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Geste coloré

  • Défi d'artiste - L'expo

    Defi d artistes hesitations

    Défi d'artistes : Hésitations - Acrylique sur toile - 100x50 - 2017

    Nos 3 jours de création furent immédiatement suivis de 3 jours d'exposition présentant les œuvres produites les trois premiers jours.

    Exposer à 7 dans un espace investi en général par 2 ou 3 artistes est un exercice délicat. Chacun doit trouver sa place sans qu'un autre y trouve à redire. Dans cet exercice potentiellement périlleux, Olivier, maître des lieux et grand ordonnateur de l'évènement, est garant de l'harmonie de son déroulement. Il est indispensable que chaque artiste se sente traité équitablement. Pour autant, il ne s'agit pas pour un artiste de s'effacer au profit d'un autre sous prétexte d'équité, que ce soit par gentillesse ou par faiblesse. Il ne doit pas penser "ensemble" ni accepter d'emblée un emplacement qui ne lui convient pas sous prétexte de ne "pas faire de vagues".

    L'équilibre fut rendu possible par la rigueur bienveillante d'Olivier et la volonté de chaque artiste de parvenir dans un temps imparti à un résultat acceptable pour tous. Chacun a ainsi trouvé son espace. Le style de chaque artiste est particulier mais le choix des créations et leur accrochage donnaient une réjouissante impression de fluidité au regard.

    Une expo n'est pas une simple collection d'œuvres exposées au public. Il doit s'en dégager quelque chose en tout moment et tout lieu : de l'extérieur, à l'entrée de la galerie et quelque soit l'endroit où l'on s'y trouve. La première erreur est de surcharger l'espace. Les œuvres s'étouffent alors les unes les autres. Il se dégage d'une toile ou d'une sculpture une force, une puissance relative qui la rend fréquentable ou non par d'autres créations. À ne pas recpecter la bonne distance, on crée une cacophonie visuelle ou sensorielle qui ne doit exister que si elle est un parti pris, une volonté de l'exposant.

    Cette expérience collective restera pour moi une référence pour l'avenir. J'en retiendrai aussi qu'une exposition est vivante et que le public peut la faire évoluer. Ce fut le cas en ce qui me concerne. Des toiles rectangulaires présentées verticalement se sont retrouvées à l'horizontale pendant qu'une autre est devenue verticale. Ce changement de format a impliqué qu'une des toiles exposées a été retirée.

    La relation au public a été à l'image de cette manifestation : harmonieuse, joyeuse, fluide et parfois empreinte de ces émotions qui restent pour toujours gravées dans la mémoire tant elles sont fortes. Des expositions personnelles ou collectives que j'ai réalisées à ce jour, celle de "Défi d'artistes" est celle qui m'aura fait le plus progresser en tant qu'exposant. Elle m'aura permis de fixer des repères qui éclaireront mes choix pour les expositions à venir.

  • Eloge du "n'importe quoi" : aucune maîtrise

    &

    & - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2013
    Mon second "Geste coloré"

    Avec mon premier "Geste coloré" (cf. mon article du 22 décembre 2016), je m'étais libéré de quelque chose. Pour la première fois depuis mon entrée en peinture, deux années plus tôt, j'avais fait ce que je voulais : n'importe quoi !

    Pas de casse-tête pour trouver la bonne couleur, comme pendant mes cours de copie de tableaux de maîtres, pas de stress pour tenter de produire un dessin ressemblant dans le temps imparti, comme lors de mes cours de dessin d'après modèle, pas de question sur ce que je vais pouvoir produire sur un thème imposé, comme au cours de mes sessions de développement artistique... Tout s'était passé en un court moment, presque fulgurant.

    Libre, bon sang ! Et soulagé d'avoir outrepassé la peur de la feuille blanche. Cela colle parfaitement avec ce que j'ai appris et compris, beaucoup plus tard : créer, c'est transformer en création les obstacles à la création. Je ne l'ai pas découvert tout seul. Mais lorsque j'ai entendu de la bouche de mon coach cette définition, je me suis transporté instantanément 4 ans plus tôt, avec le souvenir des sensations ressenties lors de cette première expérience.

    Aujourd'hui, ces sensations sont encore vivaces dans mon esprit : le ras-le-bol déclencheur, le besoin d'agir dans l'instant, la transgression des conseils de ma prof (j'ai pris un support qu'elle considérait inadapté pour peindre), le choix des outils (couleurs primaires et un couteau), le passage à l'acte irréfléchi et, au final... l'étonnement de considérer ce truc bizarre, aux antipodes de ce je réalisais jusqu'ici. L'abstraction s'était imposée à moi sans que je maîtrise quoi que ce soit.

  • Eloge du "n'importe quoi" : première expérience

    Fuego

    Mon premier geste coloré : Fuego - Gouache sur papier spécial - 21x30 - sept 2012

    Dans mon article "Je veux vivre autrement", j'ai écrit que l'idée de faire de la peinture mon activité principale avait germé après avoir pris conscience que je pouvais l'exercer sans gravité ni urgence et que je pouvais dire "non". Tout le contraire de ce que j'avais vécu professionnellement jusqu'ici.

    J'avais alors décidé d'apprendre à peindre et dessiner. Pendant 2 ans, j'ai pris 15 à 25 heures de cours par semaines pour découvrir les techniques de peinture (gouache, huile, aquarelle, acrylique...) et de dessin (crayon, feutre, encre de chine, dessin d'après modèle, d'après photo, sur le vif...).

    Je suis passé par d'innombrables phases allant de l'excitation de la réussite (souvent celle du débutant) au découragement du "je n'y arriverai jamais !". En plus des cours, je dessinais ou peignais presque quotidiennement, mes carnets en témoignent. Et puis, un jour, j'ai été pris d'une pulsion incontrôlée ; j'ai eu envie de m'affranchir des codes de ce que je sentais devoir être maîtrisé. J'ai décidé de faire "n'importe quoi", tel le gamin qui se rebelle contre le "fais pas ci, fais pas ça !" ou un ado qui en a ras-le-bol des règles établies et qui décide de se lâcher.

    C'est ce que j'ai fait. J'ai pris du papier coloré, des tubes de gouache et un couteau à peindre. J'ai posé des gouttes de couleur sur le papier et, avec le couteau, j'ai fait des gestes incontrôlés sur les taches colorées. Ainsi est né mon premier "geste coloré". J'avais fait "n'importe quoi" et ça m'avait fait du bien... mais je l'ai gardé pour moi, je n'en ai parlé à personne, je ne l'ai pas montré.

    Ça a donné "Fuego". C'était en septembre 2012, et cette date marque ma première expérience consciente de création.

  • Jamais où on l'attend...

    Emergence 42715 48

    Emergence 42715,48 - Acrylique sur bois - 27,2x39,3 - 2016

    Dimanche 11 décembre 2016. 11h24

    Depuis une heure, j’écris. Mon atelier était il y a encore quelques heures dans un désordre vivable mais dans lequel je ne trouvais plus ma place.

    Le bureau est désormais visible, éclairci par le rangement d’outils et pinceaux, de papiers administratifs et de chiffons colorés par l’acrylique essuyée sur les couteaux à peindre. J’ai rassemblé des feuilles, cartons toilés et morceaux de bois sur lesquels des bases de travail de gestes colorés attirent mon regard.

    J’ai pu ensuite m’installer, poser mon ordi, mettre de la musique. Elle passe sans transition de la country à la techno. Le son, les harmonies que je comprends rendent ma réflexion plus légère, comme un ballon d’hélium qui me maintient au-dessus d’un trou noir absorbeur d’énergie et de lumière.

    Mon siège de bureau est un peu haut, rendant ma position d’écriture inconfortable. Je me penche sur le côté, baisse ma main vers la colonne qui soutient l’assise et actionne le levier qui permet au siège de s’abaisser dans un court et léger chuintement.

    Et là, avec cette nouvelle position, en levant les yeux, je la vois ! Elle m’attendait sagement depuis plusieurs mois sans que je comprenne qu’elle existait pour être vue. Ma palette, posée verticalement sur le plateau du bureau et contre le mur me parlait en me disant : « Je suis une œuvre ! tu as posé tes couleurs sur moi, tu les as étalées avec ton pinceau ou ton couteau sans chercher à produire quoique ce soit. Sans le savoir, sans le vouloir, tu m'as créée ! ».

    La création n’est pas où je l’attendais. Une fois encore, je suis surpris et l’inattendu me remplit de joie.

  • Chasseur de toiles

    Retour de flamme

    Retour de flamme - Acrylique sur carton toilé - 70x50 - 2016

    J'ai appris à patienter. Il y a quelques mois, je scannais en permanence mon envie de peindre, guettant parfois fébrilement l'étincelle qui allait me faire bondir dans mon atelier, saisir mes pinceaux, mes pots et mes couteaux et être, enfin, dans l'action.

    Après des mois de scan, mon radar m'avait le plus souvent renvoyé l'image d'un écran vide. Soit ! J'ai aussi accepté que l'action se fasse dans la tête. Ce fut d'ailleurs l'objet d'une discussion avec un ami qui trouve que l'action se fait plutôt les pinceaux à la main et la couleur posée sur la toile. Vaste débat...

    Ceux qui me suivent se sont rendu compte que j'explorais ces derniers temps des gestes différents, au grand dam de certains qui regrettaient que je sois sorti du "geste coloré". Qu'ils soient rassurés : "Retour de flamme" revient aux sources : je m'apprêtais à sortir faire une course, manteau et sac sur le dos et j'ai sentis que "c'était maintenant" ! Adieu les courses, bonjour atelier, pinceaux et couleurs.

    Cette toile est le fruit de semaines de patience. J'ai la sensation de l'avoir débusquée, d'avoir saisi le moment où elle sortait pour la cristalliser. N'est-ce pas ce que fait le photographe animalier quand il prend un cliché de son sujet après l'avoir traqué des semaines durant ? Il a trouvé les bons endroits et les bons moments pour obtenir ce qu'il voulait. Parfois, c'est encore mieux car il obtient une scène inattendue. On parle de "chasseurs d'images". Et si j'étais un "chasseur de toiles"...?

  • 5 ans d'histoires !

    Dsc 8584 1

    En septembre 2016, mon blog a 5 ans et presque 250 articles.

    Après avoir quitté brutalement en 2010 une entreprise multinationale dans laquelle j’étais chef de projet, j’ai décidé, fin 2011, de poursuivre ma vie en tant qu’artiste-peintre. Je « n’y connaissais rien », selon une expression que j’entends souvent, mais j’ai choisi de changer radicalement de vie et d’activité professionnelle.

    J’ai créé ce blog pour permettre à mes proches, parfois inquiets de ce virage vers un domaine nouveau pour moi, de suivre mon parcours et de partager avec moi les joies, les doutes, les difficultés et les découvertes auxquels ce choix de vie me conduisait.

