouvez lire dans la (nouvelle) rubrique "Bibliographie" du menu de mon site. C'est une brique supplémentaire pour construire ma crédibilité auprès des galeristes, organisateurs d'expositions et de salons.

    Vous qui avez suivi mon parcours depuis 4 ans, qu'en pensez-vous ?

  • Autour de la FIAC

    Pas ce que tu penses

    "Pas ce que tu penses..." - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

    Ça fourmille en ce moment au bas des Champs-Elysées, FIAC* 2015 oblige. Plein de manifestations et de salons ont lieu en ce moment à Paris. Ce week-end, je suis allé voir "Réalités Nouvelles 2015", dédiée à l'art abstrait au Parc Floral de Vincennes, "Cutlog", exposition d'art contemporain à Saint-Germain-des-prés, "Art Shopping", le marché d’art contemporain du Carrousel du Louvre et "Business Art" à l'Espace Pierre Cardin en face des jardins de l'Elysée.

    Je n'y allais pas seulement pour le plaisir de voir des œuvres, mais aussi pour identifier si je pouvais trouver ma place dans ces évènements. Une coach artistique croisée sur "Business Art" me disait que, pour un artiste, ne pas exposer pendant la FIAC c'est comme fabriquer des jouets sans être référencé dans un magasin au moment de Noël.

    A cette période, quantité d'artistes, de galeristes et de critiques d'art parcourent les expos et salons pour humer les tendances de l'art contemporain et développer réseau et clientèle. Dans mes pérégrinations, j'ai vraiment vu de tout : des œuvres incompréhensibles à des tarifs exorbitants et d'autres aussi simples qu'évocatrices et accessibles ; des artistes qui ont la grosse tête et d'autres qui parlent de ce qu'ils font avec sensibilité et humilité.

    Au cours de ce week-end, j'ai fait quelques belles rencontres empreintes d'écoute, de conseils et de bienveillance mutuels. J'ai eu des retours encourageants, m'engageant à poursuivre dans la direction artistique que j'ai prise. Une chose est sûre : l'an prochain, je serai visible pendant la FIAC et je ne dois pas tarder à faire mes choix. Certains salons demandent aux postulants de présenter leur dossiers d'ici fin novembre 2015 pour l'édition 2016.

    *Foire Internationale d'Art Contemporain qui a lieu chaque année au Grand Palais

  • Ça va comme ça !

    Deja

    Déjà ? - Acrylique sur papier - 21x39 - 2015

    Sur les conseils d'un ami, j'ai commencé la lecture de "L'histoire de l'art" écrite par Ernst Gombrich. Dès les premières pages, j'ai compris pourquoi ce livre est une référence en la matière : le propos est limpide, exprimé avec simplicité, retraçant avec humilité et objectivité l'histoire de l'art.

    Dans son introduction, Gombrich évoque "ce qui préoccupe l'artiste lorsqu'il imagine son tableau" et l'idée que le grand public s'en fait.

    L'auteur souligne qu'il est parfois délicat de traduire avec des mots ce qui se passe dans la tête de l'artiste lorsqu'il se demande s'il a atteint son point d'achèvement. "Peut-être se demande-t-il tout simplement si 'cela va comme ça'".

    Pour mieux encore le faire comprendre, Gombrich poursuit en disant "qu'il serait difficile de trouver quelqu'un qui n'eût quelque notion, si modeste soit-elle, de ce genre de problème. Quiconque a arrangé une gerbe de fleurs pour la présenter sous son meilleur jour sait ce qu'est répartir les couleurs, enlever ici pour rajouter là, en un mot équilibrer des formes et des couleurs sans trop savoir précisément quel type d'harmonie il poursuit. Nous sentons bien qu'une tache rouge ici ou là change tout, que ce bleu, qui est beau en lui-même, ne "va" pas avec les autres...". Jusqu'à ce que l'on se dise "c'est bien, il ne faut plus y toucher". 

    En parcourant ces lignes, le lecteur comprendra que terminer une œuvre est d'abord une question de sensibilité artistique avant d'être un geste technique.

  • What's your name ?

    Le souffle et la joie

    Giverny ride - Acrylique sur toile - 30x40 - 2015

    Quel nom donner à une toile ? Ce n'est probablement pas la première fois que j'aborde le sujet, mais jamais la question ne m'est parue aussi problématique.

    Trouver un nom n'a jamais été difficile mais il m'est venu à l'esprit que si je fais de l'abstraction (lyrique, en l'occurrence), donner à une œuvre le nom d'une représentation figurative n'a pas de sens.

    En regardant cette toile, je n'ai pas vu des formes mais j'ai ressenti les sensations d'une randonnée cycliste le long des boucles de la Seine en août 2014, du côté de Giverny. Le bleu du ciel, le son du vent dans les peupliers, la pureté de l'air intensifiant les contrastes, j'ai tout retrouvé dans "Giverny ride".

  • Changement de look

    Pegasus

    Pegasus - acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

    Le geste coloré sur petit format reste un exercice que j'apprécie. Les sensations sont les mêmes sur une feuille A4 (21x30) que lorsque je travaille sur un format 15 fois plus grand.

    Vous avez peut-être constaté les modifications apportées à mon site internet : il se veut plus simple, plus axé sur mes œuvres récentes, permettant aux professionnels de l'art que je sollicite d'avoir une vision immédiate de ce que je fais.

    Vous qui connaissiez la version précédente de mon site, vos commentaires sont souhaités ! :-)

  • Ma petite galerie

    Ma galerie

    Ma galerie perso.

    Pour celles et ceux qui sont venus à mes expos et connaissent mes "Gestes Colorés", vous pouvez comparer la taille de l'un d'eux, en haut à droite, avec le format de certaines toiles que je peins depuis début 2015.

    Celle qui se trouve en bas à droite, "Conversation", fait 100x81cm, de quoi bien habiller un mur. En bas, la toile posée à plat est encore plus grande (116x89cm).

    Ces deux murs, sur lequel j'ai mis des cimaises, me permettent de préparer la scénographie de mes expos : quelles toiles fonctionnent (ou pas) ensemble, quels alignements / espaces respecter.

    Une seule chose manque : un éclairage adapté permettant de prendre des photos valorisant chaque œuvre.

  • Y'a du réseau ?

