Créer un site internet

abstrait

  • Défi d'artiste - L'expo

    Defi d artistes hesitations

    Défi d'artistes : Hésitations - Acrylique sur toile - 100x50 - 2017

    Nos 3 jours de création furent immédiatement suivis de 3 jours d'exposition présentant les œuvres produites les trois premiers jours.

    Exposer à 7 dans un espace investi en général par 2 ou 3 artistes est un exercice délicat. Chacun doit trouver sa place sans qu'un autre y trouve à redire. Dans cet exercice potentiellement périlleux, Olivier, maître des lieux et grand ordonnateur de l'évènement, est garant de l'harmonie de son déroulement. Il est indispensable que chaque artiste se sente traité équitablement. Pour autant, il ne s'agit pas pour un artiste de s'effacer au profit d'un autre sous prétexte d'équité, que ce soit par gentillesse ou par faiblesse. Il ne doit pas penser "ensemble" ni accepter d'emblée un emplacement qui ne lui convient pas sous prétexte de ne "pas faire de vagues".

    L'équilibre fut rendu possible par la rigueur bienveillante d'Olivier et la volonté de chaque artiste de parvenir dans un temps imparti à un résultat acceptable pour tous. Chacun a ainsi trouvé son espace. Le style de chaque artiste est particulier mais le choix des créations et leur accrochage donnaient une réjouissante impression de fluidité au regard.

    Une expo n'est pas une simple collection d'œuvres exposées au public. Il doit s'en dégager quelque chose en tout moment et tout lieu : de l'extérieur, à l'entrée de la galerie et quelque soit l'endroit où l'on s'y trouve. La première erreur est de surcharger l'espace. Les œuvres s'étouffent alors les unes les autres. Il se dégage d'une toile ou d'une sculpture une force, une puissance relative qui la rend fréquentable ou non par d'autres créations. À ne pas recpecter la bonne distance, on crée une cacophonie visuelle ou sensorielle qui ne doit exister que si elle est un parti pris, une volonté de l'exposant.

    Cette expérience collective restera pour moi une référence pour l'avenir. J'en retiendrai aussi qu'une exposition est vivante et que le public peut la faire évoluer. Ce fut le cas en ce qui me concerne. Des toiles rectangulaires présentées verticalement se sont retrouvées à l'horizontale pendant qu'une autre est devenue verticale. Ce changement de format a impliqué qu'une des toiles exposées a été retirée.

    La relation au public a été à l'image de cette manifestation : harmonieuse, joyeuse, fluide et parfois empreinte de ces émotions qui restent pour toujours gravées dans la mémoire tant elles sont fortes. Des expositions personnelles ou collectives que j'ai réalisées à ce jour, celle de "Défi d'artistes" est celle qui m'aura fait le plus progresser en tant qu'exposant. Elle m'aura permis de fixer des repères qui éclaireront mes choix pour les expositions à venir.

  • Eloge du "n'importe quoi" : aucune maîtrise

    &

    & - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2013
    Mon second "Geste coloré"

    Avec mon premier "Geste coloré" (cf. mon article du 22 décembre 2016), je m'étais libéré de quelque chose. Pour la première fois depuis mon entrée en peinture, deux années plus tôt, j'avais fait ce que je voulais : n'importe quoi !

    Pas de casse-tête pour trouver la bonne couleur, comme pendant mes cours de copie de tableaux de maîtres, pas de stress pour tenter de produire un dessin ressemblant dans le temps imparti, comme lors de mes cours de dessin d'après modèle, pas de question sur ce que je vais pouvoir produire sur un thème imposé, comme au cours de mes sessions de développement artistique... Tout s'était passé en un court moment, presque fulgurant.

    Libre, bon sang ! Et soulagé d'avoir outrepassé la peur de la feuille blanche. Cela colle parfaitement avec ce que j'ai appris et compris, beaucoup plus tard : créer, c'est transformer en création les obstacles à la création. Je ne l'ai pas découvert tout seul. Mais lorsque j'ai entendu de la bouche de mon coach cette définition, je me suis transporté instantanément 4 ans plus tôt, avec le souvenir des sensations ressenties lors de cette première expérience.

    Aujourd'hui, ces sensations sont encore vivaces dans mon esprit : le ras-le-bol déclencheur, le besoin d'agir dans l'instant, la transgression des conseils de ma prof (j'ai pris un support qu'elle considérait inadapté pour peindre), le choix des outils (couleurs primaires et un couteau), le passage à l'acte irréfléchi et, au final... l'étonnement de considérer ce truc bizarre, aux antipodes de ce je réalisais jusqu'ici. L'abstraction s'était imposée à moi sans que je maîtrise quoi que ce soit.

  • Le Youkounkoun n'est pas la vie !