    Je me suis efforcé de faire des articles courts aux thèmes évocateurs et concrets pour qui a la curiosité de savoir ce qui se passe dans la tête d’un nouveau venu à l’Art et qui entre de plain-pied dans cet univers sur lequel les non-initiés se font des idées et parfois des fantasmes

    En septembre 2011, j'avais en tête d'apprendre à dessiner et à peindre. Pendant 2 ans, j'ai pratiqué le dessin et la peinture en atelier pendant 15 à 25h par semaine. A force de travail et de réflexions, j'ai tenté des expériences qui m'ont amenées à réaliser ce que j'appelle des "gestes colorés". Cette transition a été essentielle en me faisant passer du figuratif à l'abstrait, de la copie/représentation à la création, du rythme d'un apprenti à celui d'un créateur.

    Il y a 5 ans, je m'imaginais faire des copies de tableau de maîtres et des portraits à la demande. Si j'ai un peu d'expérience dans ces 2 domaines, ce n'est pas là que je trouve mon épanouissement qui passe aujourd’hui par la couleur et le geste spontané.

    Fin août 2016, ce blog a reçu depuis sa création plus de 26.000 visiteurs dont 14.000 sur les 8 premiers mois de 2016. Il est devenu un lien avec des lecteurs dont la fidélité et les commentaires sont un encouragement à poursuivre.

  • Je perçois la fin

    Essethe 1

    Essethé 1 - Acrylique sur papier - 21x30 - 2016

    J'ai rencontré récemment une artiste peintre, Léa, lors du vernissage de son exposition. Un ami commun m'avait invité à lui rendre visite.

    Le vernissage est un moment festif pour faire connaissance avec un lieu, des œuvres, un univers mais rarement avec un artiste tant il est sollicité, le plus souvent par ses amis. Nous avons donc décidé de prendre le temps de parler un peu plus tard dans la semaine.

    Nos parcours ont des points communs, notre démarche, nos univers et nos références artistiques sont proches. Léa m'a expliqué qu'elle fait partie d'un groupe d'artistes qui se réunit régulièrement pour partager leurs expériences, discuter de questions qui les touchent et exposer dans le lieu où nous nous trouvons. Ce groupe est animé par Olivier, que Léa m'a suggéré de rencontrer compte tenu des questions que je me pose sur le sens à donner à mon activité artistique.

    Je perçois la fin d'un cycle et la nécessité d'être accompagné pour évoluer. J'ai soif d'apprendre et ma situation ne me satisfait plus car j'ai l'impression d'avoir ouvert toutes les portes qui étaient à ma portée. J'ai commencé il y a 5 ans par découvrir les aspects techniques. Il y a 18 mois j'ai compris ce qu'était la "posture" artistique et, après avoir identifié comment faire et comment être, la question du "pourquoi ?" prend la plus grande place. La réponse est en moi et, tel celui qui est parachuté la nuit dans une forêt, j'ai envie de bénéficier des services d'un guide non pas pour qu'il m'emmène sur le chemin mais pour qu'il m'aide à le trouver par moi-même.

    Rendez-vous est pris !

  • Le Youkounkoun n'est pas la vie !

    Ssadeeba 1

    Ssadeeba 1 - Acrylique sur carton toilé - 50x70 - 2016

    Reprenons : 1 - Ce que je peins s'apparente à l'Abstraction Lyrique. 2 - Je me retrouve dans la posture définie par Georges Mathieu, son inventeur : rapidité, pas de préparation du geste, pas de référence de forme, concentration. 3 - Il résulte de cette posture qu'avant de peindre je dois me sentir prêt mentalement.

    J'envie parfois le poisson rouge à la mémoire volatile : pour lui, la découverte est systématique et permanente. Pour moi, plus je produis, plus la posture est compliquée à gérer : faire un "geste coloré" de plus n'a aucun intérêt. Comme je l'évoquais au début de mon précédent billet, j'ai besoin de me surprendre. Résultat : devant chaque nouvelle toile, je ressens la pression de faire autrement ou différemment pour produire de l'inattendu.

    Mes premiers actes devant la toile font le plus souvent appel au connu dans la façon de poser les couleurs et d'effectuer les premiers gestes. Mais ensuite, tout devient possible à condition de ne pas vouloir aboutir à un résultat précis. C'est sans doute ainsi que naissent les séries d'œuvres. Tant que le créateur navigue dans l'inconnu, il continue à explorer l'espace dans lequel il se trouve. Un jour, il comprend comment y entrer et en sortir à sa guise ; y rester n'a alors plus de sens dans la mesure où cela ne satisfait plus son esprit d'aventure, ce qui le fait vibrer.

    L'analogie avec l'auteur-compositeur-interprète est évidente : sur un nouvel album, certains titres font l'unanimité par leur originalité, leur rythme, leur couleur musicale, leur texte... et d'autres non : on a le sentiment de les avoir déjà entendus.

    Ssadeeba 1 est probablement le début d'une série qui comportera des réalisations plus ou moins surprenantes, profondes, parlantes, évocatrices. Chaque toile sera une étape, un jalon du carnet d'exploration. Se donner l'objectif de produire un "Youkounkoun" artistique à chaque fois déclenche une pression invivable. C'est se focaliser sur un résultat statique, définitif. La vie, c'est le parcours, et j'ai envie d'y évoluer avec la liberté de prendre des chemins de traverse, quitte à revenir ensuite sur la route principale.

  • Les ingrédients incontournables

    Saltimbocca

    Saltimbocca - Acrylique sur carton toilé - 50x65 - 2016

     

    Accéder au marché de l'art ne se fait pas du jour au lendemain. Il m'aura fallu plus de 4 ans pour me sentir prêt à l'aborder.

    Au gré de mon expérience personnelle, j'ai identifié des ingrédients qui me paraissent incontournables. Pour être pris au sérieux et considéré par les professionnels, il faut :

    - des œuvres, en nombre suffisant et dans des formats variés. Cela rassure l'interlocuteur sur la capacité de l'artiste à produire et à mettre des œuvres à disposition. Une trentaine me semble être un minimum. J'en dispose à ce jour de 64

    - un public. Cela paraît évident, le marché de l'art étant le fruit de la relation qui se crée entre les œuvres et leur public. Encore faut-il pour l'artiste qu'il comprenne quel est son public et où il peut le rencontrer. Tout le reste n'est qu'intermédiaire

    - quelque chose à dire et savoir l'exprimer. Une histoire à raconter est un élément de valorisation pour l'artiste. La démarche exprimée (ce qui pousse l'artiste à créer) doit être crédible et sincère, même si un détail peut être modifié pour mieux toucher le public. L'artiste peut mettre longtemps à comprendre pourquoi il crée, et encore un peu plus de temps à se l'approprier avant de pouvoir l'exprimer et en parler. J'ai compris que je peins par goût du risque maîtrisé, par besoin d'oser pour dépasser le doute, pour la jouissance provoquée par le frisson d'adrénaline au moment d'engager mon geste de peintre

    - un outil de communication. Il doit permettre au public d'accéder au travail de l'artiste de façon simple et autonome. Mon site et mon blog sont les piliers de ma communication relayée, notamment, par les réseaux sociaux et via mes cartes de visites lors des salons

    - des interlocuteurs référents et de confiance pour progresser. Ces personnes, découvertes par l'artiste au fil de son parcours, sont des références auprès desquelles il vient se ressourcer régulièrement et demander un avis ou un conseil. Leur apport est d'autant plus précieux qu'il est donné avec bienveillance et sans complaisance. On peut ne pas suivre aveuglément les conseils mais on sait qu'ils ont toujours un fondement pertinent pour se remettre en question. Je suis riche aujourd'hui de 5 référents qui, chacun dans leur domaine, m'apportent une aide précieuse à des moments clés de mon évolution artistique

    - un réseau. C'est probablement ce qui met le plus de temps à construire car c'est la qualité de tout ce qui précède qui déclenchera l'intérêt de l'interlocuteur. Un amateur d'art, un collectionneur, un galeriste, un agent d'artistes, un organisateur de salon, un mécène, un chef d'entreprise seront touchés par l'œuvre, visiteront le media et contacteront l'artiste. Tout doit alors être prêt, au bon moment, pour provoquer la rencontre et générer, peut-être, bien plus qu'une transaction... Et si un seul ingrédient manque, sauf exception, rien n'arrivera !

  • L'artiste est-il vexé ?

    Hakochi 5Hakochi 5 - Acrylique sur papier - 21x30 - 2016

    L'œuvre illustrant mon article du 11 avril a déconcerté (au moins) deux lecteurs qui n'y retrouvaient pas l'ampleur et l'harmonie des gestes présents sur les œuvres précédentes. L'ambiance relativement sombre (faussement rendue par la photo) ne leur permettait pas non plus de retrouver les contrastes qu'ils apprécient en général dans mes "gestes colorés". Au moment où il me faisait part de son sentiment, mon interlocuteur était presque gêné de me le dire. Mais notre relation de confiance imposait qu'il le fit.

    Je conçois qu'il est délicat d'exprimer à un artiste un sentiment de rejet, d'insatisfaction ou de gêne vis à vis d'une de ses œuvres. Le spectateur imagine volontiers que l'artiste puisse en être vexé, compte tenu de l'affection de ce dernier pour le fruit de son travail, le temps - peut-être long - qu'il a pris pour le réaliser.

    Ce n'est pas toujours le cas. Au fil des expositions et des discussions avec mes collègues exposants, je constate que nous avons souvent le même type de rapport à nos œuvres. Certaines nous plaisent, d'autres moins. Parfois, l'attachement d'un artiste à son travail est tel qu'il fixe un prix très élevé, sans rapport avec celui d'œuvres comparables.

    L'artiste qui est vexé a parfois un ego surdimensionné, ce qui peut êtrele cas des génies. Il est aussi possible qu'il manque de recul sur sa pratique artistique. S'il produit des œuvres en espérant qu'elles plaisent, il ouvre la porte à la déception. Si le spectateur n'aime pas et le dit, l'artiste sera déçu/vexé. Si le spectateur n'exprime pas son sentiment, l'artiste sera dans l'ignorance ou l'illusion. Ce n'est que par la remise en question permanente de qui il est à travers ce qu'il fait que l'artiste peut progresser, avancer, évoluer.

    Le regard critique et bienveillant de ceux qui me suivent est TRES important pour moi. Je suis le premier à me rendre compte que je ne peins plus toujours comme avant. Que cela plaise ou non, je n'y peux rien. Je n'expose pas mes œuvres si je les trouve belles. Je le fais en prenant en considération des critères d'équilibre et d'harmonie au niveau des couleurs, des pleins et des vides. Dans chaque toile, il y a qui je suis au moment où je la réalise. On y voit mes doutes, mon ras-le-bol, ma joie libératrice et probablement beaucoup d'autres sentiments. Je n'en prends parfois conscience qu'à travers ce que ressentent les spectateurs... à condition qu'ils me le disent ! Ils me permettent ainsi d'y voir clair sur moi-même et d'aller plus vite à l'essentiel. Accessoirement, il y a bien longtemps que je ne ressens plus le sentiment d'être vexé...

