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L'ancien blog comportant les articles d'octobre 2011 à juin 2014 n'est malheureusement plus accessible.

Je vais le reconstituer peu à peu sur le présent site.

  • Rébellion, action, réaction !

    2548Réaction - Acrylique sur carton toilé - 50x70 - 2016

    Il souffle comme un vent de rebellion contre l'ordre établi. Les grévistes, les manifestants, les zadistes... et moi ont un point commun : ils agissent, chacun à leur manière pour exprimer leur réaction.

    Mon microcosme personnel est en effet sujet à chamboulement. Je me sens bloqué depuis plusieurs semaines, incapable de produire une nouvelle toile. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive mais cette fois-ci, je ressens quelque chose de différent. Précédemment, je devais retrouver un peu de fraîcheur, le plus souvent à l'issue d'une période créative. Là, je ressens une certaine lassitude à devoir faire un geste coloré de plus.

    Au moment où cette sensation devient insupportable, je me rends à l'évidence que la solution est d'agir : je me suis mis en tête, voici quelques mois, que l'Abstraction Lyrique était ma voie d'épanouissement. Je m'y suis retrouvé au moment où j'avais besoin de repères mais aujourd'hui, les 4 principes édictés par Georges Mathieu deviennent contraignants.

    Et si je m'accordais la liberté de faire autrement, de peindre lentement des formes existantes ? L'idée folle de faire un carré me traverse l'esprit lorsque je prends un toile vierge et que j'en peins un, puis un second, un troisième...

    La voilà ma rébellion ! L'énorme différence avec ce qui se passe dans la rue est que je suis à la fois gardien de l'ordre et rebelle. Réalisé tranquillement, le résultat de cette libération s'appelle "Réaction".

  • Le visiteur du soir

    Waleffe 2016     Waleffe le stand 2017

    18-19 juin 2016 - Deuxième exposition au Châteu de Waleffe

    18h30 : fin de journée pour l'exposition à laquelle je participe au (superbe) Château de Waleffe, en Belgique. Je me suis absenté de l'emplacement de mes toiles pour emmener quelque chose à la voiture. C'est l'heure à laquelle plus rien n'arrive... ERREUR !

    Comme en 2015, j’ai été sollicité pour exposer dans le cadre de "Waleffe en fête", les 18 et 19 juin.

    L’année dernière, c’était la première fois que je tenais un stand pour présenter mes œuvres. Le premier jour, j’avais mis en avant mes aquarelles, pensant qu’elles correspondraient plus au public, mes gestes colorés étant mis en arrière-plan. Le second jour, l’ordre était inversé car j’avais constaté que les visiteurs s’intéressaient plus aux gestes colorés qu’aux aquarelles. Le regard du public m'avait fait prendre conscience que ce qui touche n'est pas forcément ce qui est beau mais ce qui émane sincèrement de l'artiste.

    Cette année, j’ai exposé des créations abstraites de formats moyens (50x70) et petits (20x20). Il est donc 18h30 et j'apprends qu'un visiteur demande à me voir. Un homme d'une trentaine d'années souhaite en savoir plus sur ma technique, ma démarche et les prix de mes toiles.

    Au cours de la discussion, il me demande si je peins depuis longtemps mes gestes colorés. Je lui réponds que c'est relativement récent, les premiers datant de fin 2013. Et là, à ma grande surprise, il me dit que ça se voit. En 1/4 de seconde je me dis que c'est génial parce qu'il va me dire pourquoi et comment il perçoit la jeunesse de ma pratique, et que je vais comprendre comment progresser. Mais tout cela est beaucoup plus subtil...

    Je m'attends à ce qu'il parle "technique" mais il évoque l'enthousiasme, l'énergie et la fougue qu'il observe souvent chez le jeune artiste et, en l'occurence, dans mes toiles. Avec la maturité, l'enthousiasme est parfois moins perceptible avec la présence d'une plus grande intensité et plus de profondeur, significatifs du recul pris par l'artiste.

    A l'écouter, je repartirai de cette expo à Waleffe avec une nouvelle leçon artistique. Un enfant "vivant" est spontané, vif, parfois exubérant. Avec l'expérience, la société lui enseigne la mesure, la retenue, le calcul. L'artiste a, lui aussi, ses âges. Le jeune créateur croit que le monde n'attend que lui et met avec enthousiasme toute son énergie à tenter de le convaincre. Lorqu'il comprend à quel point sa situation est complexe et précaire, l'artiste en maturité observe davantage. Il prend du recul et son œuvre s'en trouve forcément impactée. Il en est qui savent lire cela dans le travail d'un artiste, comme on sait reconnaître une attitude enfantine, adolescente ou adulte.