    Ssadeeba 1

    Ssadeeba 1 - Acrylique sur carton toilé - 50x70 - 2016

    Reprenons : 1 - Ce que je peins s'apparente à l'Abstraction Lyrique. 2 - Je me retrouve dans la posture définie par Georges Mathieu, son inventeur : rapidité, pas de préparation du geste, pas de référence de forme, concentration. 3 - Il résulte de cette posture qu'avant de peindre je dois me sentir prêt mentalement.

    J'envie parfois le poisson rouge à la mémoire volatile : pour lui, la découverte est systématique et permanente. Pour moi, plus je produis, plus la posture est compliquée à gérer : faire un "geste coloré" de plus n'a aucun intérêt. Comme je l'évoquais au début de mon précédent billet, j'ai besoin de me surprendre. Résultat : devant chaque nouvelle toile, je ressens la pression de faire autrement ou différemment pour produire de l'inattendu.

    Mes premiers actes devant la toile font le plus souvent appel au connu dans la façon de poser les couleurs et d'effectuer les premiers gestes. Mais ensuite, tout devient possible à condition de ne pas vouloir aboutir à un résultat précis. C'est sans doute ainsi que naissent les séries d'œuvres. Tant que le créateur navigue dans l'inconnu, il continue à explorer l'espace dans lequel il se trouve. Un jour, il comprend comment y entrer et en sortir à sa guise ; y rester n'a alors plus de sens dans la mesure où cela ne satisfait plus son esprit d'aventure, ce qui le fait vibrer.

    L'analogie avec l'auteur-compositeur-interprète est évidente : sur un nouvel album, certains titres font l'unanimité par leur originalité, leur rythme, leur couleur musicale, leur texte... et d'autres non : on a le sentiment de les avoir déjà entendus.

    Ssadeeba 1 est probablement le début d'une série qui comportera des réalisations plus ou moins surprenantes, profondes, parlantes, évocatrices. Chaque toile sera une étape, un jalon du carnet d'exploration. Se donner l'objectif de produire un "Youkounkoun" artistique à chaque fois déclenche une pression invivable. C'est se focaliser sur un résultat statique, définitif. La vie, c'est le parcours, et j'ai envie d'y évoluer avec la liberté de prendre des chemins de traverse, quitte à revenir ensuite sur la route principale.

  • Au printemps, les expos bourgeonnent !

    Nadai 1

    Nadai 1 - Acrylique sur toile - 60x20 - 2016

    Avec le printemps débute la saison des... expositions printanières.

    Outre la réalisation de quelques œuvres, mon hiver 2016 a été consacré à la préparation de dossiers d'expositions et à la gestion de réseau. Cela avec un certain succès puisque, d'ici fin juillet, mes œuvres seront présentes à 7 reprises lors d'évènements et salons qui dureront d'un week-end à un trimestre.

    Dans le détail, l'agenda sera le suivant :

    - du 2 au 10 avril, invité d'honneur au 10è Salon de l'Art en Mouvement des Artistes du Beauvaisis, à Beauvais (60) - 12/15 œuvres présentes

    - du 9 au 17 avril, exposant au 22è Salon du Colombier, à Saint Arnoult en Yvelines (78) - 3 œuvres sélectionnées par le jury

    - du 3 mai au 28 juin, 10 gestes colorés récents présentés à la 3è Biennale d'Art en Beauce, à la Médiathèque de Toury (28)

    - du 21 au 29 mai, exposant au 7è Salon Gilles Anger à Rouxmesnil-Bouteilles, près de Dieppe (76) - une dizaine d'œuvres de différents formats

    - les 18 et 19 juin au Château de Waleffe, en Belgique

    Je serai également amené à présenter des œuvres dans 2 entreprises à Créteil (94) - juin/juillet - et Vélizy (78) - de mai à juillet, avec une dizaine d'œuvres pour chacune.

    Comme vous le voyez, "ça bourgeonne" ! ;-)

    Les lieux précis et les horaires sont accessibles à partir de la rubrique "Actualité" / "Agenda 2016" de mon site.

  • Etat d'urgence

    GoranasaiGoranasai - Acrylique sur toile - 61x50 - 2016

    Le thème du plaisir est pour moi récurent. Une discussion avec un ancien collègue d'entreprise l'a remis en lumière.

    Mon camarade évoquait à mon propos le côté merveilleux de pouvoir faire de sa passion son activité professionnelle. Une fois de plus, je me suis senti incapable d'acquiescer. Une fois rentré à la maison, je me suis dit que c'était le moment d'approfondir le sujet et de mettre au clair ma pensée.

    Plaisir... Passion... J'ai repris dans le dictionnaire la définition de la passion : "État affectif intense et irraisonné qui domine quelqu'un". C'est proche de ce que je ressens. A certains moment, le besoin de peindre me domine et je ne peux pas être tranquille avant d'être passé à l'acte. C'est donc ça la passion.