  • Inventaire hivernal

    YomiaYomia - Acrylique sur carton toilé - 50x70 - 2016

    L'hiver a été long. Avec les quelques belles journées de la semaine passée et l'arrivée de l'heure d'été, j'ai l'impression de lever la tête de mon ordinateur après 3 mois de travail le nez sur mon écran et le sentiment qu'il ne s'est pas passé grand-chose. Dans cette situation, la meilleure des attitudes est de faire une pause pour prendre le temps d'un regard en arrière : le bilan du trimestre est loin d'être négligeable, avec notamment :

    - 12 nouvelles œuvres

    - 8.000 visiteurs et 30.000 pages vues sur mon site (contre 6.000 visiteurs 22.000 pages vues sur toute l'année 2015. Aujourd'hui, si vous tapez "Denis Fournier" sur Google, j'arrive en première position :-))

    - 8 expos et salons déjà programmés sur l'année (contre 3 seulement en 2015) et 2 autres en attente de réponse

    - un réseau de professionnels de l'art qui s'étoffe : artistes peintres et photographes, coach d'artistes, galeristes, organisateurs de salons

    - une 2ème place au Prix du Public sur le Salon auquel j'ai participé sur MyRankart.com. Et j'ai appris aujourd'hui que l'une de mes œuvres fait partie des 70 pré-sélectionnées (sur 648) pour le Prix du Jury - résultat final le 20 avril...

    Tout cela est le fruit de mes actions sur les réseaux sociaux, des 1.300 mails envoyés pour solliciter mon réseau et partager mon actualité, de la trentaine d'articles rédigés sur mon blog ou pour présenter ma candidature à des salons... mais c'est aussi le fruit de la fidélité de mon réseau, de la promotion qu'il fait de mon travail et de ses encouragements sans lesquels ma vie d'artiste serait bien solitaire.

    Autrefois, c'est à mon (ma) supérieur(e) hiérarchique que je faisais ce type de compte-rendu. Je me creusais parfois la tête pour que cet inventaire "à la Prévert" soit le plus exhaustif, le plus long et le plus positif possible. La sanction espérée était une augmentation ou une prime. Aujourd'hui, la sanction est la satisfaction de voir les efforts se traduire en résultats concrets qui montrent que j'améliore ma visibilité, objectif de mon année 2016.

    C'est un socle indispensable pour réaliser l'objectif suivant : vendre, pour tenter de (sur)vivre de mon activité artistique. On en reparle en fin d'année ;-) !

  • Au printemps, les expos bourgeonnent !

    Nadai 1

    Nadai 1 - Acrylique sur toile - 60x20 - 2016

    Avec le printemps débute la saison des... expositions printanières.

    Outre la réalisation de quelques œuvres, mon hiver 2016 a été consacré à la préparation de dossiers d'expositions et à la gestion de réseau. Cela avec un certain succès puisque, d'ici fin juillet, mes œuvres seront présentes à 7 reprises lors d'évènements et salons qui dureront d'un week-end à un trimestre.

    Dans le détail, l'agenda sera le suivant :

    - du 2 au 10 avril, invité d'honneur au 10è Salon de l'Art en Mouvement des Artistes du Beauvaisis, à Beauvais (60) - 12/15 œuvres présentes

    - du 9 au 17 avril, exposant au 22è Salon du Colombier, à Saint Arnoult en Yvelines (78) - 3 œuvres sélectionnées par le jury

    - du 3 mai au 28 juin, 10 gestes colorés récents présentés à la 3è Biennale d'Art en Beauce, à la Médiathèque de Toury (28)

    - du 21 au 29 mai, exposant au 7è Salon Gilles Anger à Rouxmesnil-Bouteilles, près de Dieppe (76) - une dizaine d'œuvres de différents formats

    - les 18 et 19 juin au Château de Waleffe, en Belgique

    Je serai également amené à présenter des œuvres dans 2 entreprises à Créteil (94) - juin/juillet - et Vélizy (78) - de mai à juillet, avec une dizaine d'œuvres pour chacune.

    Comme vous le voyez, "ça bourgeonne" ! ;-)

    Les lieux précis et les horaires sont accessibles à partir de la rubrique "Actualité" / "Agenda 2016" de mon site.

  • Etat d'urgence

    GoranasaiGoranasai - Acrylique sur toile - 61x50 - 2016

    Le thème du plaisir est pour moi récurent. Une discussion avec un ancien collègue d'entreprise l'a remis en lumière.

    Mon camarade évoquait à mon propos le côté merveilleux de pouvoir faire de sa passion son activité professionnelle. Une fois de plus, je me suis senti incapable d'acquiescer. Une fois rentré à la maison, je me suis dit que c'était le moment d'approfondir le sujet et de mettre au clair ma pensée.

    Plaisir... Passion... J'ai repris dans le dictionnaire la définition de la passion : "État affectif intense et irraisonné qui domine quelqu'un". C'est proche de ce que je ressens. A certains moment, le besoin de peindre me domine et je ne peux pas être tranquille avant d'être passé à l'acte. C'est donc ça la passion.

    J'ai ensuite regardé la définition du plaisir : "état de contentement que crée chez quelqu'un la satisfaction d'une tendance, d'un besoin, d'un désir". En général, après le plaisir, il y a une pause, un moment de calme parce que le besoin est rassasié, le désir est assouvi ; c'est l'état de satisfaction et on peut alors passer à autre chose. On parle du plaisir de manger ou de boire et il est intense lorsqu'on a faim ou soif. Mais lorsqu'on est déshydraté ou affamé on ne ressent pas le plaisir. On sait simplement qu'en buvant on fait quelque chose de vital.

    Ce matin, j'entendais une chanteuse, auteure-compositeur, qui parlait de la création d'un texte. Elle évoquait une sorte d'état d'urgence, un besoin irrépressible d'exprimer par des mots un état intérieur. Je me suis retrouvé dans cette évocation.

    Dans l'action de peindre, je sens quelque chose d'absolument nécessaire. Ce n'est peut-être pas vital mais si je ne passe pas à l'acte je ne fais qu'y penser. Alors : plaisir / passion ? Je ne peins pas pour satisfaire un désir mais pour exprimer quelque chose. En tous cas une chose est sûre : j'aime ça !

  • Ne pas se tromper de cible

    Otoukhan 1

    Otoukhan - Acrylique sur carton - 50x70 - 2016

    C'est comme une vaccination avec rappels : certaines situations doivent se produire plusieurs fois pour que la tête intègre comment réagir. La semaine dernière, j'évoquais la "stratégie des œuvres". Il existe aussi des postures stratégiques à adopter selon les circonstances.

    Par exemple lorsque l'inspiration refuse de montrer le bout de son nez. C'est comme pour soigner une tendinite : la première fois, on se dit que ça va passer en faisant attention. Parfois ça passe, mais il arrive que non seulement ça ne passe pas mais que ça s'aggrave. Quand on se décide à aller consulter, il faut plusieurs semaines de kiné avant de retrouver des moyens. Et on se dit que la prochaine fois, on ira consulter tout de suite. Malheureusement, si la tendinite suivante se produit des années plus tard, cette bonne résolution est tombée dans l'oubli et on recommence la même erreur.

    Avec le manque d'inspiration, c'est un peu pareil. La première fois, je n'ai pas compris ce qui se passait et je n'ai pas su comment bien gérer la situation. Je me suis inquiété. Après quelques jours, j'en ai parlé, j'ai été rassuré et l'inspiration est revenue. Je me suis dit que la prochaine fois, je me souviendrais de l'expérience pour la gérer plus facilement.

    La deuxième fois, je me suis rendu compte que la leçon avait porté ses fruits. Il s'est ensuite passé plusieurs mois avant que je ressente un nouveau défaut d'inspiration... et l'inquiétude est revenue. Pour en sortir le plus vite possible, la meilleure posture à prendre est de se remettre aux pinceaux sans porter de jugement sur ce que l'on produit. On ne doit pas se tromper de cible : au lieu de chercher à retrouver l'inspiration, il faut consacrer son énergie à mettre de la distance avec son inquiétude. C'est elle, le problème, pas l'inspiration !

    Finalement, la répétition des difficultés peut être utile pour s'exercer à conserver le réflexe de la posture salutaire.

     

  • La stratégie des oeuvres

    Tissayoxa 14Tissayoxa 14 - Acrylique sur carton toilé - 20x20cm - 2016

    Début 2015, mon expérience d'exposant se limitait à 2 expositions personnelles.

    Conforté par le bon déroulement de mon expo "Gestes colorés 2014", terminée en décembre 2014, je me suis intéressé à partir de mars 2015 aux salons expos collectives. Je me suis rapidement rendu compte que la période décembre-mars est cruciale pour l'artiste qui souhaite exposer.

    Dans cet intervalle de 4 mois doivent être envoyés la plupart des dossiers de sélection pour les évènements de l'année en cours.

    6 expos et salons se profilent pour moi d'ici fin juin. Selon les manifestations, la durée va de 2 jours à 2 mois et certaines d'entre elles se chevauchent même sur un week-end ou une semaine. L'une des questions à laquelle je dois répondre est : "quelles œuvres pour quels évènements ?".

    Le salon de Beauvais (60), qui commence le 2 avril, m'accueille en tant qu'invité d'honneur. J'aurai la possibilité de définir les toiles que je souhaite exposer. Pour le Salon de La Colombière (78), qui commence le 9 avril, les 3 œuvres exposées ont été choisies par un jury qui m'avait pré-sélectionné sur dossier. Je ne pourrai donc pas les exposer à Beauvais. Pour la session de Printemps de Rouxmesnils-Bouteilles (76), j'ai le choix des œuvres et de leur nombre, disposant de 10 mètres linéaires. Pour la biennale d'Art en Beauce, mon travail a été sélectionné à partir du dossier de candidature dans lequel je présentais 10 toiles. Sans être prisonnier de cette présentation, ces 10 œuvres formeront l'ossature de mon exposition et je m'assurerai de les avoir disponibles pour ce salon.

    Je postule également pour des salons et expos collectives qui ont lieu à Paris, en octobre et novembre prochains, et pour lesquels les grands formats sont quasiment obligatoires. Si je suis sélectionné à l'un d'eux, malgré seulement 13% d'élus, ce serait une superbe vitrine et je ferai une sélection "raisonnée" de mes toiles.