    Comme dans la vie tout court, chaque âge est incontournable pour l'artiste. Une œuvre n'est pas plus ou moins belle qu'une autre ; elle est significative du stade où il se trouve. L'Art, c'est la vie !

  • Je perçois la fin

    Essethe 1

    Essethé 1 - Acrylique sur papier - 21x30 - 2016

    J'ai rencontré récemment une artiste peintre, Léa, lors du vernissage de son exposition. Un ami commun m'avait invité à lui rendre visite.

    Le vernissage est un moment festif pour faire connaissance avec un lieu, des œuvres, un univers mais rarement avec un artiste tant il est sollicité, le plus souvent par ses amis. Nous avons donc décidé de prendre le temps de parler un peu plus tard dans la semaine.

    Nos parcours ont des points communs, notre démarche, nos univers et nos références artistiques sont proches. Léa m'a expliqué qu'elle fait partie d'un groupe d'artistes qui se réunit régulièrement pour partager leurs expériences, discuter de questions qui les touchent et exposer dans le lieu où nous nous trouvons. Ce groupe est animé par Olivier, que Léa m'a suggéré de rencontrer compte tenu des questions que je me pose sur le sens à donner à mon activité artistique.

    Je perçois la fin d'un cycle et la nécessité d'être accompagné pour évoluer. J'ai soif d'apprendre et ma situation ne me satisfait plus car j'ai l'impression d'avoir ouvert toutes les portes qui étaient à ma portée. J'ai commencé il y a 5 ans par découvrir les aspects techniques. Il y a 18 mois j'ai compris ce qu'était la "posture" artistique et, après avoir identifié comment faire et comment être, la question du "pourquoi ?" prend la plus grande place. La réponse est en moi et, tel celui qui est parachuté la nuit dans une forêt, j'ai envie de bénéficier des services d'un guide non pas pour qu'il m'emmène sur le chemin mais pour qu'il m'aide à le trouver par moi-même.

    Rendez-vous est pris !

  • Où aller se faire voir ?

    Hakochi 1

    Hakochi 1 - Acrylique sur papier - 18.5x26.5 - 2015

    Après avoir produit, l'un des objectifs de l'artiste qui souhaite vendre est de se rendre visible : en galerie, en exposition personnelle ou collective, dans les salons, dans le cadre de concours, dans les media...

    Dans la sphère "réelle", se faire voir est un parcours du combattant incontournable, car l'acquéreur potentiel veut en général voir avant d'acheter. Dans la sphère "virtuelle", plus facilement accessible, on trouve sur internet des sites qui proposent une tribune d'excellent qualité. MyRankart en fait partie, se voulant partenaire des artistes pour les rendre visibles et accessibles aux professionnels et au grand public. Pour quelques dizaines d'euros, un artiste peut, sur une durée de 6 mois :

    - exposer jusqu'à une dizaine d'œuvres dans un salon virtuel
    - concourir pour un prix du public et un prix du jury avec, à la clé de ce dernier, des gains en euros et la possibilité d'exposer dans des galeries partenaires
    - se livrer à l'exercice de l'interview en y associant l'exposition de 10 à 15 œuvres.

    Après avoir concourru dans le cadre du 3è Salon de Peinture Abstraite (2è prix du public et parmi les 10% finalistes retenus pour le prix du jury), je participe au 4è Salon de Peinture Abstraite et livre une interview dans laquelle j'évoque mon parcours, mes influences et choix artistiques, ma démarche et la façon dont je travaille.

    Vous la retrouverez en cliquant ICI.

    Bonne lecture et bonne semaine !

  • Les vertus départementales

    Ssadeeba 2

    Ssadeeba 2 - Acrylique sur carton toilé - 50x70 - 2016

    Ce vendredi 20 mai, j'avais 200 km à parcourir pour accrocher mes 15 toiles au 6è Salon Gilles Anger de Rouxmesnil-Bouteilles (76), près de Dieppe. Au parcours plus rapide (mais plus long) par l'autoroute , je choisis celui des routes nationales et départementales. Moins de vitesse permet une concentration plus douce, une observation plus tranquille et moins ciblée de l'environnement. L'homme pressé virerait-il progressivement à l'homme tranquille ?

    Durant ce trajet, les pensées surgissent sur de multiples sujets à propos de........ à moins que ce ne soit de....... ???? Je ne me souviens plus ce matin de tous ces thèmes dont je me disais sur l'instant qu'ils seraient d'excellents sujets d'articles.