    J'ai ensuite regardé la définition du plaisir : "état de contentement que crée chez quelqu'un la satisfaction d'une tendance, d'un besoin, d'un désir". En général, après le plaisir, il y a une pause, un moment de calme parce que le besoin est rassasié, le désir est assouvi ; c'est l'état de satisfaction et on peut alors passer à autre chose. On parle du plaisir de manger ou de boire et il est intense lorsqu'on a faim ou soif. Mais lorsqu'on est déshydraté ou affamé on ne ressent pas le plaisir. On sait simplement qu'en buvant on fait quelque chose de vital.

    Ce matin, j'entendais une chanteuse, auteure-compositeur, qui parlait de la création d'un texte. Elle évoquait une sorte d'état d'urgence, un besoin irrépressible d'exprimer par des mots un état intérieur. Je me suis retrouvé dans cette évocation.

    Dans l'action de peindre, je sens quelque chose d'absolument nécessaire. Ce n'est peut-être pas vital mais si je ne passe pas à l'acte je ne fais qu'y penser. Alors : plaisir / passion ? Je ne peins pas pour satisfaire un désir mais pour exprimer quelque chose. En tous cas une chose est sûre : j'aime ça !

  • Ne pas se tromper de cible

    Otoukhan 1

    Otoukhan - Acrylique sur carton - 50x70 - 2016

    C'est comme une vaccination avec rappels : certaines situations doivent se produire plusieurs fois pour que la tête intègre comment réagir. La semaine dernière, j'évoquais la "stratégie des œuvres". Il existe aussi des postures stratégiques à adopter selon les circonstances.

    Par exemple lorsque l'inspiration refuse de montrer le bout de son nez. C'est comme pour soigner une tendinite : la première fois, on se dit que ça va passer en faisant attention. Parfois ça passe, mais il arrive que non seulement ça ne passe pas mais que ça s'aggrave. Quand on se décide à aller consulter, il faut plusieurs semaines de kiné avant de retrouver des moyens. Et on se dit que la prochaine fois, on ira consulter tout de suite. Malheureusement, si la tendinite suivante se produit des années plus tard, cette bonne résolution est tombée dans l'oubli et on recommence la même erreur.

    Avec le manque d'inspiration, c'est un peu pareil. La première fois, je n'ai pas compris ce qui se passait et je n'ai pas su comment bien gérer la situation. Je me suis inquiété. Après quelques jours, j'en ai parlé, j'ai été rassuré et l'inspiration est revenue. Je me suis dit que la prochaine fois, je me souviendrais de l'expérience pour la gérer plus facilement.

    La deuxième fois, je me suis rendu compte que la leçon avait porté ses fruits. Il s'est ensuite passé plusieurs mois avant que je ressente un nouveau défaut d'inspiration... et l'inquiétude est revenue. Pour en sortir le plus vite possible, la meilleure posture à prendre est de se remettre aux pinceaux sans porter de jugement sur ce que l'on produit. On ne doit pas se tromper de cible : au lieu de chercher à retrouver l'inspiration, il faut consacrer son énergie à mettre de la distance avec son inquiétude. C'est elle, le problème, pas l'inspiration !

    Finalement, la répétition des difficultés peut être utile pour s'exercer à conserver le réflexe de la posture salutaire.

     

  • La stratégie des oeuvres

    Tissayoxa 14Tissayoxa 14 - Acrylique sur carton toilé - 20x20cm - 2016

    Début 2015, mon expérience d'exposant se limitait à 2 expositions personnelles.

    Conforté par le bon déroulement de mon expo "Gestes colorés 2014", terminée en décembre 2014, je me suis intéressé à partir de mars 2015 aux salons expos collectives. Je me suis rapidement rendu compte que la période décembre-mars est cruciale pour l'artiste qui souhaite exposer.

    Dans cet intervalle de 4 mois doivent être envoyés la plupart des dossiers de sélection pour les évènements de l'année en cours.

    6 expos et salons se profilent pour moi d'ici fin juin. Selon les manifestations, la durée va de 2 jours à 2 mois et certaines d'entre elles se chevauchent même sur un week-end ou une semaine. L'une des questions à laquelle je dois répondre est : "quelles œuvres pour quels évènements ?".

    Le salon de Beauvais (60), qui commence le 2 avril, m'accueille en tant qu'invité d'honneur. J'aurai la possibilité de définir les toiles que je souhaite exposer. Pour le Salon de La Colombière (78), qui commence le 9 avril, les 3 œuvres exposées ont été choisies par un jury qui m'avait pré-sélectionné sur dossier. Je ne pourrai donc pas les exposer à Beauvais. Pour la session de Printemps de Rouxmesnils-Bouteilles (76), j'ai le choix des œuvres et de leur nombre, disposant de 10 mètres linéaires. Pour la biennale d'Art en Beauce, mon travail a été sélectionné à partir du dossier de candidature dans lequel je présentais 10 toiles. Sans être prisonnier de cette présentation, ces 10 œuvres formeront l'ossature de mon exposition et je m'assurerai de les avoir disponibles pour ce salon.