    Je dois donc dors et déjà faire des choix stratégiques et accepter de laisser dormir certaines pièces, qui pourraient "partir", afin de garder le meilleur à montrer en fin d'année.

  • Mon "quart d'heure" Andy Warhol

    Tissayoxa 13Tissayoxa 13 - Acrylique sur carton toilé - 20x20 - 2015

    Dans les années 60 et 70, Andy Warhol a exprimé à plusieurs reprises que chacun aurait, dans le futur, son "quart d'heure de célébrité". L'universalité des media le rend possible, à condition, bien sûr d'être visible et remarquable, dans le sens d'avoir quelque chose qui suscite l'intérêt de celui qui écoute ou regarde.

    J'ai vécu cette semaine une expérience étonnante. Le mercredi 24 février 2016 a été diffusée une émission télévisée sans rapport avec l'art et à laquelle je participais. Lors de son enregistrement, au mois de janvier, et sans que cela soit prévu, j'avais eu l'opportunité de parler de mon activité de peintre et de donner l'adresse de mon site internet. Après coup, j'ai pensé que cela procurerait 10, 50, voire 100 visites supplémentaires et j'en étais déjà très heureux.

    Au moment de la diffusion, le hasard a voulu que je sois connecté sur mon site. Dans les secondes qui ont suivi l'annonce de l'adresse "denisfournier.com", celui-ci est devenu inaccessible, comme si le "standard" avait sauté. Quelques instants plus tard, l'accès était de nouveau possible et j'ai constaté que ce n'était pas 100 mais... plus de 2.200 visites qui avaient été enregistrées en à peine 3 minutes, et 8.000 pages vues.

    Et le feu a été long car entre 16h30 et minuit ce mercredi-là, le site a reçu 3.260 visiteurs pour plus de 13.000 pages vues. Aujourd'hui encore, 4 jours après la diffusion, l'effet se fait sentir, avec des messages d'encouragements, de remerciements, des demandes de conseils et d'informations, des commentaires, des connexions sur Facebook et une remontée à la seconde place du concours auquel je participe grâce à un afflux de votes en ma faveur.

    Cette expérience a un double effet :

    - techniquement, je sais que je dispose d'un outil capable d'absorber une charge ponctuelle importante et qu'il est pertinent dans sa présentation puisque, sur 4 jours, j'observe une moyenne de presque 5 pages vues par visiteur, 2 fois supérieure à la normale. Ça, c'est fait !
    - d'un point de vue relationnel, c'est TRES enrichissant. Des contacts ont eu lieu avec des personnes de tous âges, de toutes sensibilités artistiques, en France et à l'étranger. Ça m'a apporté davantage qu'une semaine d'expo. Cela génère un véritable boost énergétique, renforce ma confiance dans la démarche entreprise et ma détermination à poursuivre.

    Andy Warhol avait raison ! J'ai la sensation d'avoir eu mon petit "quart d'heure" grâce à la télé et internet. Je l'ai ressenti parce que j'ai pu en mesurer les effets. Pour vivre son quart d'heure, il faut y être prêt, consciemment ou non. Il faut avoir un propos et un support pour le communiquer. Et si l'on a pas de quoi mesurer, on peut l'avoir vécu sans le savoir, comme celui qui achète un billet gagnant et qui ne regarde pas le tirage du loto correspondant. Ce serait dommage ;-) !
     

  • Circulez ...!

    Circulez"Circulez !" - Acrylique sur toile - 100x80 - 2016

    "Quand l'artiste ne triche pas, le pinceau est le traceur de son électrocardiogramme. Il exprime la trace de ce qu'il est à ce moment là".

    "En sortant des autoroutes (comme celle de Picasso et Marcel Duchamp) j'ai voulu rapprocher l'art de la vrai vie".

    Ces phrases, entendues ce dimanche après-midi sur Arte dans un documentaire qui lui est consacré, le peintre Gérard Fromanger me permet d'accepter ma dernière toile : "Circulez !".

    Ce titre m'est venu immédiatement après l'avoir réalisée. Je me suis dit : "Je ne vois rien". Et c'est vrai qu'aujourd'hui, artistiquement parlant, je n'ai pas envie de "produire du geste coloré".

    Ça ne rend pas les choses simples, car je me disais sans doute inconsciemment que j'avais trouvé ma voie, mon domaine, ma patte artistique. C'est peut-être vrai mais cela ne se passera pas pour moi de façon linéaire. C'est probablement le cas de tous les artistes. Je sens que je vais prendre des chemins de traverse pour, peut-être, revenir vers le "geste coloré" avec apétit, avec envie.

    J'y reviendrai tout à l'heure, demain, plus tard... ou pas du tout, qui sait ? Pas moi, en tous cas. Ce qui est sûr, c'est que "Circulez !" est l'électrocardiogramme du jour, celui dont parle Gérard Fromanger. Peut-être cette toile représente-t-elle un "geste coloré" explosé qui, un jour, se réagrègera.

  • The Paint, Saison 5

    Watashiva 3

    Watashiva 3 - Acrylique sur toile - 100x80 - 2016

    Je regarde l'émission The Voice depuis la première saison. Avec la saison 5 qui commence, je prends conscience à quel point mon œil et mon oreille ont évolué au fil des années. Je ne la regarde plus avec le même œil, la même oreille mais toujours avec beaucoup d'émotion.

    Cette émission, avec son concept de sélection à l'aveugle, m'a aidé, au fil des années, à saisir ce qu'est la personnalité artistique. Lors des 2 premières saisons, j'avais du mal à comprendre que les coaches ne sélectionnent pas des voix que je trouvais extraordinaires et qui m'impressionnaient. En 4 années, je suis passé de l'impression à l'émotion consciente. J'ai appris à faire la part des choses entre la performance, l'intention et la sincérité.

    Saison 1 : début 2012, je me débattais avec ma copie de "La Liseuse" de Fragonard, je désespérais de comprendre comment pratiquer l'aquarelle, je tentais 5 heures par semaine de saisir au crayon ou au lavis les silhouettes des modèles. Je voulais "y arriver". Dans The Voice, il y avait ceux qui savaient chanter et ceux pour qui c'était plus... difficile, mais je reste subjugué et admiratif de l'audace des prétendants.

    Saison 2 : 2013. J'ose des couleurs improbables en peignant mes montagnes. J'intègre progressivement la notion de composition et aborde les œuvres avec un regard plus critique. A force de répétitions bienveillantes, Delphine, au Ladakh, me permet d'ouvrir certains carcans dont j'étais prisonnier. Le doute devient moteur. Je comprends la notion d'harmonie en peinture et pourquoi des toiles me touchent immédiatement, sans décodage. Dans The Voice, je découvre que ce sont la couleur et la texture d'une voix qui me donne la chair de poule et non la perfection vocale. J'ai l'impression de comprendre comment "ça" fonctionne, pourquoi le frisson arrive.

    Saison 3 et 4 : 2014-2015. Je commence cette période en faisant un peu de tout. Je copie Sorolla et Odilon Redon, je crée un livret d'aquarelles "Paris vu de la Seine". J'ai besoin de me situer, de trouver des références. Parmi elles, l'Abstraction Lyrique, Georges Mathieu et Hans Hartung deviennent des ancrages, des ports dans lesquels je me retrouve. En 2015, j'arrête les cours et ne peins plus que des gestes colorés sur des formats de plus en plus grands. Je crée mon site internet, deviens plus visible et suis grâce à cela invité à exposer dans mon premier salon. Dans The Voice, la qualité des prestations augmente mais je ne suis plus surpris lorsqu'un candidat n'est pas sélectionné. Je comprends ce que cherchent les coaches et j'accepte avec bonheur l'émotion qui m'étreint. Je me projettte dans ces jeunes artistes avec plus de confiance

    Saison 5 : 2016. Je parcours plusieurs salons et vois de plus en plus d'artistes qui m'inspirent. J'ai le sentiment qu'ils me montrent la voie. Je les aborde tous, dès lors que leurs œuvres me touchent. Sur les stands des salons, je rencontre aussi des agents d'artistes, des galeristes, responsables d'évènements artistiques. Je développe des outils de communication, utilise systématiquement les réseaux sociaux et professionnels... Plus j'explore l'histoire de l'art et l'actualité de la peinture, plus je vois de belles choses, qui me touchent et me transportent. Dans The Voice, le niveau d'ensemble devient TRES élevé. Ça rend humble... Ce que j'entends provoque plus souvent une émotion qui n'est ni une attente, ni une surprise. Je comprends comment on se retrouve sur scène, question de détermination et de hasards.

    Comme les artistes qui tentent leur chance à The Voice, je tente la mienne en présentant une candidature ambitieuse pour exposer en fin d'année. Sur 1000 dossiers soumis, une centaine seulement sera sélectionnée. L'émotion suscitera-t-elle la sélection ? La composition du dossier provoquera-t-elle l'intérêt ou, à défaut la curiosité ? Un galeriste m'a dit aujourd'hui que les nouveaux candidats sont rarement retenus. Au pire, j'aurai grimpé la première marche vers mon ambition. Cool !

  • La finalité de l'œuvre, c'est... ?

    Watashiva 1

    Watashiva 1 - Acrylique sur toile - 100x73 (40F) - 2016

    A quoi sert une œuvre d'art ? Si la question est régulièrement posée vis à vis de l'Art, celle se rapportant à l'œuvre proprement dite s'est posée hier à l'issue d'une conversation.

    Nous parlions de ma façon de peindre, de ma démarche artistique, de l'Abstraction Lyrique et de ses principes lorsque mon interlocutrice m'a posé la question de la mort qui tue : "tu éprouves du plaisir en peignant ?". Ma réponse à cette question vient maintenant sans embage ni circonvolutions : "Non ! Je n'éprouve pas de plaisir en peignant...". Ma partenaire de discussion en semblait désolée, précisant que c'était "dommage".

    Quelques heures plus tard, seul, je repensais à cet échange. Comment, depuis 4 ans, puis-je poursuivre une activité pour laquelle je ne ressens pas de plaisir ? La première raison est que si je n'en éprouve pas, je n'ai pas pour autant de "dé-"plaisir. C'est plutôt une nécessité, une épreuve, incontournable pour poursuivre mon existence. D'une séance de création, même courte, je peux sortir vidé, le cœur battant. Au final il reste l'œuvre. Elle existe parce que je me suis dit "ça va comme ça".

    Ce soir-là, j'avais fait défiler des gestes colorés photographiés sur mon smartphone. J'entendais les réactions des spectateurs. Les commentaires étaient positifs, c'était agréable à entendre. Mais le plaisir n'était pas encore là. J'assimilerais plutôt ce que j'ai ressenti à de la fierté quand l'humilité en prend un coup ;-). Le plaisir c'est ce qui a suivi : parler, échanger, partager, des émotions, des expériences, des sensations ;  créer de la complicité et stimuler la curiosité qui vont permettre d'en (sa)voir plus sur l'œuvre et sur soi-même à travers le propos de "l'autre" : celui qui est en face de soi et celui qui est en soi. Quand l'œuvre déclenche ça, elle a rempli sa mission.

