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L'ancien blog comportant les articles d'octobre 2011 à juin 2014 n'est malheureusement plus accessible.

Je vais le reconstituer peu à peu sur le présent site.

  • Inside : déroutant, étonnant, dérangeant !

    Thidet stephane

    Stéphane Thidet, Le Refuge, 2014. Inside, Palais de Tokyo. Crédit photo : André Morin

    Mi-novembre, 17h45. J'ai 2h disponibles entre 2 rendez-vous et je suis à côté du Musée d'Art Moderne. Je m'y engouffre pour admirer, une fois de plus, l'immense fresque de "La fée électricité" puis les œuvres colorées des Delaunay ou un tableau hypnotisant de Zao Wou-Ki, un maître de l'abstrait. Las ! A peine entré, j'entends le haut parleur suggérer aux visiteurs de rejoindre la sortie, le Musée fermant à 18h.

    Heureusement, en face, se trouve le Palais de Tokyo, qui ouvre à midi et ferme à minuit. Y sont programmées des expos et évènements d'art contemporain. En ce moment y a lieu "Inside", exposition où, d’une installation à l’autre, le visiteur "se trouve toujours à l’intérieur d’œuvres qui nous conduisent en nous, de la peau jusqu’à nos pensées les plus secrètes", dixit la plaquette de présentation.

    J'avais jusqu'ici visité une seule expo d'art contemporain à Montrouge, en 2008, époque où je n'avais pas encore idée de mon futur artistique. Je m'étais senti étranger à ce type d'art dont l'intérêt et les sujets me semblaient inaccessibles. En visitant "Inside", j'ai tout d'abord ressenti le même sentiment d'étrangeté en me retrouvant au milieu d'œuvres telles qu'une sorte de blokhaus en ciment, un château gonflable dégonflé disparaissant sous un amoncellement de poutres gigantesques, une maison-refuge à l'intérieur de laquelle il pleut averse, une salle où sur 2 murs se faisant face sont projetées des vidéos : en regardant la première on se sent voyeur alors qu'avec la seconde, on se sent observé. D'autres vidéos sont étranges et dérangeantes, faisant ressentir de l'étonnement, de l'amusement ou même du dégoût.

    Quoiqu'on pense de l'art contemporain, on ne ressort pas indemne de la visite d'"Inside". Certaines œuvres ont marqué ma mémoire de façon durable par ce que j'ai ressenti en les parcourant. En me posant, à certains moments, les questions : "qu'est-ce que je fais là ?", "je reste ou je pars ?", "pourquoi je ressens ça ?", je pense que les artistes exposants auront atteint leur but ; faire réagir le spectateur en le révélant à lui-même.

  • Signature, épisode 2

    Kokott 1

    Kokott 1 - Acrylique sur carton - 22 x 10.5 - 2014

     

    Cette semaine, avec un ami, nous avons évoqué la question de la signature. J'avais eu avec lui il y a quelques semaines une discussion qui avait été à l'origine de mon article du 6 octobre "Signature ou pas signature ?". Voyant que j'avais signé les gestes colorés exposés, il m'a fait part de son sentiment, trouvant la signature en décalage avec la personnalité exprimée par les œuvres. Je ne pouvais qu'y souscrire en me rémémorant le travail effectué pour la trouver. Tel l'élève studieux, j'avais cherché un geste simple et fluide. Avec ces propos, j'ai pris conscience de ce décalage que ressentais en fait sans le savoir.

    Mais finalement, n'est-il pas logique ? Comme l'enfant qui apprend à écrire avant de savoir signer, j'apprends à peindre avant de trouver mon expression picturale. Comme l'homme prend conscience de son caractère en grandissant, le peintre découvre sa personnalité au fil de sa vie artistique. L'adolescent cherche une signature manuscrite au moment où il lui devient nécessaire de s'identifier sur un document administratif. Mais il mettra probablement plusieurs années avant de trouver sa signature définitive, apposée de façon systématique sans y réfléchir.

    J'ai appris à peindre mais ma personnalité artistique a besoin de se construire davantage pour que je puisse en prendre conscience, me l'approprier et trouver la marque qui la signera. Tout comme il est important pour un jeune d'être accompagné par des éducateurs soucieux de son épanouissement en tant qu'être humain, j'ai la chance (provoquée) de bénéficier d'un entourage honnête, bienveillant et soucieux de mon épanouissement artistique.

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  • L'expo crée l'envie

    Mon bouquet sauvage

    Mon bouquet sauvage - Acrylique sur toile - F12 / 61x50 - 2014

    Cette expo à Boulogne-Billancourt m'apporte beaucoup.

    D'abord un rythme, car j'y suis en moyenne 3 fois par semaine pour accueillir entre 3 à 5 visiteurs qui m'ont donné RV. Le temps clément de ce mois de novembre me permet d'y aller en vélo et les 120 km hebdomadaires ainsi effectués me donnent la "pêche".