    Je postule également pour des salons et expos collectives qui ont lieu à Paris, en octobre et novembre prochains, et pour lesquels les grands formats sont quasiment obligatoires. Si je suis sélectionné à l'un d'eux, malgré seulement 13% d'élus, ce serait une superbe vitrine et je ferai une sélection "raisonnée" de mes toiles.

    Je dois donc dors et déjà faire des choix stratégiques et accepter de laisser dormir certaines pièces, qui pourraient "partir", afin de garder le meilleur à montrer en fin d'année.

  • Mon "quart d'heure" Andy Warhol

    Tissayoxa 13Tissayoxa 13 - Acrylique sur carton toilé - 20x20 - 2015

    Dans les années 60 et 70, Andy Warhol a exprimé à plusieurs reprises que chacun aurait, dans le futur, son "quart d'heure de célébrité". L'universalité des media le rend possible, à condition, bien sûr d'être visible et remarquable, dans le sens d'avoir quelque chose qui suscite l'intérêt de celui qui écoute ou regarde.

    J'ai vécu cette semaine une expérience étonnante. Le mercredi 24 février 2016 a été diffusée une émission télévisée sans rapport avec l'art et à laquelle je participais. Lors de son enregistrement, au mois de janvier, et sans que cela soit prévu, j'avais eu l'opportunité de parler de mon activité de peintre et de donner l'adresse de mon site internet. Après coup, j'ai pensé que cela procurerait 10, 50, voire 100 visites supplémentaires et j'en étais déjà très heureux.

    Au moment de la diffusion, le hasard a voulu que je sois connecté sur mon site. Dans les secondes qui ont suivi l'annonce de l'adresse "denisfournier.com", celui-ci est devenu inaccessible, comme si le "standard" avait sauté. Quelques instants plus tard, l'accès était de nouveau possible et j'ai constaté que ce n'était pas 100 mais... plus de 2.200 visites qui avaient été enregistrées en à peine 3 minutes, et 8.000 pages vues.

    Et le feu a été long car entre 16h30 et minuit ce mercredi-là, le site a reçu 3.260 visiteurs pour plus de 13.000 pages vues. Aujourd'hui encore, 4 jours après la diffusion, l'effet se fait sentir, avec des messages d'encouragements, de remerciements, des demandes de conseils et d'informations, des commentaires, des connexions sur Facebook et une remontée à la seconde place du concours auquel je participe grâce à un afflux de votes en ma faveur.

    Cette expérience a un double effet :

    - techniquement, je sais que je dispose d'un outil capable d'absorber une charge ponctuelle importante et qu'il est pertinent dans sa présentation puisque, sur 4 jours, j'observe une moyenne de presque 5 pages vues par visiteur, 2 fois supérieure à la normale. Ça, c'est fait !
    - d'un point de vue relationnel, c'est TRES enrichissant. Des contacts ont eu lieu avec des personnes de tous âges, de toutes sensibilités artistiques, en France et à l'étranger. Ça m'a apporté davantage qu'une semaine d'expo. Cela génère un véritable boost énergétique, renforce ma confiance dans la démarche entreprise et ma détermination à poursuivre.

    Andy Warhol avait raison ! J'ai la sensation d'avoir eu mon petit "quart d'heure" grâce à la télé et internet. Je l'ai ressenti parce que j'ai pu en mesurer les effets. Pour vivre son quart d'heure, il faut y être prêt, consciemment ou non. Il faut avoir un propos et un support pour le communiquer. Et si l'on a pas de quoi mesurer, on peut l'avoir vécu sans le savoir, comme celui qui achète un billet gagnant et qui ne regarde pas le tirage du loto correspondant. Ce serait dommage ;-) !
     

  • Circulez ...!

    Circulez"Circulez !" - Acrylique sur toile - 100x80 - 2016

    "Quand l'artiste ne triche pas, le pinceau est le traceur de son électrocardiogramme. Il exprime la trace de ce qu'il est à ce moment là".

    "En sortant des autoroutes (comme celle de Picasso et Marcel Duchamp) j'ai voulu rapprocher l'art de la vrai vie".

    Ces phrases, entendues ce dimanche après-midi sur Arte dans un documentaire qui lui est consacré, le peintre Gérard Fromanger me permet d'accepter ma dernière toile : "Circulez !".