    Personnellement, je sors de ces instants ravi, avec l'impression que le hasard, qui fait si bien les choses, est LA raison pour laquelle je suis toujours au bon endroit au bon moment, ici et maintenant. Il suffit de lui donner la possibilité d'exister. Et c'est là que se trouve le plaisir, prolongé, durable, celui dont on se souvient.

  • Déchirement ou "même pas mal" ?

    Tissayoxa 8

    Tissayoxa 8 - Acrylique sur carton toilé - 20x20cm - 2015

    Lors d'une conversation entre amis, à l'évocation de la possibilité de vendre une de mes œuvres, il m'est régulièrement demandé s'il est pour moi difficile de me séparer d'un tableau.

    La première fois que la question m'a été posée, je me suis rendu compte qu'elle ne m'avait jamais traversé l'esprit. Pourtant, si elle n'est pas fréquemment posée, elle n'est pourtant pas rare dans la bouche de ceux qui s'intéressent à ma vie artistique.

    J'ai tenté de trouver des exemples dans ce que j'avais vu et lu sur les peintres et la peinture, sans arriver à en trouver. Cela signifie que, pour les artistes professionnels, y compris les maîtres, soit la question ne se pose pas, soit il est tabou d'en parler. Je pencherais volontiers pour la première réponse. Serait-ce alors une question d'amateurs, et qu'est-ce qui fait qu'on s'attache à une œuvre plus qu'à une autre ?

    En ce qui me concerne, je ne sens aucun pincement au cœur à l'idée de me séparer d'une œuvre que j'ai produite. Probablement aurais-je plus de difficultés à quitter pour toujours une œuvre que j'aurais acquise, pour laquelle j'aurais eu un... coup de cœur.

    Tout bien réfléchi, je n'ai envie de garder pour moi et près de moi que des œuvres de jeunesse, celles qui sans être belles sont des cailloux blancs qui me rappellent d'où je viens et des émotions précises : joie, fierté, étonnement, soulagement, doute...

    Ça me donne envie de revisiter les quelques 200 dessins, aquarelles, huiles et acryliques produites depuis que je suis "né à la peinture" fin 2011, pour faire ma sélection. Pas pour m'assurer que je ne les vendrai pas, juste pour refaire le chemin. De toutes façons, elles ont à mon sens une valeur historique bien supérieure à leur valeur artistique ;-). Pour répondre à la question du titre de l'article, pour moi ce sera "même pas mal !".

  • Du plus petit au plus grand

    Apalala

    Apalala - Acrylique sur toile - 116x89 (50F) - 2015

    Ça y est ! Je suis arrivé à produire mon premier grand format. Ce que j'ai compris, en travaillant sur "Apalala", est lié à la matière, à sa qualité mais, plus encore, à sa quantité. C'est qu'il en faut, pour couvrir les 10.324cm² en comparaison avec les 400cm² des toiles 20x20 sur lesquelles je travaille parallèlement.

    La surface est 25 fois supérieure, mais il faut aussi compter avec l'épaisseur bien plus importante et le travail du fond, recommencé plusieurs fois. En effet, lorsque le résultat sur la toile ne me convient pas, je dois prendre très rapidement la décision de le garder ou de tout effacer en étalant ce qui va devenir un nouveau fond. Selon la façon dont je procède, je dois disposer d'un fond le plus lisse possible pour que le geste ne rencontre pas d'obstacle, qu'il puisse sortir du cadre sans contrainte. L'acrylique sèche très vite et si j'attends 2 minutes de trop, elle aura déjà commencé à sécher et je ne pourrai plus l'étaler correctement.

    A chaque session de travail sur un grand format comme celui-ci, c'est l'équivalent de plusieurs tubes de peinture qui sont utilisés. La fluidité de la matière a aussi son importance. Sur une petite surface, l'acrylique ne doit pas être trop fluide pour garder de l'épaisseur à la matière. Sur un grand format, une acrylique trop épaisse va freiner le geste et demander un (trop ?) grande énergie pour que le mélange des couleurs soit suffisant.

    Avec Apalala, je sais maintenant que faire plus grand est possible. Compte tenu de la surface importante et de la façon dont je travaille, je perçois ce format comme une limite... jusqu'à ce que j'aie envie d'aller au-delà.

  • Autour de l'Art abstrait

    Sur fond vert 1Sur fond vert 1 - Acrylique sur toile - 50x50 - 2015

    J'ai profité du temps disponible dans la salle d'exposition pour lire.

    Dans ce qui suit, je vous fais partager des citations et extraits qui m'ont touchés, concernant l'art abstrait, extraits pour la plupart de l'excellente revue "Artension" (HS N°14).

    - Hervé Courtaigne (Galeriste) : "Dans le domaine de l'Abstraction en particulier, le peintre peint ce qu'il a besoin de peindre, et le spectateur voit ce qu'il veut. Et cela n'a rien à voir. Et cela échappe aux explications. Et ce n'est pas "abstrait" puisque c'est humain. C'est simplement "non figuratif". Seules les idées sont abstraites."

    - Gerhard Richter (artiste touche-à-tout d'exception) : "Je n'obéis à aucune intention, à aucun système, à aucune tendance ; je n'ai ni programme, ni style, ni prétention. J'aime l'incertitude, l'infini et l'insécurité permanente".

    - Michel Seuphor (un précurseur en critique d'art abstrait), à propos de l'Art abstrait : "...tout art qui ne contient aucun rappel, aucune évocation de la réalité observée, que cette réalité soit, ou ne soit pas le point de départ de l'artiste."

    - Yuri Levi-Kurmata (Galeriste) : "C'est un art du rêve, de la narration. On a envie de cette liberté".

    Je terminerai avec une citation de Gérard Schneider, peintre appartenant au courant de l'Abstraction Lyrique, dans lequel je me retrouve : "Il faut voir la peinture abstraite comme on écoute la musique, sentir l'intériorité émotionnelle de l'œuvre sans lui chercher une identification avec une représentation figurative quelconque. Ce qui est important, ce n'est donc pas de voir l'abstrait, c'est de le sentir. Si une musique me touche, m'émeut, alors j'ai compris quelque chose, j'ai reçu quelque chose. [...]
    L'abstrait c'est la libération de tout conditionnement extérieur, c'est l'aboutissement d'un processus de création individuelle, de développement personnel dont les formes n'appartiennent qu'à moi-même. J'assimilerai cette démarche à l'improvisation musicale : quand je fais du piano pendant plusieurs heures, il m'arrive d'improviser en fonction d'un état psychologique précis ; en peinture quand je prends une brosse ou un pinceau, une mécanique de création se déclenche et ma main vient porter un signe, préciser une forme, qui dépend de mon état interieur; c'est une improvisation, une création spontanée."

  • Je suis où dans l'histoire ?

    J en veux

    J'en veux ! - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

     

    Dans le domaine de l'art comme dans d'autres disciplines, la constitution du réseau démarre lors de la formation. Il sera déterminant pour aider l'artiste à développer sa notoriété.

    Avec mon parcours récent et hors du sérail artistique, aborder le marché de l'art est loin d'être évident. Comment faire que les acteurs du marché s'intéressent à moi ? Car l'offre est immense et les débouchés limités.

    Être présent sur Internet est indispensable mais pas suffisant. Bien sûr, il faut une offre organisée, bien présentée pour donner envie au visiteur de parcourir le site. Mais si l'amateur se contentera de regarder les œuvres, le professionnel de l'art cherchera à identifier à qui il a affaire : en quoi la proposition artistique est-elle originale, quelle est la notoriété de l'artiste, quelle est sa démarche, dans quel mouvement de l'histoire de l'art s'inscrit-il ? sont autant de questions qui doivent trouver leur réponse.

    Pour un professionnel, la notoriété d'un artiste commence par l'expression du regard de ses pairs sur son travail. A ce niveau-là, j'ai tout à construire. Ileana Cornea, critique d'art et journaliste au magazine Artension s'est fondée sur mon site internet pour rédiger un document que vous pouvez lire dans la (nouvelle) rubrique "Bibliographie" du menu de mon site. C'est une brique supplémentaire pour construire ma crédibilité auprès des galeristes, organisateurs d'expositions et de salons.

    Vous qui avez suivi mon parcours depuis 4 ans, qu'en pensez-vous ?

  • Autour de la FIAC

    Pas ce que tu penses

    "Pas ce que tu penses..." - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2015

    Ça fourmille en ce moment au bas des Champs-Elysées, FIAC* 2015 oblige. Plein de manifestations et de salons ont lieu en ce moment à Paris. Ce week-end, je suis allé voir "Réalités Nouvelles 2015", dédiée à l'art abstrait au Parc Floral de Vincennes, "Cutlog", exposition d'art contemporain à Saint-Germain-des-prés, "Art Shopping", le marché d’art contemporain du Carrousel du Louvre et "Business Art" à l'Espace Pierre Cardin en face des jardins de l'Elysée.

    Je n'y allais pas seulement pour le plaisir de voir des œuvres, mais aussi pour identifier si je pouvais trouver ma place dans ces évènements. Une coach artistique croisée sur "Business Art" me disait que, pour un artiste, ne pas exposer pendant la FIAC c'est comme fabriquer des jouets sans être référencé dans un magasin au moment de Noël.

    A cette période, quantité d'artistes, de galeristes et de critiques d'art parcourent les expos et salons pour humer les tendances de l'art contemporain et développer réseau et clientèle. Dans mes pérégrinations, j'ai vraiment vu de tout : des œuvres incompréhensibles à des tarifs exorbitants et d'autres aussi simples qu'évocatrices et accessibles ; des artistes qui ont la grosse tête et d'autres qui parlent de ce qu'ils font avec sensibilité et humilité.

    Au cours de ce week-end, j'ai fait quelques belles rencontres empreintes d'écoute, de conseils et de bienveillance mutuels. J'ai eu des retours encourageants, m'engageant à poursuivre dans la direction artistique que j'ai prise. Une chose est sûre : l'an prochain, je serai visible pendant la FIAC et je ne dois pas tarder à faire mes choix. Certains salons demandent aux postulants de présenter leur dossiers d'ici fin novembre 2015 pour l'édition 2016.

    *Foire Internationale d'Art Contemporain qui a lieu chaque année au Grand Palais

  • What's your name ?

    Le souffle et la joie

    Giverny ride - Acrylique sur toile - 30x40 - 2015

    Quel nom donner à une toile ? Ce n'est probablement pas la première fois que j'aborde le sujet, mais jamais la question ne m'est parue aussi problématique.