    Second life

    Second life - Acrylique sur toile - 33 x 24 (4F) - 2015

    Le challenge de l'année 2014-2015 a été de mettre des mots sur ma démarche artistique et de prouver que j'étais capable de produire des œuvres sur moyen et grands formats. Celui de 2015-2016 sera de me faire connaître davantage.

    Pour cela, il faut exposer et pour exposer... il faut se faire connaître auprès des galeristes et des personnes qui ont accès au marché de l'art. J'ai une offre substantielle mais pas de passé artistique et ne dispose pas d'un réseau dans ce domaine.

    Je ne souhaite pas tirer dans tous les sens sous prétexte de me faire voir. J'entends mettre mon énergie sur des pistes constructives. J'ai la chance de disposer d'un réseau amical et professionnel (issu de ma vie en entreprise) qui forme un public répondeur et bienveillant. Bien évidemment, je vais continuer à le solliciter et à le nourrir de mon actualité mais je dois désormais investir davantage auprès d'un public qui a "pignon sur l'art".

    Après avoir créé mon site internet, mis des œuvres sur des galeries en ligne, partagé mes articles sur les réseaux sociaux, je me suis mis cet été à Twitter. Je découvre par ce media des artistes talentueux du monde entier, j'ai accès à des news artistiques ciblées et la possibilité de partager ce que je fais auprès d'un public très large.

    Il y a des codes à connaître et à comprendre pour rendre sa communication efficace, notamment le "hashtag", dont l'utilisation premet de recenser les partages sur un thème donné. Vous retrouverez derrière le hashtag #Gestecoloré plusieurs œuvres que j'ai "tweetées".

  • Quand est-ce que j'arrête ?

    Green moon

    Green moon - Acrylique sur carton - 50x70 - 2015

    J'ai produit, ces derniers jours, 4 toiles de différents formats, du F4 (33x24) au F40 (100x81) : comme j'y travaille désormais, je me suis efforcé de peindre sans me donner de contraintes, d'agir sur l'instant, sans laisser la raison ou la réflexion guider les premiers gestes, et même parfois les suivants.

  • Les conditions sont réunies

     

    Conversation br 1280x1042

    Conversation - Acrylique sur toile - 100x81 (40F) - 2015

    Avec "Conversation", j'ai mis consciemment en pratique pour la première fois les 4 principes mis en avant par Georges Mathieu et les maîtres de l'Abstraction Lyrique

  • Strobiiii, c'est finiiii...!

    L'ange créateur et Denis

    "L'ange créateur" (92x73-F30), la toile la plus remarquée de l'expo au STROBI

    Le décrochage de mon expo au STROBI, près de la Place Clichy à Paris 17è, a eu lieu dans l'après-midi du 31 juillet.

    Vous aimeriez savoir si "ça a marché" ?

  • 4 ans d'histoires !

    Sirac Gioberney

    Le Sirac (3441m), vu du sommet du Gyoberney (3352m)

    En septembre 2015, cela fera 4 ans que j'ai commencé mon blog et la rédaction des presque 200 articles (celui-ci est le 199ème) publiés à un rythme hebdomadaire.

    Initialement créé pour montrer à mes parents et amis mes progrès dans un domaine nouveau pour moi, ce blog est devenu au fil des articles une sorte de carnet de voyage artistique dans lequel j'évoque mes joies, mes doutes, mes difficultés, mes découvertes techniques et philosophiques.

  • Enfin ouverte...!

    Kandinski

    Kandinski - Gelb-Rot-Blau - 1925

    Le 21 février dernier, je regrettais de ne pas avoir pu accéder aux collections d'art moderne du Centre Pompidou, cette partie du musée étant en réfection.

    Je rêvais de voir les œuvres de Kandinski "en vrai". Ça, c'est fait, car les salles d'art moderne sont de nouveau accessibles au public !

  • Tenue de stand, première !

    Waleffe le stand br

    Le stand sous chapiteau au Château de Waleffe

    Au Château de Waleffe, superbe demeure située en Belgique, près de Liège, était organisée les 20 et 21 juin une foire artisanale à laquelle j’étais invité à exposer.

  • Un moment dense et léger

     

    Expo Strobi : la salle

    Le restaurant STROBI : la salle et les œuvres exposées, que chaque convive peut voir

    Avec "Dimensions colorées", j'ai organisé le 11 juin mon 3ème vernissage.

    Pour la première fois, je n'avais aucune idée du nombre de participants. Lors des 2 précédentes expos, le travail de communication avait commencé 5 à 6 semaines en amont, ce qui avait donné le temps d'assurer la présence de personnes auxquelles je tenais particulièrement.

  • Expo STROBI : l'expérience

    Flyer expo strobi

    Il m'est arrivé à plusieurs reprises de manger dans un restaurant où sont exposées des peintures. A vrai dire, j'ai rarement été séduit par les œuvres présentées.

  • Je comprends Cézanne

    5 nuances br

    5 nuances... - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    Cézanne avait une obsession : trouver une nouvelle façon de peindre. Il y parviendra puisque certains le considèrent comme le peintre de la modernité, ouvrant la voie aux artistes du XXè siècle.

    J'avais été marqué par la lecture de la biographie de Cézanne par Bernard Fauconnier, qui rapportait à quel point la quête de Cézanne le coupait de tout, notamment de sa famille qu'il consédérait comme une gêne dans son activité créatrice. A une certaine période de sa vie, l'affection que Cézanne était censé porter à sa femme Hortense et à son fils Paul junior détournait l'énergie dont il avait besoin pour créer. Vers la fin de sa vie, il ne rentrait plus chez lui, préférant dormir dehors dans une cabane, évitant ainsi de disperser son énergie et sa concentration.

    A ma modeste échelle, je comprends aujourd'hui sa posture. Je mène depuis plusieurs mois des projets qui ne me permettent plus d'avoir l'esprit suffisamment libre pour créer comme je devrais selon moi le faire. Je l'accepte sans hésiter car je considère ces projets prioritaires. Je perçois cependant à quel point créer me demande de l'espace-temps, de me libérer de certaines contingences pour être à-même de "lâcher", d'être moi-même lorsque je peinds.

    Une fois de plus, j'apprends avec la peinture (en l'occurence avec la "non-peinture"). Il m'importe d'être pleinement concentré sur ce que je fais au loment où je le fais. Si je ne peinds pas, ce n'est pas par manque de quoi que ce soit. C'est simplement par ce que mes choix ont déterminé que ce n'est pas le moment.