    Ce titre m'est venu immédiatement après l'avoir réalisée. Je me suis dit : "Je ne vois rien". Et c'est vrai qu'aujourd'hui, artistiquement parlant, je n'ai pas envie de "produire du geste coloré".

    Ça ne rend pas les choses simples, car je me disais sans doute inconsciemment que j'avais trouvé ma voie, mon domaine, ma patte artistique. C'est peut-être vrai mais cela ne se passera pas pour moi de façon linéaire. C'est probablement le cas de tous les artistes. Je sens que je vais prendre des chemins de traverse pour, peut-être, revenir vers le "geste coloré" avec apétit, avec envie.

    J'y reviendrai tout à l'heure, demain, plus tard... ou pas du tout, qui sait ? Pas moi, en tous cas. Ce qui est sûr, c'est que "Circulez !" est l'électrocardiogramme du jour, celui dont parle Gérard Fromanger. Peut-être cette toile représente-t-elle un "geste coloré" explosé qui, un jour, se réagrègera.

  • The Paint, Saison 5

    Watashiva 3

    Watashiva 3 - Acrylique sur toile - 100x80 - 2016

    Je regarde l'émission The Voice depuis la première saison. Avec la saison 5 qui commence, je prends conscience à quel point mon œil et mon oreille ont évolué au fil des années. Je ne la regarde plus avec le même œil, la même oreille mais toujours avec beaucoup d'émotion.

    Cette émission, avec son concept de sélection à l'aveugle, m'a aidé, au fil des années, à saisir ce qu'est la personnalité artistique. Lors des 2 premières saisons, j'avais du mal à comprendre que les coaches ne sélectionnent pas des voix que je trouvais extraordinaires et qui m'impressionnaient. En 4 années, je suis passé de l'impression à l'émotion consciente. J'ai appris à faire la part des choses entre la performance, l'intention et la sincérité.

    Saison 1 : début 2012, je me débattais avec ma copie de "La Liseuse" de Fragonard, je désespérais de comprendre comment pratiquer l'aquarelle, je tentais 5 heures par semaine de saisir au crayon ou au lavis les silhouettes des modèles. Je voulais "y arriver". Dans The Voice, il y avait ceux qui savaient chanter et ceux pour qui c'était plus... difficile, mais je reste subjugué et admiratif de l'audace des prétendants.

    Saison 2 : 2013. J'ose des couleurs improbables en peignant mes montagnes. J'intègre progressivement la notion de composition et aborde les œuvres avec un regard plus critique. A force de répétitions bienveillantes, Delphine, au Ladakh, me permet d'ouvrir certains carcans dont j'étais prisonnier. Le doute devient moteur. Je comprends la notion d'harmonie en peinture et pourquoi des toiles me touchent immédiatement, sans décodage. Dans The Voice, je découvre que ce sont la couleur et la texture d'une voix qui me donne la chair de poule et non la perfection vocale. J'ai l'impression de comprendre comment "ça" fonctionne, pourquoi le frisson arrive.

    Saison 3 et 4 : 2014-2015. Je commence cette période en faisant un peu de tout. Je copie Sorolla et Odilon Redon, je crée un livret d'aquarelles "Paris vu de la Seine". J'ai besoin de me situer, de trouver des références. Parmi elles, l'Abstraction Lyrique, Georges Mathieu et Hans Hartung deviennent des ancrages, des ports dans lesquels je me retrouve. En 2015, j'arrête les cours et ne peins plus que des gestes colorés sur des formats de plus en plus grands. Je crée mon site internet, deviens plus visible et suis grâce à cela invité à exposer dans mon premier salon. Dans The Voice, la qualité des prestations augmente mais je ne suis plus surpris lorsqu'un candidat n'est pas sélectionné. Je comprends ce que cherchent les coaches et j'accepte avec bonheur l'émotion qui m'étreint. Je me projettte dans ces jeunes artistes avec plus de confiance

    Saison 5 : 2016. Je parcours plusieurs salons et vois de plus en plus d'artistes qui m'inspirent. J'ai le sentiment qu'ils me montrent la voie. Je les aborde tous, dès lors que leurs œuvres me touchent. Sur les stands des salons, je rencontre aussi des agents d'artistes, des galeristes, responsables d'évènements artistiques. Je développe des outils de communication, utilise systématiquement les réseaux sociaux et professionnels... Plus j'explore l'histoire de l'art et l'actualité de la peinture, plus je vois de belles choses, qui me touchent et me transportent. Dans The Voice, le niveau d'ensemble devient TRES élevé. Ça rend humble... Ce que j'entends provoque plus souvent une émotion qui n'est ni une attente, ni une surprise. Je comprends comment on se retrouve sur scène, question de détermination et de hasards.