    Trouver un nom n'a jamais été difficile mais il m'est venu à l'esprit que si je fais de l'abstraction (lyrique, en l'occurrence), donner à une œuvre le nom d'une représentation figurative n'a pas de sens.

    En regardant cette toile, je n'ai pas vu des formes mais j'ai ressenti les sensations d'une randonnée cycliste le long des boucles de la Seine en août 2014, du côté de Giverny. Le bleu du ciel, le son du vent dans les peupliers, la pureté de l'air intensifiant les contrastes, j'ai tout retrouvé dans "Giverny ride".

  • Ma petite galerie

    Ma galerie

    Ma galerie perso.

    Pour celles et ceux qui sont venus à mes expos et connaissent mes "Gestes Colorés", vous pouvez comparer la taille de l'un d'eux, en haut à droite, avec le format de certaines toiles que je peins depuis début 2015.

    Celle qui se trouve en bas à droite, "Conversation", fait 100x81cm, de quoi bien habiller un mur. En bas, la toile posée à plat est encore plus grande (116x89cm).

    Ces deux murs, sur lequel j'ai mis des cimaises, me permettent de préparer la scénographie de mes expos : quelles toiles fonctionnent (ou pas) ensemble, quels alignements / espaces respecter.

    Une seule chose manque : un éclairage adapté permettant de prendre des photos valorisant chaque œuvre.

  • Y'a du réseau ?

    Second life

    Second life - Acrylique sur toile - 33 x 24 (4F) - 2015

    Le challenge de l'année 2014-2015 a été de mettre des mots sur ma démarche artistique et de prouver que j'étais capable de produire des œuvres sur moyen et grands formats. Celui de 2015-2016 sera de me faire connaître davantage.

    Pour cela, il faut exposer et pour exposer... il faut se faire connaître auprès des galeristes et des personnes qui ont accès au marché de l'art. J'ai une offre substantielle mais pas de passé artistique et ne dispose pas d'un réseau dans ce domaine.

    Je ne souhaite pas tirer dans tous les sens sous prétexte de me faire voir. J'entends mettre mon énergie sur des pistes constructives. J'ai la chance de disposer d'un réseau amical et professionnel (issu de ma vie en entreprise) qui forme un public répondeur et bienveillant. Bien évidemment, je vais continuer à le solliciter et à le nourrir de mon actualité mais je dois désormais investir davantage auprès d'un public qui a "pignon sur l'art".

    Après avoir créé mon site internet, mis des œuvres sur des galeries en ligne, partagé mes articles sur les réseaux sociaux, je me suis mis cet été à Twitter. Je découvre par ce media des artistes talentueux du monde entier, j'ai accès à des news artistiques ciblées et la possibilité de partager ce que je fais auprès d'un public très large.

    Il y a des codes à connaître et à comprendre pour rendre sa communication efficace, notamment le "hashtag", dont l'utilisation premet de recenser les partages sur un thème donné. Vous retrouverez derrière le hashtag #Gestecoloré plusieurs œuvres que j'ai "tweetées".

  • Quand est-ce que j'arrête ?

    Green moon

    Green moon - Acrylique sur carton - 50x70 - 2015

    J'ai produit, ces derniers jours, 4 toiles de différents formats, du F4 (33x24) au F40 (100x81) : comme j'y travaille désormais, je me suis efforcé de peindre sans me donner de contraintes, d'agir sur l'instant, sans laisser la raison ou la réflexion guider les premiers gestes, et même parfois les suivants.

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  • Strobiiii, c'est finiiii...!

    L'ange créateur et Denis

    "L'ange créateur" (92x73-F30), la toile la plus remarquée de l'expo au STROBI

    Le décrochage de mon expo au STROBI, près de la Place Clichy à Paris 17è, a eu lieu dans l'après-midi du 31 juillet.

    Vous aimeriez savoir si "ça a marché" ?

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  • 4 ans d'histoires !

    Sirac Gioberney

    Le Sirac (3441m), vu du sommet du Gyoberney (3352m)

    En septembre 2015, cela fera 4 ans que j'ai commencé mon blog et la rédaction des presque 200 articles (celui-ci est le 199ème) publiés à un rythme hebdomadaire.

    Initialement créé pour montrer à mes parents et amis mes progrès dans un domaine nouveau pour moi, ce blog est devenu au fil des articles une sorte de carnet de voyage artistique dans lequel j'évoque mes joies, mes doutes, mes difficultés, mes découvertes techniques et philosophiques.

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  • Enfin ouverte...!

    Kandinski

    Kandinski - Gelb-Rot-Blau - 1925

    Le 21 février dernier, je regrettais de ne pas avoir pu accéder aux collections d'art moderne du Centre Pompidou, cette partie du musée étant en réfection.

    Je rêvais de voir les œuvres de Kandinski "en vrai". Ça, c'est fait, car les salles d'art moderne sont de nouveau accessibles au public !

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  • Un moment dense et léger

     

    Expo Strobi : la salle

    Le restaurant STROBI : la salle et les œuvres exposées, que chaque convive peut voir

    Avec "Dimensions colorées", j'ai organisé le 11 juin mon 3ème vernissage.

    Pour la première fois, je n'avais aucune idée du nombre de participants. Lors des 2 précédentes expos, le travail de communication avait commencé 5 à 6 semaines en amont, ce qui avait donné le temps d'assurer la présence de personnes auxquelles je tenais particulièrement.

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  • Expo STROBI : l'expérience

    Flyer expo strobi

    Il m'est arrivé à plusieurs reprises de manger dans un restaurant où sont exposées des peintures. A vrai dire, j'ai rarement été séduit par les œuvres présentées.

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  • Je comprends Cézanne

    5 nuances br

    5 nuances... - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    Cézanne avait une obsession : trouver une nouvelle façon de peindre. Il y parviendra puisque certains le considèrent comme le peintre de la modernité, ouvrant la voie aux artistes du XXè siècle.

    J'avais été marqué par la lecture de la biographie de Cézanne par Bernard Fauconnier, qui rapportait à quel point la quête de Cézanne le coupait de tout, notamment de sa famille qu'il consédérait comme une gêne dans son activité créatrice. A une certaine période de sa vie, l'affection que Cézanne était censé porter à sa femme Hortense et à son fils Paul junior détournait l'énergie dont il avait besoin pour créer. Vers la fin de sa vie, il ne rentrait plus chez lui, préférant dormir dehors dans une cabane, évitant ainsi de disperser son énergie et sa concentration.

    A ma modeste échelle, je comprends aujourd'hui sa posture. Je mène depuis plusieurs mois des projets qui ne me permettent plus d'avoir l'esprit suffisamment libre pour créer comme je devrais selon moi le faire. Je l'accepte sans hésiter car je considère ces projets prioritaires. Je perçois cependant à quel point créer me demande de l'espace-temps, de me libérer de certaines contingences pour être à-même de "lâcher", d'être moi-même lorsque je peinds.

    Une fois de plus, j'apprends avec la peinture (en l'occurence avec la "non-peinture"). Il m'importe d'être pleinement concentré sur ce que je fais au loment où je le fais. Si je ne peinds pas, ce n'est pas par manque de quoi que ce soit. C'est simplement par ce que mes choix ont déterminé que ce n'est pas le moment.

  • Peindre d'instinct : réflexions

    Jumping scissor br

    Jumping scissor - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    Je me remémore régulièrement les principes de l'abstraction lyrique : primauté accordée à la vitesse d'exécution, pas de préexistence des formes, pas de préparation du geste, état second de concentration.

    Quid de l'instinct dans tout cela ? Je sens qu'il a sa place mais je me rends compte qu'il est difficile à mettre en œuvre. J'ai tellement été conditionné par la nécessité de la raison et le contrôle des émotions pour rester "dans le moule" que l'instinct est difficile à retrouver.

    Je le sens pourtant essentiel à ma démarche. L'instinct est le lien entre qui je suis et ce qui existe sur la toile. Ce que je ne peinds pas d'instinct est réfléchi et n'est donc plus sincère. Peut-être est-ce pour cela que j'ai du mal à parler de plaisir dans mon activité d'artiste-peintre. L'instinct et le plaisir peuvent-ils cohabiter dans la même action ? En posant cette question, j'ai l'impression de retourner dans mon cours de philo de terminale ou de me retrouver à l'épreuve du bac. La différence est qu'aujourd'hui, je dispose du temps et de l'expérience pour trouver des réponses.   

     

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  • Où exposer ?

    Aeolidia br 1Aeolidia - Acrylique sur papier spécial - 21 x 30 - 2015

    En 2015, je recherche des lieux d'exposition. J'en ai déjà trouvé 3 qui cumulent une durée d'environ 3 mois 1/2.

    J'ai contacté de nombreuses galeries et salons et commence à comprendre comment cela fonctionne.

    Je classerais les lieux d'exposition en 4 catégories :

    1. les Galeries gratuites : elles n'ont pas d'activité proprement commerciale et l'exposition d'œuvres sont le plus souvent un élément de notoriété et d'image. Les restaurants, entreprises ou commerces qui exposent dans leurs locaux sont le plus souvent dans cette catégorie, laissant l'artiste gérer la communication et les relations avec les éventuels clients

    2. les Galeries payantes : elles ont pignon sur rue et doivent être abordées avec prudence. Il y a celles qui croient au potentiel de l'artiste, qui vont promouvoir son travail en utilisant leur réseau et qui l'accompagneront pour l'aider à développer son activité et progresser dans sa démarche. D'autres sont moins actives, promettront monts et merveilles à l'artiste moyennant un coût et ne font ensuite aucun travail sérieux de promotion ? C'est de l'escroquerie pure et simple et ces entreprises sont à fuir

    3. les Salons et marchés : cela passe en général par la présentation d'un dossier avec biographie, CV, présentation de la démarche artistique et photos des œuvres que l'on compte exposer. Une première sélection fait parfois passer le dossier en Comité qui prononcera l'acceptation définitive. A partir de là, se pose la question financière, qui n'est pas toujours connue à la présentation du dossier. Cela peut représenter une somme modique (ex : 20€ pour 1 semaine d'expo dans un salon municipal en province) pour gérer les frais de dossiers, chaque artiste disposant d'une surface dédiée pour exposer. La somme peut être très importante pour des Salons comme celui de La Bastille (1764€ pour 6m² pendant 4 jours). Selon mon ressenti, plus la somme est importante, moins l'aspect artistique est pris en compte. A chacun de choisir son lieu d'exposition en fonction du bénéfice notoriété/visibilité/chiffre d'affaires qu'il compte en tirer

    4. les opportunités ponctuelles : ce sont tous les autres lieux possibles, procurés en ce qui me concerne par le réseau amical ou familial. L'artiste profite d'un évènement pour amener tout ou partie de sa production et exposer ses œuvres et sa démarche. Cela demande une organisation efficace car la mise en place et le remballage doivent être rapides, le transport simple et sécurisé pour ne pas abîmer les œuvres.