    La confiance, ensuite. Peut-être devrais-je plutôt dire aussi la conscience, car je suis étonné de la tranquilité avec laquelle je vis tout cela : les discussions avec les visiteurs, qui me permettent d'affiner la perception de ma situation et de clarifier mon discours au fil des questions et échanges ; l'attente d'une heure, parfois deux, devant la galerie, à observer les passants, ne me lasse pas : tournent-ils la tête, combien s'arrêtent, devant quelles œuvres, y-a-t'il des heures plus favorables que d'autres pour les visites... Il y a tant de choses à observer que je ne sens jamais le besoin de prendre de la lecture ou de la musique pour m'aider à passer le temps. Cette tranquilité (sérénité ?) me fait penser que je suis à ma place.

    L'envie de peindre, de poursuivre mon association du geste et de la couleur. Cette envie qui me manquait, me souciait, même, il y a quelques mois, je la retrouve grâce à la belle énergie renvoyée par mes visiteurs. Travailler sur un format plus grand que le A4 présenté lors de l'expo est stimulant. Plusieurs visiteurs me l'ont sugéré et je vais explorer les aspects techniques et posturaux de ce projet. "Mon bouquet sauvage", qui accompagne cet article, représente 5 formats A4.

     

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  • L'arrosé arroseur

    21 ploudo 21x30 200

    Ploudo - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2014

    L'expo actuelle génère des questions de la part des visiteurs : comment vient l'inspiration, d'où vient le geste, comment j'obtiens les dégradés et fusions de couleurs, combien de temps pour réaliser un "geste coloré", avec quelles références, comment je trouve les noms...?

    A ces questions, il m'est souvent difficile de répondre tant il est parfois compliqué de mettre des mots sur des sensations ; tout vient du moment, de l'énergie disponible et ressentie et des choix immédiats lors de la réalisation : quelles couleurs, où et comment les placer. Mes visiteurs se posent des questions que je me pose moi-même sur l'œuvre d'autres artistes. J'ai l'impression d'être l'arrosé arroseur et c'est un sentiment étonnant car inattendu.

    Un visiteur, pourtant, m'a surpris par son analyse de ce que je produis, identifiant très rapidement mes choix techniques. J'ai ressenti une fraction de seconde la sensation d'avoir été découvert, comme un gamin qui joue à cache-cache. Et très rapidement nous avons évoqué nos références, nos expériences et poursuivi notre conversation sur le mode de la complicité, comme deux personnes qui se comprennent sans se connaître.

    Tout comme j'aimerais qu'un artiste qui me touche me parle avec des mots évocateurs, j'essaye d'être clair dans mes réponses aux questions des visiteurs, d'utiliser un vocabulaire simple, précis, permettant d'établir une relation directe et immédiate avec mon intelocuteur.

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  • Alors, ça marche ?

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    La Galerie d'Aguesseau, 9 novembre à 17h30

    Depuis samedi 1er novembre, 1er jour de l'expo, j'ai fait plusieurs permanences au cours desquelles j'ai eu des visites d'amis, planifiées ou imprévues. J'ai eu également l'occasion de me présenter à des personnes que je ne connaissais pas et qui s'arrêtent devant mes gestes colorés. Nous avons échangé quelques mots ou, plus longuement, sur nos expériences, parcours et motivations. Les visiteurs trouvent en général les œuvres stimulantes pour l'imagination et c'est ce qui fait pour eux l'intérêt de l'expo.

    Le quartier est relativement animé. Il y a toujours du passage, la galerie se trouvant à quelques dizaines de mètres d'un important complexe commercial et culturel (magasins, cinémas, restaurants et bars, médiathèque) dont je peux bénéficier si le temps est froid ou pluvieux, ou si j'ai envie de varier les plaisirs lors de mes permanences.

    Comme vous pouvez le constater sur la photo, un éclairage blanc est venu remplacer avantageusement la lumière jaune précédemment en place. J'ai eu une première réservation d'œuvre, à confirmer lorsque le client potentiel l'aura vue "en vrai".

    Quand on me pose la question : "alors, ton expo marche ?" j'hésite toujours avant de répondre. Assurément, je ne suis pas déçu, même si je constate qu'il est difficile d'attirer le regard des 2 personnes sur 3 qui, les jours de semaine, ont des écouteurs dans les oreilles ou regardent et manipulent fébrilement leur téléphone portable. Le WE, les gens marchent moins vite, se promènent en groupe de 2 à 4 personnes et prennent davantage le temps.

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  • Expo Aguesseau - Accrochage

     

    Galerie d'Aguesseau - fin d'accrochage et vue de nuit

    Vendredi 31 octobre, 10h30

    Présenter 33 œuvres dans la galerie demande un travail de réglage conséquent. Nous sommes 2 pour décrocher les 25 tiges de cimaises de l'expo précédente, en sélectionner 7 de plus qui disposent d'un crochet qui coulisse correctement, rechercher la bonne hauteur pour les crochets et les fixer sur les 32 tiges, positionner ces  dernières à égale distance les unes des autres pour terminer par l'accrochage des œuvres selon l'ordre défini.