    Comme les artistes qui tentent leur chance à The Voice, je tente la mienne en présentant une candidature ambitieuse pour exposer en fin d'année. Sur 1000 dossiers soumis, une centaine seulement sera sélectionnée. L'émotion suscitera-t-elle la sélection ? La composition du dossier provoquera-t-elle l'intérêt ou, à défaut la curiosité ? Un galeriste m'a dit aujourd'hui que les nouveaux candidats sont rarement retenus. Au pire, j'aurai grimpé la première marche vers mon ambition. Cool !

  • 2016, année créative

    Essethe 3

    Essethé 3 - Acrylique sur carton - 50 x 70 - 2015

    La question s'est (im)posée à moi en ce début d'année : que m'apporte la création d'une toile ? Réponses...

    D'abord la sensation d'éprouver ma liberté, de l'utiliser concrètement. Nous vivons dans un pays que l'on qualifie de "libre" mais quand a-t-on véritablement la sensation de l'être dans notre vie quotidienne ? Chaque toile est pour moi un rappel de liberté.

    Une opportunité d'étonnement, de surprise et de découverte. C'est sans doute ce que j'aime le plus retrouver dans l'acte créatif. Le problème est qu'il ne faut surtout pas les chercher, les attendre. Il faut les laisser venir car plus on les cherche moins on les trouve. C'est une posture à prendre, difficile à apprendre.

    De la fierté, celle qui fait tenir debout, celle qui va de pair avec l'estime de soi. Sans fierté, peut-on exister ?

    La possibilité du partage, d'avoir quelque chose d'unique, d'original et de légitime à proposer, qui vient du plus profond de soi. Le partage me semble essentiel car il amène à confronter l'image que l'on donne, à celle que l'on a de soi. C'est une sorte de baromètre d'amour-propre.

    La sensation du risque. Je retouve dans l'acte créatif l'adrénaline dont je ressens les effets dans ma pratique sportive. On prend beaucoup de risques en créant : celui de la déception, du rejet, de l'incompréhension, de la différence. La bonne nouvelle, c'est qu'on se crée en même temps l'opportunité de la joie, de la reconnaissance, de la singularité et de la tolérance. Pas mal comme programme...

    Je nous souhaite à tous une année 2016 créative.

  • Tissayoxa : je vous en offre un si...

    Serie tissayoxa

    Tissayoxa, 8 œuvres 20x20 - série en cours - 2015

    Si vous êtes le (la) premier(e) à trouver pourquoi et comment j'ai donné ce nom à cette série de tableau, je vous en offre un. J'attends avec impatience vos propositions en commentaires... ;-)

  • Déchirement ou "même pas mal" ?

    Tissayoxa 8

    Tissayoxa 8 - Acrylique sur carton toilé - 20x20cm - 2015

    Lors d'une conversation entre amis, à l'évocation de la possibilité de vendre une de mes œuvres, il m'est régulièrement demandé s'il est pour moi difficile de me séparer d'un tableau.

    La première fois que la question m'a été posée, je me suis rendu compte qu'elle ne m'avait jamais traversé l'esprit. Pourtant, si elle n'est pas fréquemment posée, elle n'est pourtant pas rare dans la bouche de ceux qui s'intéressent à ma vie artistique.

    J'ai tenté de trouver des exemples dans ce que j'avais vu et lu sur les peintres et la peinture, sans arriver à en trouver. Cela signifie que, pour les artistes professionnels, y compris les maîtres, soit la question ne se pose pas, soit il est tabou d'en parler. Je pencherais volontiers pour la première réponse. Serait-ce alors une question d'amateurs, et qu'est-ce qui fait qu'on s'attache à une œuvre plus qu'à une autre ?

    En ce qui me concerne, je ne sens aucun pincement au cœur à l'idée de me séparer d'une œuvre que j'ai produite. Probablement aurais-je plus de difficultés à quitter pour toujours une œuvre que j'aurais acquise, pour laquelle j'aurais eu un... coup de cœur.

    Tout bien réfléchi, je n'ai envie de garder pour moi et près de moi que des œuvres de jeunesse, celles qui sans être belles sont des cailloux blancs qui me rappellent d'où je viens et des émotions précises : joie, fierté, étonnement, soulagement, doute...

    Ça me donne envie de revisiter les quelques 200 dessins, aquarelles, huiles et acryliques produites depuis que je suis "né à la peinture" fin 2011, pour faire ma sélection. Pas pour m'assurer que je ne les vendrai pas, juste pour refaire le chemin. De toutes façons, elles ont à mon sens une valeur historique bien supérieure à leur valeur artistique ;-). Pour répondre à la question du titre de l'article, pour moi ce sera "même pas mal !".

