The Vernissage Experience

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Exposition "Grand ou petit..." au Laboratoire d'Exposition - 13 rue de l'Echiquier, Paris 10è

Lundi 31 octobre : ce soir, c'est Halloween. Demain, c'est férié. En ce moment, ce sont les vacances scolaires... Plein de raisons pour que les gens viennent au vernissage, qui sont autant de raisons pour qu'ils soient absents. C'est une fois le vernissage terminé qu'on saura si le verre aura été à moitié plein ou à moitié vide.

Généralement, le côté "à moitié plein" c'est avoir du monde. Parfois c'est en avoir trop, avec les vernissages où le visiteur qui pousse la porte de la galerie hésite un instant avant de poursuivre, le temps de faire monter d'un cran son niveau de tolérance au bruit et à la promiscuité. Une fois engouffré dans la foule, il se sent empêtré dans ce manteau qu'il n'aurait pas dû prendre mais qui est autant un empêcheur d'avancer qu'une protection contre ceux qui essaient, comme lui, de se frayer un chemin. Deux rangées de personnes discutent et protègent l'accès à l'endroit sans lequel un vernissage manque de saveur : le bar. Il faut jouer des épaules pour y accéder de profil et tenter d'attirer l'attention pour obtenir un verre. Une fois le Graal obtenu, le visiteur tente de faire un signe à l'artiste qui l'a invité, très entouré(e) et occupé(e) à écouter ou à parler. Chacun attend son tour pour lui dire combien cette expo est formidable et les œuvres inspirées. Il parcourt la galerie sans pouvoir prendre ni le temps ni la distance nécessaires pour créer le dialogue avec les œuvres. Un peu plus tard, il pose son verre où il peut, constate que le livre d'or est inaccessible et prend congé de son hôte en décidant de revenir plus tard, au calme.

Le verre "à moitié vide" c'est n'avoir personne ou presque. Une heure après l'ouverture, un ou deux visiteurs sont passés, sans même se rencontrer ("je ne peux pas rester longtemps, j'ai du monde à la maison ce soir"). Une discussion peut durer sans risquer d'être interrompue. Avec la famille et les amis, elle tourne plutôt autour de la famille, du boulot, du quotidien. L'amateur d'art pourra prendre tout le temps et la distance pour apprécier les œuvres et en parler avec l'artiste. En fait, la seule différence avec un jour d'exposition ordinaire, ce sont les cacahuètes et les boissons qui restent et dont l'artiste se nourrira pendant une semaine.

Hier soir, c'était pile au milieu, sur la ligne de séparation entre plein et vide. Suffisamment de monde pour faire honneur au bar, discuter avec chacun des (3) artistes et remplir les livres d'or. Et pas trop non plus, permettant ainsi à chacun de profiter, sans être gêné, des 50 œuvres dans les différents espaces qu'offre la galerie. Il devait être 20h15 lorsqu'un être bizarre a poussé la porte de la galerie, coiffé d'un chapeau dont dépassaient des dreadlocks, vêtu d'une veste en cuir et d'un jean déchiré, une bouteille à la main. J'avais oublié que c'était Halloween et c'était Jack Sparrow qui faisait son entrée.

 

denis fournier exposition vernissage

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