  • Peindre d'instinct : réflexions

    Jumping scissor br

    Jumping scissor - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    Je me remémore régulièrement les principes de l'abstraction lyrique : primauté accordée à la vitesse d'exécution, pas de préexistence des formes, pas de préparation du geste, état second de concentration.

    Quid de l'instinct dans tout cela ? Je sens qu'il a sa place mais je me rends compte qu'il est difficile à mettre en œuvre. J'ai tellement été conditionné par la nécessité de la raison et le contrôle des émotions pour rester "dans le moule" que l'instinct est difficile à retrouver.

    Je le sens pourtant essentiel à ma démarche. L'instinct est le lien entre qui je suis et ce qui existe sur la toile. Ce que je ne peinds pas d'instinct est réfléchi et n'est donc plus sincère. Peut-être est-ce pour cela que j'ai du mal à parler de plaisir dans mon activité d'artiste-peintre. L'instinct et le plaisir peuvent-ils cohabiter dans la même action ? En posant cette question, j'ai l'impression de retourner dans mon cours de philo de terminale ou de me retrouver à l'épreuve du bac. La différence est qu'aujourd'hui, je dispose du temps et de l'expérience pour trouver des réponses.   

     

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  • Un Salon pour quoi faire...?

    Bloody tubeBloody tube - Acrylique sur toile - 60 x 60 - 2015

    En février dernier, j'ai posé ma candidature pour participer à la 15è édition du "Grand Salon d'Art Abordable" qui a lieu une ou deux fois par an à la Bellevilloise, Paris 20è. Le concept de cet évènement est de permettre à une cinquantaine d'artistes présents sur leur stand, de proposer pendant 3 jours des œuvres à un prix "raisonnable", dans une fourchette de 50 à 5000€. Cette manifestation a plutôt bonne presse, semble sérieuse avec un plateau artistique de qualité et une fréquentation importante.

    Fin mars, j'ai été contacté par l'organisateur du Salon qui m'apprit que j'étais sélectionné (youpiiii ! Rigolant) m'indiquant aussitôt après les conditions de participation (moins youpiii ! Déçu) : il fallait (selon mes souvenirs) sortir 450€  pour disposer de 3m linéaires d'exposition et 650€ pour 6 m linéaires.

    Ravi d'avoir été choisi, je me suis dit que c'était une belle occasion de rencontrer le public et d'autres artistes mais je me suis finalement ravisé eu égard au montant élevé de la participation pour 3 jours de présence et l'incertitude de réaliser des ventes.

    J'ai donc décliné l'invitation tout en réservant auprès de l'organisateur la possibilité de participer à l'édition suivante, expliquant que compte tenu des frais engagés, je profiterais de la 15è édition, qui avait lieu du 15 au 17 mai 2015, pour passer au Salon et identifier si l'investissement me paraissait opportun.

    Je m'y suis rendu ce dimanche matin et me suis rendu compte que tout était même mieux que je l'imaginais : la salle devait faire au moins 300m², la plupart des artistes avaient un box individuel de 6m² sur 2,50m de haut. Pas de cimaises, juste un mur blanc sur le quel on plante des clous pour accrocher les œuvres. Globalement, j'aime bien ce qui était présenté, principalement des peintures et des dessins, moitié figuratif, moitié art contemporain.

    Le public était plutôt familial. La répartition des visiteurs était inégale selon les boxes ; une artiste faisant de superbes lavis était très sollicitée pendant que 2 autres, juste en face, ayant un style plus moderne, semblaient bien seuls.

    J'ai échangé avec 2 artistes sur leur choix de ce Salon pour exposer, ce qu'ils en attendaient et leur bilan provisoire. De mes observations et conversations, je retire à quel point il sera important de sélectionner mes lieux d'exposition et de savoir précisément où je mettrai les pieds en fonction de mes objectifs. Est-ce un Salon pour vendre, pour me faire connaître du public, pour étoffer mon réseau artistique ? Selon le lieu, ma communication en amont sera ciblée, ma sélection d'œuvres exposées sera adaptée et mon discours  choisi, afin de maximiser le succès de l'entreprise et d'éviter la déception d'avoir investi sans résultat.

  • Où exposer ?

    Aeolidia br 1Aeolidia - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    En 2015, je recherche des lieux d'exposition. J'en ai déjà trouvé 3 qui cumulent une durée d'environ 3 mois 1/2.

    J'ai contacté de nombreuses galeries et salons et commence à comprendre comment cela fonctionne.

    Je classerais les lieux d'exposition en 4 catégories :

    1. les Galeries gratuites : elles n'ont pas d'activité proprement commerciale et l'exposition d'œuvres sont le plus souvent un élément de notoriété et d'image. Les restaurants, entreprises ou commerces qui exposent dans leurs locaux sont le plus souvent dans cette catégorie, laissant l'artiste gérer la communication et les relations avec les éventuels clients

    2. les Galeries payantes : elles ont pignon sur rue et doivent être abordées avec prudence. Il y a celles qui croient au potentiel de l'artiste, qui vont promouvoir son travail en utilisant leur réseau et qui l'accompagneront pour l'aider à développer son activité et progresser dans sa démarche. D'autres sont moins actives, promettront monts et merveilles à l'artiste moyennant un coût et ne font ensuite aucun travail sérieux de promotion ? C'est de l'escroquerie pure et simple et ces entreprises sont à fuir

    3. les Salons et marchés : cela passe en général par la présentation d'un dossier avec biographie, CV, présentation de la démarche artistique et photos des œuvres que l'on compte exposer. Une première sélection fait parfois passer le dossier en Comité qui prononcera l'acceptation définitive. A partir de là, se pose la question financière, qui n'est pas toujours connue à la présentation du dossier. Cela peut représenter une somme modique (ex : 20€ pour 1 semaine d'expo dans un salon municipal en province) pour gérer les frais de dossiers, chaque artiste disposant d'une surface dédiée pour exposer. La somme peut être très importante pour des Salons comme celui de La Bastille (1764€ pour 6m² pendant 4 jours). Selon mon ressenti, plus la somme est importante, moins l'aspect artistique est pris en compte. A chacun de choisir son lieu d'exposition en fonction du bénéfice notoriété/visibilité/chiffre d'affaires qu'il compte en tirer

    4. les opportunités ponctuelles : ce sont tous les autres lieux possibles, procurés en ce qui me concerne par le réseau amical ou familial. L'artiste profite d'un évènement pour amener tout ou partie de sa production et exposer ses œuvres et sa démarche. Cela demande une organisation efficace car la mise en place et le remballage doivent être rapides, le transport simple et sécurisé pour ne pas abîmer les œuvres.