  • Rétropédalage

    Sans titre 2

    Tissayoxa 1 - Acrylique sur panneau de bois - 20x20 - 2015

    "111 des Arts" est une association qui organise chaque année des expositions de peinture/sculpture dans plusieurs grandes villes de France. Le bénéfice généré par la vente des œuvres est réparti entre les artistes et le monde médical à l'attention des enfants hospitalisés.

    Pourquoi "111" ? Parce que chaque édition fait l'objet d'une sélection de 111 artistes et que chaque œuvre présentée est proposée à 111€.

    L'édition 2015 de "111 des Arts Paris" avait lieu en novembre à la Mairie du 8è arrondissement. J'ai décidé de présenter un dossier pour l'édition 2016. S'il est sélectionné, chaque artiste doit fournir au moins 9 pièces au format 20cmx20cm. Moi qui suis parti du format A4 et qui m'efforce de travailler "plus grand", je qualifierai mes premières tentatives en 20x20 de... difficiles.

    Le problème est le suivant : comment réduire la taille de l'œuvre en gardant l'énergie et la sincérité du geste ? Je dois pour cela oublier le problème de la taille, trouver l'outil adapté et identifier comment le manier pour ne pas me sentir limité par le format. "Tissayoxa 1" est le premier opus de la série que je prépare.

  • Il y a salon et salon...

     

    Rouxmesnil vernissage

    J'ai découvert une manifestation que je ne connaissais pas : la "Fête du hareng", qui a lieu à Dieppe un WE par an. Cette année, pas de bol : c'était le jour de l'ouverture du 7ème salon de la création artistique de Rouxmesnil-Bouteilles, auquel je participe en tant qu'exposant. Résultat : le samedi 14 novembre, le chaland était plus proche du chalut que du chalon ; pardon... du SAlon.

    Les derniers que j'ai visités avaient lieu à Paris, pendant la FIAC, et place de La Bastille. Au menu : bousculade, chaleur, bruit, dizaines (centaines ?) d'exposants. Je me demandais de quoi avait l'air un salon en province, en périphérie d'une ville moyenne. A Rouxmesnil-Bouteilles, c'est plus calme, plus discret. Les échanges avec la vingtaine d'artistes présents sont cordiaux et détendus. Ce sont 350 visiteurs sur un WE, contre plusieurs milliers pour un salon parisien.

    Ça laisse le temps de se promener dans les allées, de discuter avec les collègues exposants, de parler art, technique, de nos histoires et de nos projets. J'ai même rencontré une artiste qui s'est révélée être une ancienne collègue de l'industrie. Peut-être aurons-nous dans l'avenir des projets communs.

    Le plateau artistique est de bonne facture. Tous les styles et techniques sont représentés : portrait, paysage, abstrait, sport, huile, aquarelle, acrylique, matières et matériaux variés. C'est le concept de ce salon dont l'organisatrice s'efforce de faire chaque année un évènement où chacun peut trouver son bonheur.

  • Je suis où dans l'histoire ?

    J en veux

    J'en veux ! - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

     

    Dans le domaine de l'art comme dans d'autres disciplines, la constitution du réseau démarre lors de la formation. Il sera déterminant pour aider l'artiste à développer sa notoriété.

    Avec mon parcours récent et hors du sérail artistique, aborder le marché de l'art est loin d'être évident. Comment faire que les acteurs du marché s'intéressent à moi ? Car l'offre est immense et les débouchés limités.

    Être présent sur Internet est indispensable mais pas suffisant. Bien sûr, il faut une offre organisée, bien présentée pour donner envie au visiteur de parcourir le site. Mais si l'amateur se contentera de regarder les œuvres, le professionnel de l'art cherchera à identifier à qui il a affaire : en quoi la proposition artistique est-elle originale, quelle est la notoriété de l'artiste, quelle est sa démarche, dans quel mouvement de l'histoire de l'art s'inscrit-il ? sont autant de questions qui doivent trouver leur réponse.

    Pour un professionnel, la notoriété d'un artiste commence par l'expression du regard de ses pairs sur son travail. A ce niveau-là, j'ai tout à construire. Ileana Cornea, critique d'art et journaliste au magazine Artension s'est fondée sur mon site internet pour rédiger un document que vous pouvez lire dans la (nouvelle) rubrique "Bibliographie" du menu de mon site. C'est une brique supplémentaire pour construire ma crédibilité auprès des galeristes, organisateurs d'expositions et de salons.

    Vous qui avez suivi mon parcours depuis 4 ans, qu'en pensez-vous ?

  • Autour de la FIAC

    Pas ce que tu penses

    "Pas ce que tu penses..." - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

    Ça fourmille en ce moment au bas des Champs-Elysées, FIAC* 2015 oblige. Plein de manifestations et de salons ont lieu en ce moment à Paris. Ce week-end, je suis allé voir "Réalités Nouvelles 2015", dédiée à l'art abstrait au Parc Floral de Vincennes, "Cutlog", exposition d'art contemporain à Saint-Germain-des-prés, "Art Shopping", le marché d’art contemporain du Carrousel du Louvre et "Business Art" à l'Espace Pierre Cardin en face des jardins de l'Elysée.