    Rectification de l'alignement puis vient l'heure de vérité. Nous sortons dans la rue et vérifions que ça "fonctionne", que ce qui a été imaginé et travaillé sur le papier donne le résultat escompté.

    Il ne reste plus qu'à poser à côté de chaque œuvre un autocollant avec son numéro, à rendre visibles la liste des prix et mes coordonnées... L'ensemble aura duré 2 petites heures.

    Samedi 1er novembre, 15h30

    Faire le trajet de mon domicile à la galerie me demande 1h de vélo, 1h15 de transport en commun ou... entre 25 minutes et 2h de voiture, selon l'état du périphérique parisien. C'est le vélo que je privilégie en cette clémente journée de Toussaint.

    Je me pose en observateur devant la galerie, histoire de voir la fréquentation du lieu un samedi et dans quelle mesure l'accrochage attire l'œil du passant. Le quartier est très animé mais la galerie est un peu excentrée, entre le centre commercial et une zone de bureaux. Il y a peu de passage, mais c'est loin d'être désert. Sur les 50 personnes qui passent en 1/2h, 5 tournent leur regard vers la galerie en continuant leur route et une seule s'arrête quelques instants. Je me dis que "c'est pas gagné" et cherche comment la scénographie pourrait être optimisée pour accrocher davantage le regard.

    Un couple d'ami arrive vers 16h et nous discutons en nous arrêtant devant la galerie. Etonnamment, dans la 1/2h qui suivit, 5 personnes s'arrêtent, prennent le temps de regarder plusieurs œuvres. L'une d'elles parcourt la totalité de l'expo. Je laisse mes amis quelques instants pour me présenter au visiteur et échanger quelques mots.

    Avec l'heure qui avance, je me rends compte que l'expo a plus d'allure, plus de visibilité lorsque la lumière extérieure diminue. Celle de la galerie prend de l'importance car les reflets sur les vitres ne viennent plus polluer le regard. La couleur des "gestes colorés" attire alors davantage. Je m'aperçois que les lumières au-dessus des œuvres sont mal orientées et qu'une vitre est très sale. Je corrigerai tout cela lundi matin, lorsque la galerie sera de nouveau accessible de l'intérieur, avec l'ouverture des bureaux de CEGEDIM.

    Rendez-vous le WE prochain pour partager l'actualité de ma semaine d'exposant Clin d'œil. Le temps sera moins clément mais je continuerai à venir observer les comportements, me présenter aux visiteurs intéressés, comprendre comment fonctionne le quartier aux différentes heures de la semaine et du WE et chercher les meilleurs lieux de rencontre.

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  • Scénographie

    Sceno

     

    A la fin de cette semaine, le 31 octobre, je procéderai à "l'accrochage", c'est à dire la mise en place des œuvres dans la Galerie d'Aguesseau.

    Cette opération est le résultat d'un travail de plusieurs semaines où j'ai passé et repassé les scénarios possibles de présentation : combien d'œuvres sur chaque mur, à quelle distance les unes des autres, selon quels critères les regrouper, lesquelles placer côte à côte, avec quel encadrement ? Il s'agira pour moi de chercher l'harmonie et de préférer le sens à l'effet.

    Pourtant, malgré ce travail préalable, le résultat de l'accrochage m'est inconnu. L'an dernier, à Saint-Mandé, j'avais pu tester l'expo quelques jours avant l'accrochage en disposant de la galerie pendant 2 heures. Cette fois-ci, je ne pourrai disposer du lieu que le jour de l'accrochage.

    L'une des contraintes viendra des allers et retours que je devrai faire entre le couloir, permettant de circuler le long des fenêtres à l'intérieur du bâtiment, et le trottoir, de l'autre côté des vitres, car la largeur du couloir ne permet pas d'avoir suffisamment de recul pour se mettre à la place du spectateur.

    Je saurai très rapidement si ma scénographie imaginaire fonctionne... ou si la journée sera longue, à déplacer de multiples fois les (32 ou 33) œuvres pour obtenir un résultat satisfaisant.

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  • L'heure approche...

    Jump n jaws 300dpi signe br

    Jump'n jaws - Acrylique sur papier spécial - 21x30 - 2014

    L'expo se profile et tout se présente bien. Ce seront 32 "Gestes colorés" qui seront présentés sur les 40 mètres de linéaire de la Galerie d'Aguesseau.

    L'essentiel de mon énergie et de mon temps sont orientés vers la promotion de l'expo auprès des galeries environnantes et des organes d'information municipaux. Il faut être persévérant car si j'envoie beaucoup de mails, j'ai rarement une réponse. Mais si je ne peux pas entrer par la porte, j'essaye par la fenêtre sans me décourager. Et ça, ça me plaît ! Je suis dans mon élément lorsqu'il s'agit de creuser, de chercher des solutions, de trouver avec l'aide de mon réseau des chemins permettant de contourner les difficultés. Si ça n'aboutit pas, ce n'est pas grave car l'essentiel est fait : les œuvres existent, le réseau est informé, les échéances sont fixées, les documents de communications (scans et articles) sont prêts... Tout baigne !

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