    J'ai à ce jour expérimenté les catégories 1 et 3. En 2015, sont planifiées une expo dans le cadre d'un restaurant (3 mois), un marché artisanal sur un WE et un salon d'une dizaine de jours en province. J'ai contacté plusieurs autres salons et galeries qui sont pour la plupart déjà bookés pour toute l'année 2015. Les appels de dossiers d'inscription sont fait 8 à 10 mois à l'avance, décembre et janvier étant la période charnière.

    Dans les prochains articles, je vous ferai partager les coulisses des expériences à venir.

  • A quoi fonctionne mon moteur ?

    Spip mdr

    Spip mdr - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    La création, je m'en faisais tout un monde... J'imaginais le créateur hanté par son besoin de créer, tour à tour illuminé par son génie ou libéré après un travail de recherche épuisant.

    Je me demandais ce qu'il fallait (s)avoir pour créer. Certainement beaucoup de technique, un long apprentissage ou alors un don. En tous cas, ce n'était certainement pas pour moi.

    L'archétype du créateur talentueux était pour moi le musicien ; Paul Mc Cartney, Gordon Lightfoot ou James Taylor me tiraient des larmes d'émotion par l'harmonie de leurs mélodies, la beauté des arrangements, la perfection de leur jeu de guitare. Comment avaient-ils pu produire tant de beauté ?

    Récemment, j'ai vu un reportage sur l'association Souchon/Voulzy, ces 2 compères qui cheminent ensemble artistiquement depuis si longtemps. Ils se promenaient en forêt, tranquillement, observant la nature, devisant en marchant. Alain Souchon expliquait que ce retour à la nature leur était indispensable pour alimenter leur réservoir d'énergie créatrice. J'ai compris que leur "travail", c'est ça ! Pour créer le moment venu, il faut se mettre en situation de le faire, savoir comment on fonctionne et respecter son rythme. C'est en tout cas comme cela que je dois procéder en ce qui me concerne.

    Ce constat allait à l'encontre de tout ce que j'avais appris ; pour moi, se promener, c'était tout sauf travailler. Il aura fallu ce reportage pour m'ouvrir les yeux et me faire comprendre qu'une étape importante reste à franchir : identifier à quoi fonctionne mon moteur d'énergie. Il me faut pour cela sortir des schémas sur lesquels j'ai jusqu'ici élaboré intuitivement mon fonctionnement. J'y reviendrai peut-être, mais je saurai alors pourquoi.

  • Avant opposés ; aujourd'hui unifié

    Serial swimmer brSerial swimmer - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

    Dans ma "vie d'avant", quand je travaillais en entreprise, le temps avait ses codes et ses rythmes. "Métro, boulot, dodo" avait du sens. Il y avait le temps du travail, celui du repos, celui du loisir.

    Il s'agissait d'optimiser le temps du travail dans l'espoir de maximiser celui du repos ou du plaisir. La semaine était opposée au week-end, les congés au temps de travail, la vie personnelle à la vie professionnelle, la famille au "boulot". J'essayais en permanence que l'un n'empiette pas sur l'autre : partir le plus tard possible du boulot sans risquer de rentrer trop tard à la maison, Arriver le plus tôt possible à l'entreprise pour tenter de partir plus tôt qu'à l'habitude sans culpabiliser...

    Le temps de repos, c'était celui de la solitude, de la tranquilité, quand personne n'attendait rien de moi. Il se limitait le plus souvent au sommeil, pas toujours réparateur car encombré des scories des autres temps.

    Ce qui a probablement le plus changé depuis que j'ai quitté le monde de l'entreprise est mon rapport au temps. Dans ma "nouvelle" vie, je ne lutte plus contre lui parce qu'il a retrouvé son unité. Je passe mon temps à observer, à questionner, à m'informer, à tenter de comprendre, à chercher ma place. Et lorsque je suis prêt à peindre, je peins.

    Quid alors du travail, des loisirs et du repos qui constitutaient un autrefois un tout, un ensemble qui rythmait ma vie ? Je m'aperçois qu'ils se fondent dans mon "temps d'existence". Si le travail tel que je le pratiquais n'existe plus, le repos lui aussi n'existe plus, tout comme les loisirs. La pression n'a plus sa place, mais... la décompression non plus, avec le relâchement ou la folie qui l'accompagnait. Les moments d'amusement sont rares, probablement parce que leur fonction libératrice n'a plus lieu d'être.

    J'étais loin d'imaginer ce nouveau rapport au temps et ses effets collatéreaux. Si l'absence de pression est appréciable, le fait d'être en alerte/observation permanente est parfois fatigant. Je ressens aujourd'hui un besoin de légèreté, de ne faire attention à rien, de me laisser porter par la vie qui coule... jusqu'à ce qu'une image, une couleur, une lumière, une harmonie me rappelle que l'art est partout et qu'il est devenu ma vie.

  • La fascination du négatif

     

    Balrog brBalrog - Acrylique sur carton - 50 x 70 - 2015

    "Balrog" est une œuvre particulière. Comme tous mes gestes colorés, elle ne représente rien, ce qui est l'essence de l'abstraction, si ce n'est un monde intérieur sur lequel je n'ai pas de prise.

    Parmi mes créations colorées, il en est pour lesquelles j'ai de la tendresse, de l'affection. Certaines ne me parlent toujours après un an passées au mur et pourtant je les y laisse accrochées et d'autres sont remisées et ne seront jamais présentées. Je les garde juste à titre historique, ne serait-ce que pour me rappeler que ce que je fais ne me plaît pas toujours.

    Et puis il est des œuvres qui me fascinent. Non parce qu'elles sont plus belles que les autres mais parce qu'elles représentent pour moi une énigme. Mon entourage y est moins sensible. La lumière et les couleurs vives y sont souvent moins présentes. Elles sont moins accessibles et même potentiellement déstabilisantes. Quelque chose "touche" sans que l'on sache précisément pourquoi... ou peut-être ne veut-on pas se l'avouer parce qu'elles évoquent des sentiments ou notions négatifs : la peur, la violence, la colère, l'indifférence, l'intolérance, la difformité.