    Ma première réaction est de penser que c'est dommage car j'aurais pu remplir mon "réservoir à billets" duquel j'espère pouvoir tirer un projet d'article quand je suis en manque d'inspiration pour alimenter mon blog. Pourtant, est-ce que je ne suis pas toujours arrivé jusqu'ici à survivre sans difficulté avec un réservoir qui ne contient que 2 ou 3 titres d'articles dont je ne me rappelle même plus à quoi ils font référence ?

    Finalement ça a du sens : peu à peu, je peins comme je vis et je vis comme je peins. L'insécurité, la "peur de manquer" véhiculée par notre société de consommation, est relayée par la confiance dans ma capacité à réagir utilement, efficacement, pertinemment au moment opportun en tenant compte de ce qui importe au moment de l'action. C'est la technique du "je suis prêt, on verra bien" comparée à celle du "parer à toute éventualité, on ne sait jamais".

    Mis en œuvre de façon radicale dans notre société de consommation, vivre dans l'instant ("on verra bien") peut mener celui qui procède ainsi à la marginalité et à l'incompréhension de la part ceux qui projettent sur lui leur angoisse de vivre ainsi. Mais il est sans doute salutaire de mettre une dose d'instantanéité dans une vie où tant de choses nous renvoient à la peur du lendemain. Un subtil équilibre à trouver pour garder le contact social, qui permet le partage, tout en préservant l'insouciance libératrice qui caractérise l'homme tranquille.

  • Le Youkounkoun n'est pas la vie !

    Ssadeeba 1

    Ssadeeba 1 - Acrylique sur carton toilé - 50x70 - 2016

    Reprenons : 1 - Ce que je peins s'apparente à l'Abstraction Lyrique. 2 - Je me retrouve dans la posture définie par Georges Mathieu, son inventeur : rapidité, pas de préparation du geste, pas de référence de forme, concentration. 3 - Il résulte de cette posture qu'avant de peindre je dois me sentir prêt mentalement.

    J'envie parfois le poisson rouge à la mémoire volatile : pour lui, la découverte est systématique et permanente. Pour moi, plus je produis, plus la posture est compliquée à gérer : faire un "geste coloré" de plus n'a aucun intérêt. Comme je l'évoquais au début de mon précédent billet, j'ai besoin de me surprendre. Résultat : devant chaque nouvelle toile, je ressens la pression de faire autrement ou différemment pour produire de l'inattendu.

    Mes premiers actes devant la toile font le plus souvent appel au connu dans la façon de poser les couleurs et d'effectuer les premiers gestes. Mais ensuite, tout devient possible à condition de ne pas vouloir aboutir à un résultat précis. C'est sans doute ainsi que naissent les séries d'œuvres. Tant que le créateur navigue dans l'inconnu, il continue à explorer l'espace dans lequel il se trouve. Un jour, il comprend comment y entrer et en sortir à sa guise ; y rester n'a alors plus de sens dans la mesure où cela ne satisfait plus son esprit d'aventure, ce qui le fait vibrer.

    L'analogie avec l'auteur-compositeur-interprète est évidente : sur un nouvel album, certains titres font l'unanimité par leur originalité, leur rythme, leur couleur musicale, leur texte... et d'autres non : on a le sentiment de les avoir déjà entendus.

    Ssadeeba 1 est probablement le début d'une série qui comportera des réalisations plus ou moins surprenantes, profondes, parlantes, évocatrices. Chaque toile sera une étape, un jalon du carnet d'exploration. Se donner l'objectif de produire un "Youkounkoun" artistique à chaque fois déclenche une pression invivable. C'est se focaliser sur un résultat statique, définitif. La vie, c'est le parcours, et j'ai envie d'y évoluer avec la liberté de prendre des chemins de traverse, quitte à revenir ensuite sur la route principale.

  • Pakomdab : pour une surprise...

    PakomdabPakomdab - Acrylique sur carton - 50x70 - 2016

    L'une des conditions pour qu'une toile me convienne est qu'elle me surprenne. Dans le genre, "Pakomdab" est un exemple. Ça a commencé par un geste coloré et ça s'est terminé dans une sorte de "dripping" ou de "pouring", techniques rendues célèbres par le travail de Jackson Pollock, qui fut le premier peintre américain de l'expressionnisme abstrait à être connu du grand public.

    Ma production atypique m'a conduit à chercher des informations sur cet artiste dont certaines toiles ont défrayé la chronique il y a une dizaine d'années en atteignant aux enchères des prix dépassant parfois 100 millions d'euros.