    J'ai à ce jour expérimenté les catégories 1 et 3. En 2015, sont planifiées une expo dans le cadre d'un restaurant (3 mois), un marché artisanal sur un WE et un salon d'une dizaine de jours en province. J'ai contacté plusieurs autres salons et galeries qui sont pour la plupart déjà bookés pour toute l'année 2015. Les appels de dossiers d'inscription sont fait 8 à 10 mois à l'avance, décembre et janvier étant la période charnière.

    Dans les prochains articles, je vous ferai partager les coulisses des expériences à venir.

  • La fascination du négatif

     

    Balrog brBalrog - Acrylique sur carton - 50 x 70 - 2015

    "Balrog" est une œuvre particulière. Comme tous mes gestes colorés, elle ne représente rien, ce qui est l'essence de l'abstraction, si ce n'est un monde intérieur sur lequel je n'ai pas de prise.

    Parmi mes créations colorées, il en est pour lesquelles j'ai de la tendresse, de l'affection. Certaines ne me parlent toujours après un an passées au mur et pourtant je les y laisse accrochées et d'autres sont remisées et ne seront jamais présentées. Je les garde juste à titre historique, ne serait-ce que pour me rappeler que ce que je fais ne me plaît pas toujours.

    Et puis il est des œuvres qui me fascinent. Non parce qu'elles sont plus belles que les autres mais parce qu'elles représentent pour moi une énigme. Mon entourage y est moins sensible. La lumière et les couleurs vives y sont souvent moins présentes. Elles sont moins accessibles et même potentiellement déstabilisantes. Quelque chose "touche" sans que l'on sache précisément pourquoi... ou peut-être ne veut-on pas se l'avouer parce qu'elles évoquent des sentiments ou notions négatifs : la peur, la violence, la colère, l'indifférence, l'intolérance, la difformité.

    Alors pourquoi avoir envie de regarder ces œuvres ? Qu'est-ce qui attire notre œil lorsqu'on passe à proximité ? Chacun a la réponse en soi mais n'est pas toujours capable de la faire émerger. Ce que l'on voit réveille en nous des sensations que l'on aime pas vivre et, pourtant, nous sommes comme aimantés, obligés de regarder, comme quand, enfant, le soir, il fallait absolument regarder sous son lit pour s'assurer qu'il n'y avait pas de monstre.

    Certaines œuvres nous permettent de faire le point sur "où on en est" vis à vis de ce que l'on ressent et de pourquoi on le ressent. Plus j'avance, mieux je comprends que la peinture est un miroir de notre vécu. Il suffit de s'observer en la regardant.

  • Double détente

    EffusionEffusion - Acrylique sur papier spécial - 30 x 21 - 2015

    Etrange discussion que celle que j'ai eue voici quelques jours avec un artiste qui œuvre dans un domaine différent de la peinture.

    Ce soir-là, j'exposais dans le lieu de notre rencontre une vingtaine de geste colorés. J'avais également apporté quelques gouaches et aquarelles, me disant qu'elles pourraient peut-être intéresser les personnes de l'assemblée qui ne seraient pas sensibles à la peinture abstraite.

    Voyant la variété de ma production, mon interlocuteur a d'abord signifié son intérêt pour certaines toiles abstraites. Après avoir vu mes aquarelles sur Paris, il m'a fait part de sa satisfaction de constater que je savais dessiner. Pour lui, si un peintre ne sait pas dessiner correctement, sa production abstraite ne mérite pas d'être considérée de la même façon que s'il "sait", s'il a prouvé qu'il est "capable". Une double détente, en quelque sorte, le second coup ne pouvant partir que si le premier a été tiré.

    A la fierté que j'avais d'être considéré par cet artiste, venait se mêler une certaine confusion. Je pensais alors : "bienheureux celui qui peint des œuvres abstraites sans être passé par la case apprentissage". Cela signifie qu'il dispose d'une sensibilité immédiatement accessible, parce qu'elle n'a pas été déformée, enfouie comme la mienne a pu l'être sous des dictats culturels et sociaux concernant l'art et les artistes. Il m'a fallu beaucoup de temps pour la comprendre et pour y croire.

    Je comprends aussi que celui qui est fier d'une production et d'une reconnaissance obtenues à force de travail recherche chez celui qui revendique, explicitement ou non, faire partie de son monde, la preuve que la poursuite de l'excellence est inscrite dans son parcours.

    J'ai pris conscience, ce soir-là, que, pour moi, la technique doit être absente de ma posture créatrice. Si j'y pense, je ne serai pas dans la vérité. Cela remet encore un peu plus en cause l'idée que j'avais du travail du peintre. Chacun a la sienne, fruit de son histoire. En ce qui me concerne, lorsque je peins, je ne cherche plus à "faire"... juste à "être".

  • Ange créateur et démon impatient : la bagarre !

    Bigger one

    L'ange créateur - Acrylique sur toile - 92 x 73 (F30) - 2015

    C'est le moment ou c'est pas le moment ??? La question me hante depuis plusieurs jours.

    J'ai compris mon fonctionnement de créateur : je dois sentir que "c'est maintenant" pour m'y mettre. Avant, je ne savais pas ce qui se passait, je m'inquiétais de ne pas avoir envie ni besoin de peindre. Depuis que je sais que c'est normal, j'attends de sentir "le" moment. Mais le fait d'attendre vient polluer négativement (pléonasme ?) ma posture. Je passe plus de temps à me dire "c'est pas maintenant" qu'à ne pas y penser et laisser l'envie grandir. Mon impatience refoulée ressurgit et me dit "vas-y quand même". En définitive, c'est la bagarre entre l'ange créateur et le démon impatient, le premier ne voulant pas gâcher l'énergie patiemment accumulée jusqu'ici et le second soufflant à l'oreille  : "si tu n'essayes pas tu ne sauras pas !".

    C'est comme avec un vin que le propriétaire pense prometteur et dont il n'a qu'une bouteille. A partir d'un certain temps de garde, le gourmet doit décider si c'est le bon moment pour l'ouvrir. Il est excité par l'idée de déguster/savoir et inquiet d'être déçu de l'avoir fait trop tôt.

    Je me rends compte que j'intellectualise beaucoup mon activité artistique. Je passe plus de temps à penser, lire, ressentir et m'imprégner de sensations qu'à travailler physiquement, concrètement, le geste et la couleur. Je me dis qu'aujourd'hui, créer est pour moi un aboutissement qui remet le compteur à zéro. A partir d'une création, une nouvelle période s'ouvre, qui durera une heure, une semaine, un mois, au cours de laquelle les expériences, les rencontres, les sensations alimenteront ma réflexion et feront grimper ma jauge énergétique jusqu'à un nouvel acte créateur.

  • C'est un plaisir et... ça fonctionne !

    Camara mon musee 201503 redim

     

    J'ai fait les comptes : 130 œuvres attendent patiemment leur sort : une douzaine sur toiles, une dizaine sur carton et carton toilé, 25 sur papier spécial et environ 80 sur papier classique, principalement des aquarelles et gouaches.

    Le stockage des œuvres est un problème à gérer pour qu'elles soient conservées sans se détériorer et tout en restant accessibles. C'est en partie pour cette raison que je choisi parfois de peindre sur carton toilé, 6 fois moins épais qu'une toile. Si c'est plus pratique à stocker, ce n'est pas toujours une bonne idée car certains salons de peinture auxquels je me porte candidat demandent exclusivement d'exposer des toiles sur chassis.

    Chez moi, j'ai équipé les murs de plusieurs pièces avec des rails pour cimaises. Je peux ainsi avoir sous les yeux ce qui est en cours, faire des tests de scénographie et m'approprier les œuvres qui sont sur le fil de mes émotions. La semaine dernière, j'ai pu ainsi préparer une exposition dans un restaurant où je dînais avec d'anciens collègues. J'avais amené une centaine d'œuvres dont une trentaine de toiles et de cadres, le reste étant des aquarelles et gouaches mises derrière passe-partout sous blister. La salle était équipée de rails. J'avais amené mes cimaises équipées de crochets et l'ensemble, avec les œuvres, tenait sans problème dans ma voiture.

    Les toiles et cadres étaient visibles de la trentaine de participants. Les aquarelles et gouaches passaient de mains en mains, de table en table. C'était animé, sympathique et convivial... Dans ces circonstances, rien ne vaut de pouvoir montrer les œuvres "en live" plutôt que sur "books" ou sur tablette.

    En 2015, je veux me rendre visible et saisir toutes les opportunités pour montrer ce que je fais. Si vous organisez ou participez à un évènement, la réunion d'un club, d'une association, de votre famille, à laquelle vous aimeriez apporter une touche artistique et colorée, je suis prêt à étudier la possibilité d'exposer tableaux et gestes colorés. Je l'ai constaté : ça fontionne, c'est apprécié et, pour moi, c'est facile et c'est un plaisir de le faire !

  • Circulez, y'a rien à voir !

     

    Hakochi 4

    Hakochi 4 - Acrylique sur papier - 18.5 x 26.5 - 2015

    Lorsque j'expose mes gestes colorés au regard de mes visiteurs, j'observe 2 types de réactions.

    Les un(e)s évoquent ce que l'œuvre fait naître dans leur imaginaire. L'univers marin et les animaux sont souvent cités.

    Les autres me font part de choses plutôt immatérielles et des sensations qu'ils ressentent : souffle, violence, équilibre, couleur, contraste, profondeur, mouvement, force...

    Un ami me disait qu'il ne cherche surtout pas à "voir" quelque chose dans mes gestes colorés, qu'il préfère se laisser gagner par la couleur, la composition et les lignes. Chercher une signification, une ressemblance avec quelques chose de précis viendrait polluer ses sensations.

    Cette discussion que nous avions eue m'a décidé à être sélectif dans le titre que je donne à une œuvre. S'il est trop précis, cela peut gêner ou influencer le spectateur, consciemment ou inconsciemment. Peut-être est-ce pour cette raison que des artistes ont appelé certaines de leurs œuvres "Untitled", "Sans titre", "Composition", "Mouvement"... avec un numéro d'ordre pour les différencier.

    J'aime donner un nom à une œuvre. Il représente un lien entre elle et moi. Cela me permet de la mémoriser, d'en parler en l'ayant immédiatement à l'esprit avec ce que j'ai vécu en la réalisant. La nommer favorise le partage et j'aime partager ! Sourire

    Et vous ? Êtes-vous parmi les spectateurs qui aiment voir "quelque chose" dans une œuvre abstraite ou préférez-vous vous laisser guider uniquement par vos sensations ?

    Vous pouvez répondre au questionnaire en cliquant ICI.

  • Connecté !