    Alors pourquoi avoir envie de regarder ces œuvres ? Qu'est-ce qui attire notre œil lorsqu'on passe à proximité ? Chacun a la réponse en soi mais n'est pas toujours capable de la faire émerger. Ce que l'on voit réveille en nous des sensations que l'on aime pas vivre et, pourtant, nous sommes comme aimantés, obligés de regarder, comme quand, enfant, le soir, il fallait absolument regarder sous son lit pour s'assurer qu'il n'y avait pas de monstre.

    Certaines œuvres nous permettent de faire le point sur "où on en est" vis à vis de ce que l'on ressent et de pourquoi on le ressent. Plus j'avance, mieux je comprends que la peinture est un miroir de notre vécu. Il suffit de s'observer en la regardant.

  • Double détente

    EffusionEffusion - Acrylique sur papier spécial - 30 x 21 - 2015

    Etrange discussion que celle que j'ai eue voici quelques jours avec un artiste qui œuvre dans un domaine différent de la peinture.

    Ce soir-là, j'exposais dans le lieu de notre rencontre une vingtaine de geste colorés. J'avais également apporté quelques gouaches et aquarelles, me disant qu'elles pourraient peut-être intéresser les personnes de l'assemblée qui ne seraient pas sensibles à la peinture abstraite.

    Voyant la variété de ma production, mon interlocuteur a d'abord signifié son intérêt pour certaines toiles abstraites. Après avoir vu mes aquarelles sur Paris, il m'a fait part de sa satisfaction de constater que je savais dessiner. Pour lui, si un peintre ne sait pas dessiner correctement, sa production abstraite ne mérite pas d'être considérée de la même façon que s'il "sait", s'il a prouvé qu'il est "capable". Une double détente, en quelque sorte, le second coup ne pouvant partir que si le premier a été tiré.

    A la fierté que j'avais d'être considéré par cet artiste, venait se mêler une certaine confusion. Je pensais alors : "bienheureux celui qui peint des œuvres abstraites sans être passé par la case apprentissage". Cela signifie qu'il dispose d'une sensibilité immédiatement accessible, parce qu'elle n'a pas été déformée, enfouie comme la mienne a pu l'être sous des dictats culturels et sociaux concernant l'art et les artistes. Il m'a fallu beaucoup de temps pour la comprendre et pour y croire.

    Je comprends aussi que celui qui est fier d'une production et d'une reconnaissance obtenues à force de travail recherche chez celui qui revendique, explicitement ou non, faire partie de son monde, la preuve que la poursuite de l'excellence est inscrite dans son parcours.

    J'ai pris conscience, ce soir-là, que, pour moi, la technique doit être absente de ma posture créatrice. Si j'y pense, je ne serai pas dans la vérité. Cela remet encore un peu plus en cause l'idée que j'avais du travail du peintre. Chacun a la sienne, fruit de son histoire. En ce qui me concerne, lorsque je peins, je ne cherche plus à "faire"... juste à "être".

  • Ange créateur et démon impatient : la bagarre !

    Bigger one

    L'ange créateur - Acrylique sur toile - 92 x 73 (F30) - 2015

    C'est le moment ou c'est pas le moment ??? La question me hante depuis plusieurs jours.

    J'ai compris mon fonctionnement de créateur : je dois sentir que "c'est maintenant" pour m'y mettre. Avant, je ne savais pas ce qui se passait, je m'inquiétais de ne pas avoir envie ni besoin de peindre. Depuis que je sais que c'est normal, j'attends de sentir "le" moment. Mais le fait d'attendre vient polluer négativement (pléonasme ?) ma posture. Je passe plus de temps à me dire "c'est pas maintenant" qu'à ne pas y penser et laisser l'envie grandir. Mon impatience refoulée ressurgit et me dit "vas-y quand même". En définitive, c'est la bagarre entre l'ange créateur et le démon impatient, le premier ne voulant pas gâcher l'énergie patiemment accumulée jusqu'ici et le second soufflant à l'oreille  : "si tu n'essayes pas tu ne sauras pas !".

    C'est comme avec un vin que le propriétaire pense prometteur et dont il n'a qu'une bouteille. A partir d'un certain temps de garde, le gourmet doit décider si c'est le bon moment pour l'ouvrir. Il est excité par l'idée de déguster/savoir et inquiet d'être déçu de l'avoir fait trop tôt.

    Je me rends compte que j'intellectualise beaucoup mon activité artistique. Je passe plus de temps à penser, lire, ressentir et m'imprégner de sensations qu'à travailler physiquement, concrètement, le geste et la couleur. Je me dis qu'aujourd'hui, créer est pour moi un aboutissement qui remet le compteur à zéro. A partir d'une création, une nouvelle période s'ouvre, qui durera une heure, une semaine, un mois, au cours de laquelle les expériences, les rencontres, les sensations alimenteront ma réflexion et feront grimper ma jauge énergétique jusqu'à un nouvel acte créateur.

  • C'est un plaisir et... ça fonctionne !

    Camara mon musee 201503 redim

     

    J'ai fait les comptes : 130 œuvres attendent patiemment leur sort : une douzaine sur toiles, une dizaine sur carton et carton toilé, 25 sur papier spécial et environ 80 sur papier classique, principalement des aquarelles et gouaches.

    Le stockage des œuvres est un problème à gérer pour qu'elles soient conservées sans se détériorer et tout en restant accessibles. C'est en partie pour cette raison que je choisi parfois de peindre sur carton toilé, 6 fois moins épais qu'une toile. Si c'est plus pratique à stocker, ce n'est pas toujours une bonne idée car certains salons de peinture auxquels je me porte candidat demandent exclusivement d'exposer des toiles sur chassis.

    Chez moi, j'ai équipé les murs de plusieurs pièces avec des rails pour cimaises. Je peux ainsi avoir sous les yeux ce qui est en cours, faire des tests de scénographie et m'approprier les œuvres qui sont sur le fil de mes émotions. La semaine dernière, j'ai pu ainsi préparer une exposition dans un restaurant où je dînais avec d'anciens collègues. J'avais amené une centaine d'œuvres dont une trentaine de toiles et de cadres, le reste étant des aquarelles et gouaches mises derrière passe-partout sous blister. La salle était équipée de rails. J'avais amené mes cimaises équipées de crochets et l'ensemble, avec les œuvres, tenait sans problème dans ma voiture.

