artiste peintre

  • Ça, on ne l'apprend pas à l'école

    Tissayoxa 12

    Tissayoxa 12 - Acrylique sur carton toilé - 20x20 - 2016

    Tout comme le jeune agriculteur sorti de formation, le jeune artiste se trouve confronté à la vie réelle.

    Le premier sera soumis au rythme de la nature et le second au aléas de sa créativité. Mais l'un et l'autre sont soumis au rythme de LA création "tout court".

    Le jeune agriculteur sait que de la façon dont il prendra soin de la terre dépendra la qualité de sa récolte. S’il plante trop tôt ou trop tard, s’il ne traite pas avec les produits appropriés ou s’il récolte au mauvais moment, il n’aura pas de beaux fruits. Ce n’est pas lui qui crée les fruits. C’est la terre qu’il aura cultivée, nourrie, laissée reposer. Il sait ce qu’il plante, mais n’a aucune certitude sur le produit de la récolte. Et les obstacles potentiels sont nombreux : le gel précoce ou tardif, la sécheresse, le grêle, les inondations…

    Heureusement, l’école l’a préparé à tout cela. Il dispose de recettes, d’outils et de produits que la science et, surtout, des siècles d’expériences de ses ancêtres ont élaborés pour limiter, tant que possible, l’impact des catastrophes et maximiser le rendement. C’est ensuite par sa connaissance des cycles naturels de l’exploitation et le choix des produits que l’agriculteur donnera (ou pas) à sa production un caractère unique, reconnaissable.

    Pour l’artiste, pas d’école pour lui apprendre les saisons et les cycles de la création. Comme ses prédécesseurs, il devra tout découvrir par lui-même. Il faut dire que la terre qu’il doit cultiver n’est pas visible : elle est intérieure, ne se voit pas et ne se décrit pas. Le fruit, c’est l’œuvre, et ce n’est pas l’artiste mais la terre artistique qui le produit.

    Dans mon article « A quoi fonctionne mon moteur », publié en mai 2015, j’évoquais un reportage qui m’avait marqué, dans lequel j’avais vu le duo Souchon/Voulzy se balader en forêt et préciser que ça leur était indispensable pour renouveler leur énergie créatrice. Et j’ajoutais : « leur travail, c’est ça !».  Je l’avais perçu mais pas intégré. Aujourd’hui, je l’ai compris. Il aura fallu 18 mois pour que la graine plantée en voyant le reportage produise le fruit de ma prise de conscience : l’œuvre ne sera puissante que si j’ai pris soin de la terre qui la fera naître.

    Ce n’est pas en peignant des toiles que j’ai engendré cette compréhension ; c’est en me questionnant, en retournant dans ma tête mes certitudes et mes doutes tel le jardinier qui bêche. Si je le fais, au moment où ma terre artistique en a besoin, les fruits viendront d’eux-mêmes. Et ça, on ne l’apprend pas à l’école…

  • 5 ans d'histoires !

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    En septembre 2016, mon blog a 5 ans et presque 250 articles.

    Après avoir quitté brutalement en 2010 une entreprise multinationale dans laquelle j’étais chef de projet, j’ai décidé, fin 2011, de poursuivre ma vie en tant qu’artiste-peintre. Je « n’y connaissais rien », selon une expression que j’entends souvent, mais j’ai choisi de changer radicalement de vie et d’activité professionnelle.

    J’ai créé ce blog pour permettre à mes proches, parfois inquiets de ce virage vers un domaine nouveau pour moi, de suivre mon parcours et de partager avec moi les joies, les doutes, les difficultés et les découvertes auxquels ce choix de vie me conduisait.

    Je me suis efforcé de faire des articles courts aux thèmes évocateurs et concrets pour qui a la curiosité de savoir ce qui se passe dans la tête d’un nouveau venu à l’Art et qui entre de plain-pied dans cet univers sur lequel les non-initiés se font des idées et parfois des fantasmes

    En septembre 2011, j'avais en tête d'apprendre à dessiner et à peindre. Pendant 2 ans, j'ai pratiqué le dessin et la peinture en atelier pendant 15 à 25h par semaine. A force de travail et de réflexions, j'ai tenté des expériences qui m'ont amenées à réaliser ce que j'appelle des "gestes colorés". Cette transition a été essentielle en me faisant passer du figuratif à l'abstrait, de la copie/représentation à la création, du rythme d'un apprenti à celui d'un créateur.

    Il y a 5 ans, je m'imaginais faire des copies de tableau de maîtres et des portraits à la demande. Si j'ai un peu d'expérience dans ces 2 domaines, ce n'est pas là que je trouve mon épanouissement qui passe aujourd’hui par la couleur et le geste spontané.

    Fin août 2016, ce blog a reçu depuis sa création plus de 26.000 visiteurs dont 14.000 sur les 8 premiers mois de 2016. Il est devenu un lien avec des lecteurs dont la fidélité et les commentaires sont un encouragement à poursuivre.