    Celeste 3 brCéleste 3 - Acrylique sur carton toilé - 30 x 40 - 2015

    Un matin de cette semaine, je me suis réveillé en faisant un geste coloré. Dans le même temps, une sensation a traversé mon esprit et mon corps. C'était comme si je faisais faire un changement d'orientation de 180° à un connecteur interne. Il était au préalable orienté vers mon cerveau pour se diriger désormais vers mon ventre.

    Un peu de recherche sur Internet m'a appris que cet endroit que je connectais à mon geste correspondait au positionnement du 2è chakra. Selon des croyances issues de l'hindouisme, les Chakras sont des centres énergétiques répartis dans le corps selon un axe qui va du sacrum au sommet du crâne. Ils sont des capteurs, transmetteurs et émetteurs d'énergie. Il en existe 7, le 2éme étant notamment lié à la création. Que l'on y croit ou non, j'ai été surpris de cette découverte qui, je le sens, me procure de l'apaisement.

    Plus j'avance dans la vie, plus j'ai le sentiment d'intégrer ce que je sais ou, plutôt, ce que je crois savoir. Ce que je pense devient progressivement ce que je fais. Depuis que je m'intéresse à la pratique artistique, je lis et j'entends que je dois me lâcher et simplifier mes conceptions, mes réalisations, mes gestes, mon expression. Je comprends que le cerveau complique tout et que cette nouvelle connexion va m'aider à poursuivre avec sérénité ma route à la découverte de l'art et de la posture artistique.

     

  • Je suis le fil

    1208

    1208 - Acrylique sur toile - 33 x 24 (4F) - 2015

    Je ne sais pas le matin si je vais peindre aujourd'hui. Je ne le sais pas une heure avant. Je n'en suis toujours pas sûr une minute avant que j'identifie que "c'est maintenant" et que j'installe mon matériel. Pourtant la question est permanente Je me lève avec et je me couche avec le constat que je l'ai fait... ou pas. J'ai compris que c'est comme cela que je fonctionne.

    Quand je commence, la difficulté est de rester concentré sans me dire qu'il doit absolument sortir quelque chose de l'exercice. Mes exigences deviennent problématiques car celles que j'ai cernées planent dès que le tube de couleur est dans ma main : faire différent, me surprendre. Si j'y pense, c'est mort ! Je sais en général après quelques minutes s'il est opportun pour moi de continuer. En prenant des décisions de couleurs et de gestes, je me trouve emmené sur un chemin dont je suis le fil... dans tous les sens de l'expression.

    Il y a encore quelques mois, vivre ainsi mon activité artistique et créatrice était engoissant, tant cette façon de "travailler" est aux antipodes de celle que j'ai vécue lorsque ma vie était planifiée et projetée au quotidien. Aujourd'hui, c'est juste déstabilisant.

  • La vie de Phenix

    Phenix br1

    Phenix - Acrylique sur toile - 60 x 60 - 2015

    Mes pérégrinations artistique m'amènent parfois à des résultats dont je ne sais pas quoi faire. "Phenix" en est un exemple. Il est complètement différent de ce que j'ai produit jusqu'ici et je manque de repères pour orienter sa vie.

    Il y a encore quelques mois, le doute m'aurait rongé. Aujourd'hui, ce n'est plus un problème. Je mets l'œuvre à l'épreuve du temps, à la maison. Je la place dans un endroit d'où je peux la voir souvent. J'ai équipé à cet effet plusieurs murs de cimaises, me permettant de pendre des grands formats, de les changer de place pour les soumettre à différentes lumières et des angles d'observation variés.

    Après un temps que je juge suffisant, si je ne vois toujours pas quoi ajouter ou corriger, je la publie, comme je le fais maintenant. De vos réactions, à vous, lecteurs, dépendra son avenir, car j'ai été plusieurs fois surpris, dans un sens comme dans l'autre, de réactions de visiteurs du blog ou d'une expo. Certaines œuvres que je trouvaient enthousiasmantes semblaient boudées, alors que d'autres, auquelles je ne croyais pas étaient plébiscitées.

    Qu'en est-il de "Phenix" ? Vous aura-t-elle touché(e) ? Même si rien ne vaut la confrontation directe, car je trouve que les couleurs sont plus belles en réalité que sur l'écran de mon ordi (et donc du vôtre), j'espère vos commentaires et vous propose de tester un nouvel outil en répondant au sondage qui se trouve en cliquant ICI.

    Bonne semaine !

  • Comment savoir qu'un tableau est terminé ?

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    Deep up - Acrylique sur carton - 50 x 70 - 2015

    Une question revient régulièrement chez les personnes qui s'intéressent à mon activité de peintre : "comment sais-tu qu'un tableau est terminé ?".

    Je sais que c'est une "bonne question", comme on dit, pour me l'être posée de nombreuses fois, en atelier, comptant sur mon coach pour me donner la réponse.

    Je pense qu'il y a des critères communs et d'autres spécifiques à chaque artiste, qui lui permettent de décider de poursuivre ou d'arrêter. Il me semble que l'impression d'ensemble est déterminante dans ce choix. A force d'observer, chez les autres et au sein de ma production, ce qui me plaît ou non, de m'efforcer d'exprimer pourquoi je ressens telle ou telle sensation et de l'objectiver, je vais aujourd'hui directement au but. Si je ne suis pas immédiatement et totalement séduit, c'est qu'à mon sens il manque quelque chose ou qu'il y en a trop.

    En ce qui me concerne, les deux plus grands dangers sont, d'une part, d'aller trop loin, d'autre part d'hésiter trop longtemps. A vouloir faire plus ou mieux, on risque de s'égarer dans une impasse. La touche qu'on veut rajouter pour satisfaire à des critères techniques concernant la lumière, la répartition des couleurs, peut être une tueuse implacable et ôter en un instant la fraîcheur et la sincérité d'une œuvre pour en faire un objet commercial que l'on améliore pour qu'il plaise. Je pense que le spectateur ne s'y trompe pas.

    Mais si cette touche vient des tripes, parce qu'il manque "cette" couleur à "cet" endroit précis de la toile sans savoir précisément pourquoi, si c'est un besoin davantage qu'un soucis esthétique, l'artiste reste en connexion avec sa profondeur, sa sincérité et il saura apporter la quantité de couleur et le mouvement qui vont avec.

    Parfois pourtant, aller trop loin est salvateur, quand une touche supplémentaire amène une idée supplémentaire qui, concrétisée, me surprendra. C'est ce que je préfère : être surpris. Si je ressens cela, mon tableau est terminé.

     

     

  • Expiration... Inspiration...

    Inca

    Inca - Acrylique sur carton toilé - 50 x 50 - 2015

     

    La fin de semaine a été exceptionnelle. Participer au 1er colloque interprofessionnel de Respirologie m'a permis de comprendre à quel point la respiration est au centre des relations entre le corps et l'esprit. Cependant, la plupart d'entre nous n'ont pas conscience d'effectuer cet acte pourtant exécuté des milliers de fois par jour.

    Des éducateurs, des thérapeutes, des soignants, des médecins, des coachs, des sportifs ont échangé expériences, connaissances et pratiques qui mettent en jeu la respiration avec pour objectif d'aider l'autre ou soi-même à acquérir plus d'aisance, de confiance, d'efficacité, de bien-être et de vitalité tant dans sa vie quotidienne que dans les circonstances exceptionnelles que la vie nous réserve parfois.

    Ma première découverte fut d'identifier que se concentrer sur sa respiration, sur la façon dont l'air entre et sort de notre corps et de nos poumons, est un puissant facteur de vigilance. Je l'ai expérimenté "en live" pendant le colloque, aux moments où je sentais mon attention faiblir.

    Dans mon activité artistique, respirer "en conscience" développera mes capacités d'observation, de perception et de concentration. Au moment de réaliser mes gestes colorés, mon inspiration dépendra de... mon expiration.

    Pour en savoir plus sur la Respirologie et faire connaissance avec celui qui met toute son énergie pour nous convaincre que "bien respirer pour mieux vivre" est un enjeu de santé publique, visitez le site www.respirologie-france.com.

     

  • Cerner la posture

    Calligo

    Calligo - Acrylique sur toile - 55 x 46 - 2015

     

    Le catalogue de l'exposition Mathieu organisée à la FIAC 2014 par la Galerie Applicat-Prazan est une mine d'informations à propos de cet artiste dont je me sens de plus en plus proche dans la façon de travailler mes gestes colorés.

    En page 12 sont cités les 4 critères par lesquels Georges Mathieu définissait l'Abstraction Lyrique :

    1. Primauté accordée à la vitesse d'exécution
    "Je n'ai pas peint par manque de temps ou pour battre des records mais simplement parce qu'il ne fallait pas plus de temps pour faire ce que j'avais à faire et qu'au contraire un temps ralentissant les gestes, introduisant des doutes, aurait porté atteinte à la pureté des traits, à la cruauté des formes, à l'unité de l'œuvre"

    2. Aucune préexistence des formes
    "En supprimant les 3 références à la Nature, à une esthétique et à une esquisse, la peinture allait permettre une plus grande rapidité d'exécution"

    3. Absence de préméditation des gestes
    "Tous mes gestes s'enchaînent et je ne peux ni les expliquer ni les modérer. Il ont pour aboutissement une sorte d'écriture inspirée, réalisée sans aucune préméditation"

    4. Nécessité d'un état second de concentration
    "Je ne peux pas travailler quand je sais que j'ai huit mois pour faire quelque chose. C'est à la dernière minute que vient la concentration totale. Seule la concentration peut faire naître l'inédit, le sublime, l'émouvant, l'exceptionnel".

    Mathieu exprime beaucoup de choses que je ressens et me décomplexe. Ses mots m'aident à "digérer" que rapidité n'est pas synonyme de facilité. Comme Mathieu, je ressens un appel, une impulsion qui commande de passer à l'acte et ne se décrète pas, ne s'organise pas, ne se prépare pas. C'est dans cette sorte d'état d'urgence que naissent mes "Gestes colorés". Si je ne suis pas habité par cette sensation, la vitesse du geste sera trop lente ou empreinte de doute et là... le souffle se change en brise légère et l'émotion risque l'absence.

    Ainsi, au fil de l'expérience, je cerne la posture efficace, celle qui me permet de créer avec force et sincérité. Si je peinds moins souvent, je sais pourquoi et je l'accepte.

  • Petit "Geste" devient grand

    Big one

    Big one - Acrylique sur toile - 60x60 - 2014

     

    "Big one" n'est pas un "geste coloré" comme les autres. C'est le premier que j'arrive à réaliser dans un format supérieur à une feuille A4.

    Depuis 18 mois, mes tentatives sur grand format n'avaient jamais abouti. Davantage de confiance, une meilleure coordination des mouvements, une capacité accrue à me relâcher ont probablement permis une plus grande amplitude du geste.

    Bon WE et bonne semaine !