    Les toiles et cadres étaient visibles de la trentaine de participants. Les aquarelles et gouaches passaient de mains en mains, de table en table. C'était animé, sympathique et convivial... Dans ces circonstances, rien ne vaut de pouvoir montrer les œuvres "en live" plutôt que sur "books" ou sur tablette.

    En 2015, je veux me rendre visible et saisir toutes les opportunités pour montrer ce que je fais. Si vous organisez ou participez à un évènement, la réunion d'un club, d'une association, de votre famille, à laquelle vous aimeriez apporter une touche artistique et colorée, je suis prêt à étudier la possibilité d'exposer tableaux et gestes colorés. Je l'ai constaté : ça fontionne, c'est apprécié et, pour moi, c'est facile et c'est un plaisir de le faire !

  • Circulez, y'a rien à voir !

     

    Hakochi 4

    Hakochi 4 - Acrylique sur papier - 18.5 x 26.5 - 2015

    Lorsque j'expose mes gestes colorés au regard de mes visiteurs, j'observe 2 types de réactions.

    Les un(e)s évoquent ce que l'œuvre fait naître dans leur imaginaire. L'univers marin et les animaux sont souvent cités.

    Les autres me font part de choses plutôt immatérielles et des sensations qu'ils ressentent : souffle, violence, équilibre, couleur, contraste, profondeur, mouvement, force...

    Un ami me disait qu'il ne cherche surtout pas à "voir" quelque chose dans mes gestes colorés, qu'il préfère se laisser gagner par la couleur, la composition et les lignes. Chercher une signification, une ressemblance avec quelques chose de précis viendrait polluer ses sensations.

    Cette discussion que nous avions eue m'a décidé à être sélectif dans le titre que je donne à une œuvre. S'il est trop précis, cela peut gêner ou influencer le spectateur, consciemment ou inconsciemment. Peut-être est-ce pour cette raison que des artistes ont appelé certaines de leurs œuvres "Untitled", "Sans titre", "Composition", "Mouvement"... avec un numéro d'ordre pour les différencier.

    J'aime donner un nom à une œuvre. Il représente un lien entre elle et moi. Cela me permet de la mémoriser, d'en parler en l'ayant immédiatement à l'esprit avec ce que j'ai vécu en la réalisant. La nommer favorise le partage et j'aime partager ! Sourire

    Et vous ? Êtes-vous parmi les spectateurs qui aiment voir "quelque chose" dans une œuvre abstraite ou préférez-vous vous laisser guider uniquement par vos sensations ?

    Vous pouvez répondre au questionnaire en cliquant ICI.

  • Connecté !

    Celeste 3 brCéleste 3 - Acrylique sur carton toilé - 30 x 40 - 2015

    Un matin de cette semaine, je me suis réveillé en faisant un geste coloré. Dans le même temps, une sensation a traversé mon esprit et mon corps. C'était comme si je faisais faire un changement d'orientation de 180° à un connecteur interne. Il était au préalable orienté vers mon cerveau pour se diriger désormais vers mon ventre.

    Un peu de recherche sur Internet m'a appris que cet endroit que je connectais à mon geste correspondait au positionnement du 2è chakra. Selon des croyances issues de l'hindouisme, les Chakras sont des centres énergétiques répartis dans le corps selon un axe qui va du sacrum au sommet du crâne. Ils sont des capteurs, transmetteurs et émetteurs d'énergie. Il en existe 7, le 2éme étant notamment lié à la création. Que l'on y croit ou non, j'ai été surpris de cette découverte qui, je le sens, me procure de l'apaisement.

    Plus j'avance dans la vie, plus j'ai le sentiment d'intégrer ce que je sais ou, plutôt, ce que je crois savoir. Ce que je pense devient progressivement ce que je fais. Depuis que je m'intéresse à la pratique artistique, je lis et j'entends que je dois me lâcher et simplifier mes conceptions, mes réalisations, mes gestes, mon expression. Je comprends que le cerveau complique tout et que cette nouvelle connexion va m'aider à poursuivre avec sérénité ma route à la découverte de l'art et de la posture artistique.

     

  • Je suis le fil

    1208

    1208 - Acrylique sur toile - 33 x 24 (4F) - 2015

    Je ne sais pas le matin si je vais peindre aujourd'hui. Je ne le sais pas une heure avant. Je n'en suis toujours pas sûr une minute avant que j'identifie que "c'est maintenant" et que j'installe mon matériel. Pourtant la question est permanente Je me lève avec et je me couche avec le constat que je l'ai fait... ou pas. J'ai compris que c'est comme cela que je fonctionne.

    Quand je commence, la difficulté est de rester concentré sans me dire qu'il doit absolument sortir quelque chose de l'exercice. Mes exigences deviennent problématiques car celles que j'ai cernées planent dès que le tube de couleur est dans ma main : faire différent, me surprendre. Si j'y pense, c'est mort ! Je sais en général après quelques minutes s'il est opportun pour moi de continuer. En prenant des décisions de couleurs et de gestes, je me trouve emmené sur un chemin dont je suis le fil... dans tous les sens de l'expression.

    Il y a encore quelques mois, vivre ainsi mon activité artistique et créatrice était engoissant, tant cette façon de "travailler" est aux antipodes de celle que j'ai vécue lorsque ma vie était planifiée et projetée au quotidien. Aujourd'hui, c'est juste déstabilisant.

  • La vie de Phenix

    Phenix br1

    Phenix - Acrylique sur toile - 60 x 60 - 2015

    Mes pérégrinations artistique m'amènent parfois à des résultats dont je ne sais pas quoi faire. "Phenix" en est un exemple. Il est complètement différent de ce que j'ai produit jusqu'ici et je manque de repères pour orienter sa vie.

    Il y a encore quelques mois, le doute m'aurait rongé. Aujourd'hui, ce n'est plus un problème. Je mets l'œuvre à l'épreuve du temps, à la maison. Je la place dans un endroit d'où je peux la voir souvent. J'ai équipé à cet effet plusieurs murs de cimaises, me permettant de pendre des grands formats, de les changer de place pour les soumettre à différentes lumières et des angles d'observation variés.