    J'ai trouvé dans ce que j'ai lu beaucoup de points communs avec ce que je vis artistiquement. Selon Wikipedia, "Quant à expliquer le succès populaire de Pollock, cette peinture incarnait peut-être tout simplement l'idéal d'une époque, l'esprit du temps : l'acceptation de soi, la liberté transgressive et la vitesse, fluide...".

    D'autres citations sur sa façon de peindre me touchent ; l'une tient à la relation qui existe avec son tableau lorsqu'il le réalise :

    - "Quand je suis dans mon tableau, je ne suis pas conscient de ce que je fais. C'est seulement après une espèce de temps de prise de connaissance que je vois ce que j'ai voulu faire. Je n'ai pas peur d'effectuer des changements, de détruire l'image, etc., parce qu'un tableau a sa vie propre. J'essaie de la laisser émerger."

    Une autre tient à la logistique qu'il mettait en place pour peindre, dont la mienne se rapproche beaucoup :

    - "...J'ai besoin de la résistance d'une surface dure. Au sol je suis plus à l'aise. Je me sens plus proche du tableau, j'en fais davantage partie; car de cette façon, je peux marcher tout autour, travailler à partir des 4 côtés et être littéralement dans le tableau. C'est une méthode semblable à celle des peintres Indiens de l'Ouest qui travaillent sur le sable."

    On pourra dire avec raison que j'ai voulu "faire du Pollock" parce que le résultat se rapproche de la singularité de cet artiste. Et pourtant, il n'y a eu aucune volonté délibérée d'en arriver là. Sans doute mon cheminement intérieur m'a-t-il amené dans les traces de ce géant...

  • Les ingrédients incontournables

    Saltimbocca

    Saltimbocca - Acrylique sur carton toilé - 50x65 - 2016

     

    Accéder au marché de l'art ne se fait pas du jour au lendemain. Il m'aura fallu plus de 4 ans pour me sentir prêt à l'aborder.

    Au gré de mon expérience personnelle, j'ai identifié des ingrédients qui me paraissent incontournables. Pour être pris au sérieux et considéré par les professionnels, il faut :

    - des œuvres, en nombre suffisant et dans des formats variés. Cela rassure l'interlocuteur sur la capacité de l'artiste à produire et à mettre des œuvres à disposition. Une trentaine me semble être un minimum. J'en dispose à ce jour de 64

    - un public. Cela paraît évident, le marché de l'art étant le fruit de la relation qui se crée entre les œuvres et leur public. Encore faut-il pour l'artiste qu'il comprenne quel est son public et où il peut le rencontrer. Tout le reste n'est qu'intermédiaire

    - quelque chose à dire et savoir l'exprimer. Une histoire à raconter est un élément de valorisation pour l'artiste. La démarche exprimée (ce qui pousse l'artiste à créer) doit être crédible et sincère, même si un détail peut être modifié pour mieux toucher le public. L'artiste peut mettre longtemps à comprendre pourquoi il crée, et encore un peu plus de temps à se l'approprier avant de pouvoir l'exprimer et en parler. J'ai compris que je peins par goût du risque maîtrisé, par besoin d'oser pour dépasser le doute, pour la jouissance provoquée par le frisson d'adrénaline au moment d'engager mon geste de peintre

    - un outil de communication. Il doit permettre au public d'accéder au travail de l'artiste de façon simple et autonome. Mon site et mon blog sont les piliers de ma communication relayée, notamment, par les réseaux sociaux et via mes cartes de visites lors des salons

    - des interlocuteurs référents et de confiance pour progresser. Ces personnes, découvertes par l'artiste au fil de son parcours, sont des références auprès desquelles il vient se ressourcer régulièrement et demander un avis ou un conseil. Leur apport est d'autant plus précieux qu'il est donné avec bienveillance et sans complaisance. On peut ne pas suivre aveuglément les conseils mais on sait qu'ils ont toujours un fondement pertinent pour se remettre en question. Je suis riche aujourd'hui de 5 référents qui, chacun dans leur domaine, m'apportent une aide précieuse à des moments clés de mon évolution artistique

    - un réseau. C'est probablement ce qui met le plus de temps à construire car c'est la qualité de tout ce qui précède qui déclenchera l'intérêt de l'interlocuteur. Un amateur d'art, un collectionneur, un galeriste, un agent d'artistes, un organisateur de salon, un mécène, un chef d'entreprise seront touchés par l'œuvre, visiteront le media et contacteront l'artiste. Tout doit alors être prêt, au bon moment, pour provoquer la rencontre et générer, peut-être, bien plus qu'une transaction... Et si un seul ingrédient manque, sauf exception, rien n'arrivera !