    Je n'y allais pas seulement pour le plaisir de voir des œuvres, mais aussi pour identifier si je pouvais trouver ma place dans ces évènements. Une coach artistique croisée sur "Business Art" me disait que, pour un artiste, ne pas exposer pendant la FIAC c'est comme fabriquer des jouets sans être référencé dans un magasin au moment de Noël.

    A cette période, quantité d'artistes, de galeristes et de critiques d'art parcourent les expos et salons pour humer les tendances de l'art contemporain et développer réseau et clientèle. Dans mes pérégrinations, j'ai vraiment vu de tout : des œuvres incompréhensibles à des tarifs exorbitants et d'autres aussi simples qu'évocatrices et accessibles ; des artistes qui ont la grosse tête et d'autres qui parlent de ce qu'ils font avec sensibilité et humilité.

    Au cours de ce week-end, j'ai fait quelques belles rencontres empreintes d'écoute, de conseils et de bienveillance mutuels. J'ai eu des retours encourageants, m'engageant à poursuivre dans la direction artistique que j'ai prise. Une chose est sûre : l'an prochain, je serai visible pendant la FIAC et je ne dois pas tarder à faire mes choix. Certains salons demandent aux postulants de présenter leur dossiers d'ici fin novembre 2015 pour l'édition 2016.

    *Foire Internationale d'Art Contemporain qui a lieu chaque année au Grand Palais

  • Ça va comme ça !

    Deja

    Déjà ? - Acrylique sur papier - 21x39 - 2015

    Sur les conseils d'un ami, j'ai commencé la lecture de "L'histoire de l'art" écrite par Ernst Gombrich. Dès les premières pages, j'ai compris pourquoi ce livre est une référence en la matière : le propos est limpide, exprimé avec simplicité, retraçant avec humilité et objectivité l'histoire de l'art.

    Dans son introduction, Gombrich évoque "ce qui préoccupe l'artiste lorsqu'il imagine son tableau" et l'idée que le grand public s'en fait.

    L'auteur souligne qu'il est parfois délicat de traduire avec des mots ce qui se passe dans la tête de l'artiste lorsqu'il se demande s'il a atteint son point d'achèvement. "Peut-être se demande-t-il tout simplement si 'cela va comme ça'".

    Pour mieux encore le faire comprendre, Gombrich poursuit en disant "qu'il serait difficile de trouver quelqu'un qui n'eût quelque notion, si modeste soit-elle, de ce genre de problème. Quiconque a arrangé une gerbe de fleurs pour la présenter sous son meilleur jour sait ce qu'est répartir les couleurs, enlever ici pour rajouter là, en un mot équilibrer des formes et des couleurs sans trop savoir précisément quel type d'harmonie il poursuit. Nous sentons bien qu'une tache rouge ici ou là change tout, que ce bleu, qui est beau en lui-même, ne "va" pas avec les autres...". Jusqu'à ce que l'on se dise "c'est bien, il ne faut plus y toucher". 

    En parcourant ces lignes, le lecteur comprendra que terminer une œuvre est d'abord une question de sensibilité artistique avant d'être un geste technique.

  • What's your name ?

    Le souffle et la joie

    Giverny ride - Acrylique sur toile - 30x40 - 2015

    Quel nom donner à une toile ? Ce n'est probablement pas la première fois que j'aborde le sujet, mais jamais la question ne m'est parue aussi problématique.

    Trouver un nom n'a jamais été difficile mais il m'est venu à l'esprit que si je fais de l'abstraction (lyrique, en l'occurrence), donner à une œuvre le nom d'une représentation figurative n'a pas de sens.

    En regardant cette toile, je n'ai pas vu des formes mais j'ai ressenti les sensations d'une randonnée cycliste le long des boucles de la Seine en août 2014, du côté de Giverny. Le bleu du ciel, le son du vent dans les peupliers, la pureté de l'air intensifiant les contrastes, j'ai tout retrouvé dans "Giverny ride".

  • Changement de look

    Pegasus

    Pegasus - acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

    Le geste coloré sur petit format reste un exercice que j'apprécie. Les sensations sont les mêmes sur une feuille A4 (21x30) que lorsque je travaille sur un format 15 fois plus grand.

    Vous avez peut-être constaté les modifications apportées à mon site internet : il se veut plus simple, plus axé sur mes œuvres récentes, permettant aux professionnels de l'art que je sollicite d'avoir une vision immédiate de ce que je fais.

    Vous qui connaissiez la version précédente de mon site, vos commentaires sont souhaités ! :-)

×