    Après un temps que je juge suffisant, si je ne vois toujours pas quoi ajouter ou corriger, je la publie, comme je le fais maintenant. De vos réactions, à vous, lecteurs, dépendra son avenir, car j'ai été plusieurs fois surpris, dans un sens comme dans l'autre, de réactions de visiteurs du blog ou d'une expo. Certaines œuvres que je trouvaient enthousiasmantes semblaient boudées, alors que d'autres, auquelles je ne croyais pas étaient plébiscitées.

    Qu'en est-il de "Phenix" ? Vous aura-t-elle touché(e) ? Même si rien ne vaut la confrontation directe, car je trouve que les couleurs sont plus belles en réalité que sur l'écran de mon ordi (et donc du vôtre), j'espère vos commentaires et vous propose de tester un nouvel outil en répondant au sondage qui se trouve en cliquant ICI.

    Bonne semaine !

  • Perplexité

    Lobster br

    Lobster - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    Passant à côté du Centre Pompidou, j'y suis entré avec l'espoir de vivre des émotions face aux œuvres de Kandinsky. Déception : l'étage de l'Art Moderne est en  rénovation et ne redeviendra accessible qu'en mai prochain.

    J'ai saisi l'occasion d'aller voir l'étage de l'Art Contemporain. J'avais fait une première visite, il y a deux ans, dont j'étais sorti perplexe. J'avais l'impression de n'avoir rien ressenti de positif. Pas une fois je ne m'étais dit "j'aime" ou "j'ai envie" (de regarder, de m'attarder, de comprendre, d'observer...).

    J'ai conscience d'avoir fait du chemin en deux ans. Je pense avoir aujourd'hui un regard différent, plus large, plus tolérant, plus exercé. Je me suis dit que cette nouvelle visite était l'opportunité de faire le point sur ma sensibilité à l'Art Contemporain, stimulé par l'expérience vécue positivement au Palais de Tokyo, avec l'expo "Inside".

    Fin du suspense : un fois de plus, je n'ai pas été touché par ce que j'ai vu si ce n'est par le format souvent immense de œuvres. Mon seul souvenir provient d'une vidéo présentant un homme qui navigait sur une table en bois renversée à l'arrière de laquelle il avait accroché un moteur de 25 cv. On peut trouver ça débile ou génial mais la façon dont c'était filmé rendait la vidéo fascinante.

    J'ai terminé ma visite par la rétrospective Jeff Koons, cet artiste américain dont les œuvres atteignent des sommets lors de ventes aux enchères (58 millions d'euros pour un "Balloon dog" comme celui-ci : 20150211 180123 360x640). D'autres œuvres présentent des fleurs en plastique, des aspirateurs dans des coffrets transparents empilés les uns sur les autres, un ballon de basket dans un aquarium baignant dans un liquide transparent...

    Là encore, je n'ai pas été sensible à cette forme d'art et ne comprends pas ce qui fait son succès. Certes, il y avait des explications sur la portée que Jeff Koons donnait à ses réalisations mais elles ne m'ont pas atteintes.

    Pourtant, quand je vois le sort qui fut réservé à certains maîtres, notamment à la fin du XIXè siècle (Cézanne, par exemple), je me dis que je dois rester connecté à ce qui se fait, ne pas rejeter ce qui ne me touche pas aujourd'hui car ça le fera peut-être demain. En réagissant ainsi, je me sens "Charlie" ;-).

  • Comment savoir qu'un tableau est terminé ?

    Deep up br 1

    Deep up - Acrylique sur carton - 50 x 70 - 2015

    Une question revient régulièrement chez les personnes qui s'intéressent à mon activité de peintre : "comment sais-tu qu'un tableau est terminé ?".

    Je sais que c'est une "bonne question", comme on dit, pour me l'être posée de nombreuses fois, en atelier, comptant sur mon coach pour me donner la réponse.

    Je pense qu'il y a des critères communs et d'autres spécifiques à chaque artiste, qui lui permettent de décider de poursuivre ou d'arrêter. Il me semble que l'impression d'ensemble est déterminante dans ce choix. A force d'observer, chez les autres et au sein de ma production, ce qui me plaît ou non, de m'efforcer d'exprimer pourquoi je ressens telle ou telle sensation et de l'objectiver, je vais aujourd'hui directement au but. Si je ne suis pas immédiatement et totalement séduit, c'est qu'à mon sens il manque quelque chose ou qu'il y en a trop.

    En ce qui me concerne, les deux plus grands dangers sont, d'une part, d'aller trop loin, d'autre part d'hésiter trop longtemps. A vouloir faire plus ou mieux, on risque de s'égarer dans une impasse. La touche qu'on veut rajouter pour satisfaire à des critères techniques concernant la lumière, la répartition des couleurs, peut être une tueuse implacable et ôter en un instant la fraîcheur et la sincérité d'une œuvre pour en faire un objet commercial que l'on améliore pour qu'il plaise. Je pense que le spectateur ne s'y trompe pas.

    Mais si cette touche vient des tripes, parce qu'il manque "cette" couleur à "cet" endroit précis de la toile sans savoir précisément pourquoi, si c'est un besoin davantage qu'un soucis esthétique, l'artiste reste en connexion avec sa profondeur, sa sincérité et il saura apporter la quantité de couleur et le mouvement qui vont avec.

    Parfois pourtant, aller trop loin est salvateur, quand une touche supplémentaire amène une idée supplémentaire qui, concrétisée, me surprendra. C'est ce que je préfère : être surpris. Si je ressens cela, mon tableau est terminé.

     

     

  • Slidin', tout simplement

    Slidin br

    Slidin' - Acrylique sur carton - 50 x 70 - 2015

    Merci de votre regard.

  • Alors, ça t'inspire ?

     

    Cascade veneon br

    Cascades de glace du Vénéon - Saint Christophe en Oisans - 31 janvier 2015

    2 février 2015. Mes camarades et moi sommes entourés d'arbres croulant sous la neige et de parois rocheuses et glacées. Le ciel est bleu et la montagne est belle.

    "Alors, Denis, ça t'inspire ?" me lance une compagne de randonnée avec qui nous discutions peinture la veille. Tant de beauté ne peut qu'inspirer le peintre que l'on verrait bien rentrer chez lui après une si belle journée, se précipiter dans son atelier et mettre sur la toile les sensations et les images issues de ce qu'il a vu et ressenti.

    Pourtant non, ça ne m'inspire pas. Cette réponse, si iconoclaste soit-elle, est facile à faire car je me posais la question "Est-ce que tout cela m'inspire ?" quelques minutes avant qu'elle me soit lancée. Je me suis alors vu peindre une toile associant le bleu azur et le blanc, avec des formes évoquant les arêtes, les faces et le ciel. Il y a un an, je me serais dit qu'en rentrant, je tenterais de mettre ce que je ressens sur la toile.

    Aujourd'hui ce n'est plus le cas. La montagne ne m'inspire plus. Mieux que cela, elle me construit. C'est ici que mes idées s'éclaicissent, que je comprends qui je suis, que j'évalue mon rapport à l'engagement, à la douleur, à la peur, au courage, à la solidarité, à la confiance en soi et en l'autre, au dépassement de soi. La montagne est l'endroit où je regarde autour de moi et où je vois en moi.

    Ce que j'y vis se retrouve très probablement quelque part dans mon expression artistique mais ce n'est pas prémédité et en tous cas pas sous une forme reconnaissable.

  • Expiration... Inspiration...

    Inca

    Inca - Acrylique sur carton toilé - 50 x 50 - 2015

     

    La fin de semaine a été exceptionnelle. Participer au 1er colloque interprofessionnel de Respirologie m'a permis de comprendre à quel point la respiration est au centre des relations entre le corps et l'esprit. Cependant, la plupart d'entre nous n'ont pas conscience d'effectuer cet acte pourtant exécuté des milliers de fois par jour.

    Des éducateurs, des thérapeutes, des soignants, des médecins, des coachs, des sportifs ont échangé expériences, connaissances et pratiques qui mettent en jeu la respiration avec pour objectif d'aider l'autre ou soi-même à acquérir plus d'aisance, de confiance, d'efficacité, de bien-être et de vitalité tant dans sa vie quotidienne que dans les circonstances exceptionnelles que la vie nous réserve parfois.

    Ma première découverte fut d'identifier que se concentrer sur sa respiration, sur la façon dont l'air entre et sort de notre corps et de nos poumons, est un puissant facteur de vigilance. Je l'ai expérimenté "en live" pendant le colloque, aux moments où je sentais mon attention faiblir.

    Dans mon activité artistique, respirer "en conscience" développera mes capacités d'observation, de perception et de concentration. Au moment de réaliser mes gestes colorés, mon inspiration dépendra de... mon expiration.

    Pour en savoir plus sur la Respirologie et faire connaissance avec celui qui met toute son énergie pour nous convaincre que "bien respirer pour mieux vivre" est un enjeu de santé publique, visitez le site www.respirologie-france.com.

     

  • Cerner la posture

    Calligo

    Calligo - Acrylique sur toile - 55 x 46 - 2015

     

    Le catalogue de l'exposition Mathieu organisée à la FIAC 2014 par la Galerie Applicat-Prazan est une mine d'informations à propos de cet artiste dont je me sens de plus en plus proche dans la façon de travailler mes gestes colorés.

    En page 12 sont cités les 4 critères par lesquels Georges Mathieu définissait l'Abstraction Lyrique :

    1. Primauté accordée à la vitesse d'exécution
    "Je n'ai pas peint par manque de temps ou pour battre des records mais simplement parce qu'il ne fallait pas plus de temps pour faire ce que j'avais à faire et qu'au contraire un temps ralentissant les gestes, introduisant des doutes, aurait porté atteinte à la pureté des traits, à la cruauté des formes, à l'unité de l'œuvre"

    2. Aucune préexistence des formes
    "En supprimant les 3 références à la Nature, à une esthétique et à une esquisse, la peinture allait permettre une plus grande rapidité d'exécution"

    3. Absence de préméditation des gestes
    "Tous mes gestes s'enchaînent et je ne peux ni les expliquer ni les modérer. Il ont pour aboutissement une sorte d'écriture inspirée, réalisée sans aucune préméditation"

    4. Nécessité d'un état second de concentration
    "Je ne peux pas travailler quand je sais que j'ai huit mois pour faire quelque chose. C'est à la dernière minute que vient la concentration totale. Seule la concentration peut faire naître l'inédit, le sublime, l'émouvant, l'exceptionnel".

    Mathieu exprime beaucoup de choses que je ressens et me décomplexe. Ses mots m'aident à "digérer" que rapidité n'est pas synonyme de facilité. Comme Mathieu, je ressens un appel, une impulsion qui commande de passer à l'acte et ne se décrète pas, ne s'organise pas, ne se prépare pas. C'est dans cette sorte d'état d'urgence que naissent mes "Gestes colorés". Si je ne suis pas habité par cette sensation, la vitesse du geste sera trop lente ou empreinte de doute et là... le souffle se change en brise légère et l'émotion risque l'absence.

    Ainsi, au fil de l'expérience, je cerne la posture efficace, celle qui me permet de créer avec force et sincérité. Si je peinds moins souvent, je sais pourquoi et je l'accepte.

  • C'est la première fois...

     

    ...et aussi la dernière que Cabu ne me fait pas rire. Sa disparition m'est insupportable.

    Le Grand Duduche, l'adjudant Kronenbourg et mon Beauf ont la lourde charge de sécher les larmes de mon infinie tristesse.

  • D'une année à l'autre

    Carte de voeux 2015 denis

    Je vous souhaite une année 2015 inspirante et créative

    Je profite de la nouvelle année pour faire le point sur ce que j’ai vécu en 2014.

    Assurément, ce fut un bon cru : une cinquantaine d’œuvres, plutôt des aquarelles en début d’année et des gestes colorés ensuite. Le recueil « Paris vu de la Seine » en avril et 6 semaines d’expo en fin d’année. Quelques grands formats, un nouveau site internet et une plus grande visibilité sur les réseaux sociaux.

    En 2014, j’ai compris que c’est dans le geste coloré que je m’épanouis, même si je n’abandonne pas l’aquarelle et la copie. Les réactions des visiteurs de mon expo m’encouragent à poursuivre sur de plus grands formats. Si j’ai une certitude, c’est que 2015 sera pour moi l’année du grand format, 50 x 50 et plus.

    Je vais chercher des lieux d’exposition : galeries, salons, médiathèques, salles municipales…

    Peut-être aussi décliner ma production dans d’autres formats, sur d’autres supports. Vous pourrez suivre mes projets en visitant régulièrement le site.

    Je vous souhaite une très bonne année 2015 !

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